Autant être honnête, dés que j’avais entendu parler du prochain film de Matthew Vaughn, j’en attendais simplement un divertissement pop corn, rien de plus. Venant du réalisateur à qui l’on doit le premier Kick-Ass qui est un très bon hommage aux héros de comics ainsi que l’excellent "X-Men First Class" et le très bon film de gangster "Layer Cake", j’espérais vraiment continuer sur une bonne lancée avec mon troisième film du réalisateur (je n’ai pas encore vu "Stardust"). Donc, après un trajet en voiture plus long que d’habitude pour un cinéma plus lointain, j’étais assez motivé pour voir au cinéma une version vraiment déjanté d’un film d’espionnage.
Mais alors là, et je vous le dis haut et fort, j’ai eu largement plus que ce que j’espérais. En plus d’avoir adoré son nouveau film, Vaughn rend un très bel hommage au genre du film d’espionnage à sa manière, et je peux dire sans honte que j’ai devant moi un de mes coups de cœurs surprise en ce début d’année 2015.
Parlons d’abord de la réalisation de Matthew Vaughn, et pour le coup il n’y a pas à dire, cet homme sait manier la caméra et donner du relief au monde de l’espionnage en costume trois pièces mélangé avec un style racaille de banlieue avec notre héros Gary Price et notre antagoniste Richmond Valentine. Ce réalisateur opte pour une mise en scène coloré, avec un univers décomplexé mêlant à la fois notre époque moderne ainsi que sa technologie de pointe et le charme des années 1960 au niveau des costumes, de l'équipement des agents et d’un méchant à la James Bond en mode totalement barré. La fusion entre le kitsch des années 1960 et les temps modernes est une réussite. Et nom de dieu : ce mec a eu le chic pour m'exciter comme un crétin devant les scènes d’actions, à chaque fois qu’on voit Harry Hart ou Eggsy passer au combat, il opte pour des plans rapproché sur les armes utilisés des agents secrets avant de passer sur les hommes de main ou voyous qui s’en prennent plein la figure et il revient rapidement sur le personnage central de l’action, que ça soit la gestion de l'espace ou le montage et les mouvement de caméra lors des combats : c’est très très bien foutu, c’est très très bien monté, c’est incroyablement immersif, ma scène préférée étant
celle ou tout déraille à l’église quand Valentine met son plan machiavélique en action que tout le monde se cogne sur la tronche sans pouvoir se contrôler, même Harry qui fait littéralement un carnage avec "Free Bird" de Lynyrd Skynyrd en fond.
Même le dernier film Marvel en date "Les Gardiens de la Galaxie" ne m’avait pas fait prendre un tel orgasme devant des séquences d’action, alors pour ça merci Matthew, ta générosité me va droit au coeur !
Au niveau de l’orchestration, Henry Jackman était à la barre en compagnie de Matthew Margeson, le thème principal est très bon et ça restait vraiment saisissant dans l’ensemble notamment lors des scènes d’actions ou de tension, c'est vif et c'est digne d'un bon film d'espionnage, très bon travail de ce côté-là. Jusque là, ce compositeur ne me déçoit toujours pas, que ça soit avec "X-Men First" Class ou "Les Nouveaux Héros" dernièrement.
Et du côté des acteurs et des personnages, j’ai aussi eu beaucoup de bonnes surprises, avec quelques élément de déjà-vu certes mais là ou j’avais des craintes, j’ai été très surpris. Colin Firth, qui avait déjà joué un anglais dans "Le Discours d’un roi" (film qui m’avait déçu), interprète Harry Hard, un gentleman anglais avec énormément de charisme au service d’une agence international d’espionnage appelé Kingsman. Et contrairement à ce que j’aurais pensé, cet acteur m’a tout simplement conquis dans son interprétation, son personnage a du charisme à revendre en plus d’avoir une certaine classe à l’anglaise, il n’en fait jamais trop et il est très juste en tant que mentor d’Eggsy. D’ailleurs j’ai même été estomaqué
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
. Taron Egerton était lui aussi très bon, c’était la première fois que je le voyais à l’œuvre et il m'a fait très bonne impression, d’ailleurs je trouve son personnage assez originale et très appréciable, le voyou des rues
à la mère qui a mal tourné
devient un apprenti espion
jusqu’à porter un costard cravate stylé en gardant son vocabulaire de canaille,
cela dit son parcours reste assez classique quand il devient apprenti espion et son entraînement est assez prévisible, mais vu que c’est bien fait je laisse passer.
