Tout a commencé il y a quinze ans, lorsque Valerie Gaudissart est tombée par hasard sur un livre intitulé "Les lettres de prison de Rosa Luxemburg". Impressionnée par le militantisme de cette femme socialiste, la réalisatrice a lu les lettres tant de fois qu'elle les a apprises par cœur. Des années plus tard, elle a décidé de réaliser ce film en adoptant le regard de son personnage Violette, une fillette de onze ans qui, comme elle, se récite les lettres de la militante allemande.
Pour ce premier long métrage, Valerie Gaudissart n'a pas réussi à trouver les 20 000 € nécessaires pour assurer la distribution de son œuvre. Toutefois, le film a finalement été soutenu par le CNC (Centre National du Cinéma et de l'image animée) qui lui a accordé la somme de 7 000 € dans le cadre d'une aide sélective à la distribution de films pour le jeune public.
Mathilde Besse, la jeune actrice du film, a suivi des cours de théâtre à Clermont-Ferrand. C'est là que la réalisatrice l'a vue pour la première fois. Ich bin eine terroristin a été la première expérience cinématographique de la fillette. Valerie Gaudissart avait prévu de consacrer plusieurs mois à la recherche de l'enfant idéal pour le rôle, mais elle a trouvé Mathilde le premier jour.
En écrivant le film, Valerie Gaudissart avait prévu que le personnage de Violette allait avoir treize ans. C'est suite à la découverte de Mathilde Besse qu'elle a changé d'avis. En effet, la cinéaste a estimé que l'actrice était parfaite pour le rôle, et que 11 ans était l'âge adéquat pour transmettre l'insouciance du personnage, celui-ci étant plus proche de l'enfance que de l'adolescence.
La réalisatrice a tiré le titre de son film d'une inscription qui accompagne le portrait de Rosa Luxemburg (militante socialiste et théoricienne marxiste), dessiné au pochoir sur les restes du Mur de Berlin.
Ich bin eine terroristin se place dans la continuité des thèmes déjà abordés par Valerie Gaudissart. Dans des courts métrages qui ont précédé ce premier long, par exemple Apesanteurs, Mes insomnies ou Céleste, la réalisatrice s'était focalisée sur des personnages féminins, et intéressée à leur capacité de changer le monde (comme c'est le cas avec le personnage de Violette dans ce film).