Un chef-d'oeuvre de Jeunet ! Encore un ! Non je blague, les chefs-d'oeuvre c'était avant, du temps où il avait quelque chose d'invraisemblable à nous dire, quelque chose de faramineux à prouver, un nénuphar à se sortir des poumons, comme quand il tirait le diable par la queue. Maintenant il n'a que ça à sucer le bougre, refaire, resservir la soupe, lisser et re-lisser. Il reste encore quelques idées quelques petites inventions, faut pas exagérer, mais c'est pas suffisant. Où est ta mise en scène, Jeunet ? On dirait que tu ne vois plus que ça ne marche pas, ces petits morceaux mis bout-à-bout, on dirait que tu veux nous faire croire que t'es le petit génie du cinéma, celui qui sait tout, qui voit tout, qui sent tout, le gars qui sait prendre de la distance, nous convaincre que t'es entré dans la cour des maîtres, c'est toi qui nous bourre le mou, tout seul, avec l'argent des autres, mais t'as que dix ans , gamin, et tout à apprendre. Surtout qu'on peut pas faire du cinéma avec une tronche pareille, il faut dégonfler, Jean-Pierre, dégonfler. Et puis faudrait foutre un aller retour à ce petit singe savant de Pivet, ça lui ferait pas de mal ! Jeunet ! Et à toi non plus. Retrouve ta langue maternelle, ton humour, tes jouets. Fais-nous le coup du père Lustucru ! Fais jouer ton âme, sors-toi les doigts du nul ! Un film à 4 millions d'euros, allez, Jeunet, chiche ? ça te purgera les neurones, et nous, ça nous fera des vacances. Je dis pas ça méchamment , j'adore ce gars-là, son impertinence, sa poésie, son talent, ses images, mais ça m'énerve qu'il se perde comme ça, qu'il nous ponde cette demie-couille molle. Faut raffermir le morceau, vieux, et réveiller ton âme !.