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chrischambers86
13 804 abonnés
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4,0
Publiée le 13 décembre 2022
Marcello Mastroianni est "Le bel Antonio" (1960), adaptation remarquable du roman de Brancati dans lequel Pasolini participe à l'ècriture du scènario! Et quand Mauro Bolognini transpose Brancati au cinèma, il faut s'attendre a des trèsors de dèlicatesse surtout quand on connait le thème difficile à traiter! spoiler: Antonio a presque trente ans, c'est le plus beau coq de Catane et il a du succès auprès des femmes qui hurlent derrière les portes comme des chattes en chaleur! Mais l'amour lui èchappe à cause d'un mal honteux, l'impuissance, et ne peut du coup respecter le code de l'honneur patriarcal! Un contre-emploi difficile pour Mastroianni qui ècorne brillamment son image de sèducteur! Claudia Cardinale vous manque...et tout est dèpeuplè! L'actrice est sublime, aimante et douce èpouse (la scène sur la balançoire est une merveille). En père diabètique et vantant les faux exploits sexuels de son fils, Pierre Brasseur est excellent aussi! En rèsulte un classique du cinèma italien, prèsentè plusieurs fois au Cinèma de minuit! Et quelle belle photo de Nannuzzi...
Le Bel Antonio signé Mauro Bolognini dessine ici le portrait de Antonio Magnano , jeune homme "fringuant" ayant réussi à Rome ,revenant en Sicile auprès des siens afin d'épouser une jeune femme.. La timide mais belle Barbara Puglisi, fille d'un riche industriel... La réputation de coureur de jupons que s'est forgé malgré lui Antonio à la ville le suit dans son pays natal et lui vaut l'attention de tous, particulièrement de ces demoiselles ,toutes plus jalouses les unes, les autres de l'héritière Puglisi... L'union de ces deux-êtres crée littéralement un "événement "et semble inoxydable tant le couple reste fusionnel . Cependant Antonio est incapable d'avoir tout rapport sexuel avec sa jeune épouse, et ce, même au bout de une année partagée. Le mariage se trouve alors nul devant Dieu car non consommé, tradition quelque peu surprenante mais inéluctable ..Le cinéaste réalise un portrait aigre-doux des bourgades siciliennes avec pour décor ses villages pleins de vies ,de mots ,et en son centre la religion ,cette religion qui sera la colonne vertébrale de l 'oeuvre.. L' humour reste assez noir dans le texte ,et profond dans les traits de caractère soulignant ainsi la complexité des protagonistes ..Le Bel Antonio demeure une pièce rare dont la réalisation exponentielle ne peut être égalée .. Le sujet si atypique et surprenant que constitue la remise en cause de l'éternelle virilité italienne, en l'occurrence par le cas relativement délicat du personnage de Antonio est brillamment mis en image .. Marcello Mastroianni emprunte les traits de ce personnage mystérieux avec une détermination et force incroyable . L''interprétation grandiose de Claudia Cardinale à l 'instar de" Libera Amore Mio " signé toujours Mauro Bolognini,.est magnifique de justesse et retenue..Les deux monuments soulèvent littéralement les images jusque à atteindre l 'apothéose de "la" sublime scène finale ..Une oeuvre inaltérable ..
Une pépite du cinéma italien de la grande époque, aussi singulière que déconcertante. Traiter de l’impuissance sans tomber dans la grosse farce, la gaudriole, est une performance assez rare qu’il faut mettre au crédit du sérieux du scénariste Pasolini, dans son approche de la sexualité. Bolognini met un scène une haute société sicilienne foncièrement archaïque dans ses mœurs, malgré ce qu«’elle veut en laisser paraître, régie par un machisme mythomane pathétique, l’hypocrisie, le cynisme intéressé de mariages arrangés, une absolue ignorance du désir féminin. Le Bel Antonio a quelque chose d’Hamlet dans son dégoût du monde, son idéalisme et son impuissance à aller au bout de sa révolte. Mastroïanni est magnifique de douleur et de tristesse contenues. La jeunesse lui donne une beauté et une élégance sidérantes. Le film est un dosage d’humour, de drame rentré et de mélancolie assez unique, et très bien mis en valeur par l’image en noir et blanc.