Samuel L. Jackson par contre est vachement hilarant : bon dieu, que j’adore son personnage de Richmond Valentine, c’est à la fois un sacré clown/geek avec son look et son accent de cheveu sur la langue, mais c’est aussi un grand malade de film d’espion aussi vulgaire qu’un voyou mais avec quelques marques de subtilité tout simples mais qui le rend plus drôle encore comme
sa phobie du sang
ou
le fait qu’il propose un ensemble McDonald à Harry lors de leur repas du soir alors qu’on s’attend à un festin royal,
c'est tout bête mais sur le coup ça m'a fait décrocher un énorme sourire.
Quant à ses projets, son plan est simple mais bien amené et inventive. Son but,
détruire l’espèce humaine qu’il voit comme un virus détruisant la planète à petit feu et sauver un minimum de personne se ralliant à sa cause et à ses ambitions
! Ses motivations sont déjà-vu mais sont traités avec finesse à travers ses arguments comme quoi l'homme est une race violente qui doit être exterminé pour le salut de la planète, et son plan et la manière avec laquelle il est traité est très inventif, la première scène
ou ça dégénère dans l’église quand il active à distance les cartes SIM
en est le parfait exemple, et ses manies sont trop drôle donc je donne une mention spécial à cet acteur et son personnage.
Et son acolyte Gazelle, bien interprétée par Sofia Boutella, est top canon, et j’ai un petit faible pour son style de combat et encore une fois, Vaughn se fait plaisir à l’exploiter pour les scènes d’actions. Michael Caine est plus en retrait mais m’inspire de la sympathie pour chacune de ses apparitions, Roxy, elle, fait plus office de soutien et d’élément scénaristique au final mais Cookson s’en sort plutôt bien au final, Jack Davenport est correct pour le peu de temps qu’il apparaît, de même pour Geoff Bell et Edward Holcroft, Mark Strong a un rôle plus conséquent que je ne le pensais au final et reste agréable aussi, et un petit salut à Mark Hamill
dans un petit rôle que vous aurez peut être reconnu
. Au final, on a un très bon lot de personnage
saupoudré d’une caméo sympathique de notre cher Luke Skywalker.
Maintenant, on va parler du dernier point, le script du réalisateur/scénariste Vaughn et de Jane Goldman. Dans le fond, ce film a une histoire plus intelligente qu'il n'y paraît et il a même une réflexion intéressante, mais j’ai eu une discussion avec un cinéphile, ayant visionné le film, comme quoi la première moitié de ce film avait un ton trop retenue et sérieux voire même cliché par rapport à ce que nous vendaient les bandes-annonces (que j’ai visionné après avoir vu le film, bien sur). Et en y repensant longuement… je comprends son point de vue et je le partage sur pas mal de points : la première moitié du film est bonne et bien écrite et on rit bien par moment, ce n’est pas le problème, mais certains éléments du scénario font clichés et déjà-vu
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
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En soit ce n’est pas des mauvais éléments, c’est juste qu’on a déjà vu ça dans d’autres contexte et autre film donc ça reste des clichés, pas énervant mais du classique quand même. Cela dit, certains éléments sont volontairement, et à juste titre, sérieux dans la première moitié,
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
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Après, il y a bien quelques moments assez marrants qui retiennent l’attention, notamment grâce à Valentine et Harry Hard qui apportent la touche de fun qu’il faut pour cette première partie.
En fait, il faut attendre la deuxième moitié du film pour que l’aspect déjanté et loufoque se libère complètement, mais franchement ça en vaut la peine. Parce qu’à partir de ce moment là, on s’éclate vraiment, pas seulement avec les scènes d’actions, mais aussi avec l’inventivité des accessoires et armes d’espions des Kingsmans (comme le parapluie de gentleman servant de bouclier) qu’on découvre un peu plus, des références et hommage rendus aux vieux films d’espionnage culte comme les James Bond
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
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De plus, le fond du film est plus malin qu'on ne peut le penser.
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
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Et bon dieu, le final est tellement décomplexé et jouissif que je serais prêt à revoir ce film rien que pour ça, et je pèse mes mots :
de le voir se faire abattre par Valentine, et pour le coup c’était une vraie claque,
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ça va très loin et Vaughn tire profit des possibilités de mise en scène qui s’offre à lui, il y va vraiment à fond et on prend un plaisir énorme devant ces séquences, on n’a pas le temps de s’ennuyer un seul instant.
Je ferais mieux de conclure, parce que je ne peux pas dire plus pour expliquer à quel point ce film m’a fait plaisir : "Kingsman : services secrets", ma note est surement exagérée pour un divertissement d’espionnage et le ton trop sérieux de la première moitié du film, mais j’ai trop apprécié la mise en scène de Vaughn, les scènes d’actions, les personnages et la musique pour ne pas mettre moins que 5/5. Et si jamais une suite est au programme, j'espère que cette fois ci Matthew Vaughn sera toujours aux commandes.