Le Sommeil d'or est le premier long métrage de Davy Chou. Après The Twin Diamonds, son moyen métrage dédié au cinéma cambodgien, le jeune réalisateur s'est lancé dans la réalisation de ce documentaire, qui est né suite à une discussion qu'il a eue avec sa tante (Sohong Stehlin) à propos de son grand-père. Ce dernier était producteur de cinéma au Cambodge.
Il a été très difficile de convaincre les anciens réalisateurs et cinéphiles cambodgiens de soutenir le projet du film et d'y participer en répondant aux interviews de Davy Chou : "Les convaincre de faire le film ne fut pas facile. Normal, ils me voyaient comme un jeune Français qui n’avait jamais vu un seul film khmer, ce en quoi ils n’avaient pas tort ! Et puis certains d’entre eux ne comprenaient pas bien pourquoi je voulais tant déterrer cette histoire ancienne", explique le cinéaste. Yvon Hem a été l'un des plus réticents au sujet du documentaire, car cela lui a rappelé son passé douloureux. Le réalisateur en question a perdu ses enfants et son épouse sous le régime Khmer Rouge et a gardé ses films dans son ancien studio sans jamais les ressortir. Il disait qu'il n'avait pas montré son studio et ses films auparavant, "pour oublier et parce que c’est inutile."
Au départ, Ly You Sreang ne souhaitait pas faire partie du documentaire de peur de ne pas être cru, car tous ses films avaient disparu et sa mémoire avait été atteinte suite à son coma dans un camp au Vietnam : "Le récit au long cours qu’il fait à la fin du film est très émouvant. C’est la première fois qu’il se confie ainsi. Même submergé par l'émotion qu'il ne peut contenir, il persiste à aller au terme de son histoire. Il a décidé qu’il irait jusqu’au bout, car, comme il le dit, "je ne suis pas encore mort"", confie Davy Chou.
Malgré la disparition de presque tous les films cambodgiens, la musique de ces derniers a beaucoup circulé sous forme de vinyles. Ceci a permis aux gens de garder en mémoire les intrigues des œuvres cinématographiques perdues et de partager ces souvenirs musicaux avec les nouvelles générations : "Je trouve ça incroyable, parce que même si souvent la généalogie des chansons est inconnue pour celui qui l’écoute en 2012, ça reste une réminiscence de ces films, une façon pour eux de survivre, sous une autre forme, et de continuer à irriguer l’inconscient de la jeunesse du pays. Il était donc indispensable que la musique joue un rôle important dans le film", explique le jeune réalisateur.
Afin d'assurer la réussite du projet, les producteurs du film ont mis en place une campagne pour le financement participatif sur la plate-forme de micro financement "touscoprod". À partir de ce site, des internautes ont ainsi pu participer financièrement à la réalisation du film.
Le Sommeil d'or a été sélectionné dans plusieurs festivals, parmi lesquels le 1er Festival de Films Asiatiques d’Amérique du Sud à São Paulo, le Festival International du film du Busan en Corée du Sud, celui de la Rochelle et celui de Melbourne. Le film a également été projeté en avant-première au Festival Paris Cinéma 2012, et a reçu la Mention Spéciale du Jury à l'occasion de la 11ème édition du Festival du Film Asiatique de Dallas.