« Intacte »!!! Le mot résonne comme une tragédie. Une famille qui ira jusqu’à renier son fils car la honte est plus tenace que la souffrance. Bolognini filme l’orgueil dans le regard du père et la détresse dans les yeux du fils. Et cette fin qui sonne presque comme un terrible coup de massue ironique.
Le scénario (d'après Vitaliano Brancati) est de Pier Paolo Pasolini : c'est dire la férocité du regard porté sur cette Sicile froide, au départ du soleil brûlant, térrible, ou la moindre anormalité est ressentie comme un crime inexpiable. L'<< anormal" >>, ici est Antonio, beau, séducteur, séduisant, qui revient dans sa ville natale après un long séjour à Rome, pour épouser la fille choisie par son père. Mais on devine, peu à peu (Mastroianni est magnifique de douleur rentrée, d'humiliation contenue), que le bel Antonio est impuissant. Toujours belle, mais trop souvent esthétisante, la mise en scène de Bolognini commence par peindre uen petite ville vantarde et stupide, pour ne cadrer, sur la fin, que le visage de mastroianni, perdu dans le noir. D'un sujet tabou, Bolognini l'esthète, tire un film à la fois dur et raffiné, à la superbe photo en noir et blanc. Face à la resplendissante Claudia Cardinale, Mastroianni casse son image de séducteur. Une satire caustique du machisme sicilien servie à merveille par son scénario.
Antonio est un charmeur. Toutes les femmes l'adorent et sont folles de lui. De retour en Sicile après plusieurs années passées à Rome, il décide de se marier à la belle Barbara dont il est éperdument amoureux. Mais au bout d'un an, le mariage n'est toujours pas consommé. On parle d'annulation et la réputation d'Antonio et de sa famille est mise à mal. Le bel Antoni serait-il impuissant ? Pire, il peut coucher avec n'importe quelle femme du moment qu'il n'en est pas amoureux. De ce dilemme, Mauro Bolognini aurait pu tirer une comédie. Si parfois le film va lorgner de ce côté, il raconte aussi le drame d'Antonio qui ne peut posséder la femme qu'il aime (incarnée par Claudia Cardinale) et qui est contraint de passer sa vie dans le malheur. Avec une puissance dramatique inattendue, "Le Bel Antonio" dénonce la pression sociale de la virilité qui règne en Italie et plus particulièrement en Sicile où tout le monde, prêtres et bourgeois, s'accordent à dire qu'il faut coucher avec une femme si on l'aime ! Car en Sicile, pour un homme, l'impuissance est pire que la pauvreté, c'est le déshonneur qui s'abat sur la famille d'Antonio, celui-ci se débattant comme il peut avec son tourment tandis que son père, décidé à laver son honneur, va voir les prostituées ! Co-écrit par Pier Paolo Pasolini, le film ne manque pas de piquant et égratigne avec force cette image de la virilité italienne à travers de nombreuses scènes parfaitement cocasses. Marcello Mastroianni, qui n'a jamais refusé la moindre prise de risque, casse ici son image de séducteur pour un rôle plus fragile auquel il donne une belle intensité tandis que Pierre Brasseur se montre irrésistiblement cabotin en père prêt à tout pour l'honneur de la famille. Une belle découverte.
Sous une apparence paisible, le film dénonce férocement l'hyprocrisie de la bourgeoisie italienne et de l'église, à partir d'un sujet rarement abordé au cinéma. A l'images de son héros le film comporte quelques moments faibles souvent contre balancés par la verve de Brasseur.
