J’ai toujours apprécié les remakes car, même mauvais, ils m’ont toujours permis de me mettre en avant des films originaux que je n’avais pas vu. Du coup, après avoir vu « Le flingueur » avec Jason Statham il y a peu (et l’avoir apprécié), j’avais très envie de découvrir le film d’origine de 1972 avec Charles Bronson que je n’avais jamais vu.
Et ce fut une bonne surprise. Le début est assez surprenant avec un bon quart d’heure quasiment muet qui nous met bien en place l’intrigue tout en nous présentant les personnages mais j’ai globalement assez rapidement accroché. Le scénario écrit par Lewis John Carlino propose un concept assez efficace et percutant qui a de quoi nous tenir en haleine. Après, c’est peut-être parce que j’ai vu son remake avant mais il faut bien avouer que le long métrage a quand même pris un petit coup de vieux.
Ce n’est pas mauvais pour autant mais il y a quand même des scènes qui ne fonctionne pas toujours et un enchaînement dans l’intrigue qui aurait peut-être mérité un peu plus de finesse. Je ne dis pas que le remake possède cette finesse mais c’est vrai qu’il dépoussière au moins un peu ce film d’origine qui est très ancré dans son époque. Après, tout ceci a du charme quand même. C’est plaisant à suivre, il y a un peu de tension et j’ai apprécié que l’action soit plus psychologique que physique.
Je dois avouer que je connais assez mal la filmographie de Charles Bronson du coup, j’étais content également de pouvoir le découvrir dans ce film. Dans la peau d’Arthur Bishop, il fait le boulot. Maintenant, il a quand même un look assez kitsch et inconsciemment, ça a joué sur sa crédibilité sur moi. Bien entendu, il faut le remettre dans son époque et c’est aussi pour ça que ça ne m’a pas dérangé mais ça ne m’a pas aidé non plus à dépoussiéré le film dans mon inconscient. Malgré tout, je reconnais que l’acteur reste classe et j’ai aimé voir toute une partie de l’époque qu’il représente à l’écran.
J’ai eu un peu plus de mal avec Jan-Michael Vincent en Steve McKenna. Ce dernier, même en le remettant dans son époque, n’a pas le charisme d’un Charles Bronson du coup, son interprétation et sa présence à l’écran m’a semblé un peu risible par moment là où un Ben Foster réussit quand même mieux à s’imposer face à un Jason Statham dans le remake. Jan-Michael Vincent manque un peu de consistance. On a du mal à vraiment se l’imaginer dans la peau d’un tueur même si je dois reconnaître que dans celle de la tête à claque, il s’en sort nettement mieux. J’aurais aimé m’attacher un peu plus à ce personnage et ce ne fut pas le cas.
Très années 70 également, la réalisation de Michael Winner n’en demeure pas moins très bonne. Il filme bien les différents meurtres et même si depuis, on a vu plus percutant, le film se laisse quand même agréablement regarder. Dommage que certaines scènes font un peu fausse (sérieux, Bishop croit vraiment que personne ne le voit à sa fenêtre au début du film ???) car après, il y a quand même un paquet de bonnes idées au-delà de la simple ouverture muette.
Maintenant, même un peu vieillot, c’est aussi ce qui fait le charme de ce long métrage et c’est ce qui m’a donné du plaisir à le suivre malgré ses quelques longueurs. C’est sûr que j’aurais aimé un truc un peu plus rythmé mais ça fonctionne quand même pas mal du tout et c’est typiquement le genre de film avec qui je peux prendre du plaisir durant mon visionnage justement grâce à ce côté un peu old school. La bande originale composée par Jerry Fielding fait parfois vieille musique d’un épisode de « Columbo » mais ça contribue aussi à l’ambiance que j’aime bien.
Pour résumer, je ne regrette pas d’avoir vu « Le Flingueur ». Déjà parce que ça m’a permis de voir un peu plus Charles Bronson mais aussi parce que cette histoire est quand même bien ficelé malgré ses maladresses d’époque. Avoir vu le remake avant à sans doute joué dans mon inconscient je ne le nie pas (ce film me fait même apprécier un peu plus la relecture de Simon West) et il est vrai que je trouve le film un peu poussiéreux maintenant et un peu long. Cependant, il possède quand même un charme certain et se regarde avec plaisir. Je pourrais d’ailleurs le revoir je pense et maintenant que je sais a quoi m’attendre, un second visionnage lui sera même bénéfique à mes yeux à mon avis.
Mr Vladdy – 31 mai 2015.