Ce film présente aujourd'hui un intérêt documentaire sur la Sicile des années 50, le machisme ordinaire, les mariages arrangés de la bourgeoisie, et le jeu des acteurs-stars de cette époque. On a un peu de mal à s'intéresser aujourd'hui aux malheurs d'un couple superbe qui ne parvient pas à "consommer" son mariage et doit passer par le curé pour que la dame - la superbe Claudia Cardinale - finisse par épouser le plus beau parti de l'île, après l'annulation de son union. Ce cinéma à beaucoup vieilli et Bolognini n'est pas à la hauteur des grands maîtres de la belle époque du cinéma italien.
Voila exactement le type de film qui vous entraine sur des chemins inconnus.Pour un cinéphile,il reste incontournable tant par ses défauts que par ses qualités.On navigue sans cesse entre le sublime et le ridicule mais les personnages sont tous constamment respectés.Atmosphère italienne des années 60 à 100%,décors baroques et superbe noir et blanc.Coté acteur Claude Brasseur est énormément desservi par une voix qui n'est pas la sienne et malgré tout son talent il dénote un peu.Claudia Cardinale est superbe et magnifique dans un rôle absolument détestable que même un prêtre italien n'approuve pas.Marcello Mastroianni enfin a eu bien du mérite à accepter de ternir son image par ses mensonges permanents.A découvrir avant que le dvd ne s'épuise.
Bolognini n'a pas en France la même réputation que Fellini, Visconti, Antonioni, De Sica ou Rosselini. Et pourtant ce merveilleux réalisateur a mis en scène des films dont le niveau est équivalent aux chefs d'oeuvre des réalisateurs précités. C'est ainsi le cas de "le bel Antonio " un des fleurons de la filmographie de Bolognini. En résumé, il s'agit de l'histoire d'un séducteur affecté d'impuissance avec sa femme qu'il aime. La réalisation, la photo , les décors, le casting du film ( dont les vedettes sont Mastroiani, Pierre Brasseur) et le jeu des acteurs en font un chef-d'oeuvre de l'âge d'or du cinéma italien ( années 50 et 60) .Si je pouvais donner 6 étoiles à ce film, je le ferai. Notons que le film a été restauré et peut être vu en salles dans des conditions idéales.
Un film dur et très profond, qui laisse une sombre image de la Sicile d'antan, et qui montre un héros à la fois admiré et détesté, mais surtout très triste. Le regard de Marcello Mastroianni est d'un dépit immense. Incontournable!
Un gachis malheureux est à déplorer pour "Il bell'Antonio" car d'un sujet de départ vraiment attirant Mauro Bolognini n'en a tiré qu'un drame simplet, académique et sans aucune saveur. Scénarisée par le célèbre cinéaste Pier Paolo Pasolini, l'oeuvre on le sait, traite de l'impuissance masculine en mettant en scène un Dom Juan rongé par le doute. Pour illustrer ce sujet attirant donc, puisque courageux et dénonciateur, le cinéaste s'est même armé de comédiens de renoms. Mais en partant de là, ça coince déjà tant l'interprétation est inégale. En effet, Marcello Mastroianni malgré sa sobriété reste vraiment trop froid et inexpressif à mon goût pour que l'on puisse réellement s'attacher à son personnage. Pareil pour Claudia Cardinale (actrice magnifique soit-elle !), trop discrète pour être mémorable. Seul Pierre Brasseur s'en tire plutôt bien. En fait l'interprétation est à l'image du film lui même c'est à dire fade, lent, sans la moindre tentative d'audace de la part du cinéaste pour alimenter son brulôt. L'intrigue alors perd progressivement de son interêt et Brasseur a beau élever la voix, nous, on ne suit plus.
Pour tout dire, je m'attendais à beaucoup mieux... Etant assez attiré par le cinéma transalpin de la grande époque et appréciant particulièrement plusieurs de ses illustres auteurs, c'est tout naturellement que je me suis dirigé vers "Il Bell'Antonio" certes réalisé par un oublié aujourd'hui (Bolognini) mais plusieurs fois primé à son époque, rédigé par Pasolini et mettant en scène le mythique couple de stars Mastroianni-Cardinale. Ce long-métrage est une étude des moeurs de la société de son époque, et s'attaque plus particulièrement aux campagnes profondes très traditionnelles, aux valeurs quasi-ancestrales et dont on peut assez aisément critiquer plusieurs des principes basiques. Sous la plume du très fin scénariste qu'est P.P.P., on pouvait penser se diriger vers quelque chose de virulent, de violemment contestataire abattant cyniquement les normes présentées dans le film. Etonnamment et pour ma plus grande désillusion, il s'avère au contraire assez frileux, ne s'engageant jamais dans une satire explicite, trouvant toujours le moyen de détourner les sujets gênants et restant la très grande majorité du temps dans le politiquement correct, le convenu. Les personnages ne sont qu'une triste accumulation de clichés et malgré un humour qui a tendance à faire mouche, on s'ennuie devant tant de platitude et de déjà-dits. Si encore la réalisation avait tenté quelque chose mais non ! Certes surnagent quelques beaux plans mais bien trop peu pour sembler s'éloigner un minimum des conventions en vogue à l'époque. Si l'interprétation du grand Marcello est conforme à son talent, on peut en revanche être déçus de la prestation en demi-teinte d'une timide Claudia Cardinale. Evidemment, sa beauté demeure intacte mais c'est bien le seul atout dont elle dispose ici, faisant preuve d'une inexpressivité relativement agaçante. "Il Bell'Antonio" n'affronte jamais réellement son sujet et ne s'attaque pas à ce qu'il devrait. Pas mauvais mais faisant fausse route la plupart du temps.
"Le bel Antonio" , pour le néophyte en cinéma italien que je suis, fut l'occasion de découvrir plusieurs personnages importants: Pier Paolo Pasolini, qui signe le scénario du film, et Marcello Mastroianni, que je ne connaissais que par le médiocre "la grande bouffe" , l'acteur principal. Ces découvertes furent plaisantes mais pas en tout point. Le film relate l'histoire d'un séducteur apparemment collectionneur, à la Dom Juan ou Casanova. On comprend vite qu'il s'agit d'un tout autre personnage, et c'est là déja un avantage pour le film : derrière un séducteur peut se cacher quelqu'un de très fragile. Cette fragilité qui se révèle au moment où il tombe amoureux, peut être pour la première fois vraiment dans sa vie. En allant plus loin on peut dire que Bolognini et Pasolini ont eu l'audace de casser l'image du macho italien , en lui donnant la caractéristique d'être impuissant. Le bel Antonio se voit ainsi incapable de satisfaire sa fiancée, trop écrasée par sa beauté. C'est un thème rarement traité que celui de l'impuissance masculine et pourtant nous étions dans les années 1960 ! De plus, le film est une critique intéressante de toute la société aristocratique de l'époque , via notamment le personnage du curé pour souligner l'emprise que l'Eglise avait alors. Dommage que la mise en scène de Bolognini se révèle souvent plate et semble se reposer sur son scénario et ses acteurs. Pas de réelles séquence marquante, pas de choix de musique mémorable. Mastroianni tout en charisme semble prendre du plaisir a casser son image , Pierre Brasseur obtient un rôle savoureux de père anarchiste. Malgré toute l'admiration que je porte à la belle Claudia Cardinale, je n'ai pas beaucoup été touché ni par elle ni par son personnage ici ... "Le bel antonio" n'en reste pas moins un film à voir sans hésiter, pour son scénario en or et son casting inspiré
Malgré ses tares pasoliniennes, Bolognini concocte (alors que Jean cocte tôt) à sa sauce des restes de Néo-réalisme avec l'élégance d'un Visconti et la caméra à l'épaule de la Nouvelle Vague. Marcello marche sur les eaux de la sexualité choisie en allant (ou inhalant pas) vers l'hymen. Ce qui l'amène à ne pas la franchir (est-il timbré cet affranchi?). Le cinéaste peint l'hypocrisie de l'Eglise avant, pendant et après la sexualité. il introduit habilement dans ses images léchées des symboles féminins que la censure ignore ou jésuite (verbe)...