Une fois n’est pas coutume, je vais commencer cet avis par un message d’alerte : si vous devez aller voir ce film qui fait désormais de cette saga une pentalogie, oubliez la permanente, la mise en pli ou toute autre chose dans le genre. Autrement dit, remettez à plus tard votre rendez-vous capillaire. Parce que "Transformers : the last knight" décoiffe ! Et quand je dis que ça décoiffe, je pèse mes mots. Bon ceci dit, je vous déconseille la 3D. Les abonnés qui me suivent depuis longtemps pourraient être surpris par le fait que j’ai pris cette option, mais je n’avais guère le choix pour enchainer efficacement avec une autre séance en ce dernier jour de fête du cinéma. Et l’expérience de la 3D s’est révélée relativement décevante. En effet, rarement j’ai eu l’impression d’avoir les diverses choses m’arriver dessus ou à proximité. Après, malgré quelques petites séquences ratées avec un tout premier plan flou (voire même très flou), ça met quand même un peu de relief à l’image, c’est vrai. C’est d’ailleurs le minimum, mais pour être honnête ça n’apporte pas grand-chose de plus par rapport à la version plate. De plus, l’image n’occupait que les trois quarts de l’écran, et de ce fait elle paraissait un tantinet petite. Après, ça vient aussi peut-être du cinéma en lui-même (Pathé-Madeleine à Marseille), et je pense qu’il n’y est pas pour rien en effet. Donc je ne serai pas aussi catégorique sur la 3D (la presse recommande la version IMAX 3D), et vous laisse en juger par vous-mêmes. Quoiqu’il en soit, je n’ai pas constaté d’assombrissement de l’image comme divers internautes cinéphiles ont pu le constater sur d’autres longs métrages. Au contraire, les couleurs sont belles, chatoyantes à souhait, suffisamment en tout cas pour donner encore plus envie au spectateur de vouloir sauver lui aussi la planète et de soutenir plus que jamais nos héros. C’est astucieux. Très astucieux. D’autant plus astucieux lorsque le scénario est faible. A vrai dire, c’est le plus faible de tous les épisodes, bien qu’il s’inscrive dans la lignée du volet précédent. C’est aussi le plus brouillon, un effet rendu par une certaine opacité pour tenter de préserver au mieux la surprise inhérente aux nombreux retournements de situations… malheureusement très faciles. Trop faciles. Par exemple, il suffit de causer un peu à Optimus Prime dans les yeux pour le retourner complètement… On notera en prime (sans jeu de mot, hein) les gros défauts relevés lors du deuxième opus : l’humour et la surenchère dans le spectacle. Pour le premier point, alors là les chevaux ont été lâchés. Tout comme pour le second du reste. Mais en qui concerne l’humour, ça me donne l’impression que tout ce qui a été retenu lors des 3 et 4 a été lâché ici. Résultat, les vannes sont légions. L’inconvénient est que quand il y en a trop, ça ne marche pas à tous les coups. C’est un euphémisme. Bon, il y a bien quelques trucs marrants, il ne faut pas être complètement négatif non plus. Mais quand même : voir un transformer recracher une voiture parce-que-papa-l-a-expressément-demandé-et-que-c-est-pas-bien-car-ça-ne-se-fait-pas, excusez-moi mais hum ! Un robot manger une voiture… Vous ne trouvez pas ça un peu ridicule ? Et incroyablement cliché par dessus le marché, si on se réfère au design de ce transformer… Oui, on aurait pu éviter le clin d’œil vers Spielberg et son splendide "Jurassic Park". Déjà qu’on a intégré aux robots une bonne dose de sentiments liés au genre humain (la douleur physique, le langage…) en plus de l’apparence pour la plupart d’entre eux (corps, tête, bras et jambes)… Bref l’humour ne fait pas toujours mouche, loin s’en faut. La seule chose qui soit vraiment marrante, ce sont les dialogues à double sens lorsque Cade et Vivien retournent tout un bureau pour trouver ce que tout le monde cherche (j'en ris encore tellement c'est excellent). "Transformers : the last knight" commence un peu comme son prédécesseur. Ce dernier revisitait la disparition des dinosaures 65 millions d’années plus tôt. Ici, Michael Bay revisite la légende d’Arthur et de son fidèle enchanteur Merlin. Certains s’offusquent de voir celui-ci redéfini en bonimenteur rongé par l’alcool. Ce que j’en dis, c’est que le choix est certes curieux, mais ce n’est pas plus choquant que de réécrire l’histoire sur la disparition des dinosaures. Etant donné qu’on ne doit pas oublier que la saga est de la pure science-fiction, moi je dis : "pourquoi pas ?". C’est juste fait pour intégrer le nouvel instrument de discorde entre Autobots et Decepticons. Bon c’est vrai que l’histoire aurait pu être mieux construite. Mais il faut se rappeler que la saga "Transformers" est avant tout du spectacle à part entière. Assurément, c’est spectaculaire et ce cinquième volet franchit encore une étape en la matière. Michael Bay a ce sens inné, et si la plupart des spectateurs se rendent dans les salles pour voir ses œuvres, c’est surtout pour en prendre plein les mirettes. Et avec ce réalisateur, ils savent qu'ils vont être servis. Ben bien sûr, s'il faisait de très bons scénarios, ça se saurait. Alors oui c’est vrai que l’histoire qui leur est présentée ici est la moins aboutie de tous (ou pas loin), mais au moins ils en prennent plein les yeux et les oreilles et en ont pour leur argent. Au niveau des effets visuels, "Transformers : the last knight" est juste énorme !! Certes le spectateur est habitué avec Michael Bay, mais là… entre les rideaux de flotte qui s’écoulent quand le vaisseau sort de l’eau, ou les projections de terre et de poussière lors du crash de fin, c’est tout simplement bluffant de réalisme. La tâche était d’autant plus dure lorsqu’on voit que les décors sont absolument gigantesques par rapport à la taille humaine. On peut le mesurer lorsqu’on voit courir Cade et Vivien sur le vaisseau… En parlant du casting, rien de bien transcendantal. On mettra ça sur le compte d’un scénario pas forcément bien écrit. En plus, on perd à chaque fois tous les personnages auxquels on s’attache : Robert Epps (Tyrese Gibson) est cette fois bel et bien absent. Déjà que nous avions perdu Sam (Shia Labeouf) et Mikaela (Megan Fox), maintenant c’est le tour de Tessa (Nicola Peltz). Quant à Lennox (Josh Duhamel), il ne suscite plus la moindre sympathie. Un peu de glamour a tenté d’être apporté par Vivien (Laura Haddock), mais la caméra s’attarde beaucoup trop sur ses jambes (certes charmantes) et son déhanché (presque tout aussi charmant, bien qu’étant aussi exagérément prononcé que celui des mannequins défilant sur les podiums). Le retour de John Turturro ne change pas grand-chose, malgré son extravagance à sortir dans la rue vêtu d’un caleçon bleu et rose, nu-pieds et… chaussettes !! Un vrai tue-l’amour trop sexy !! Excellent ! En revanche, il est étonnant de trouver Sir Anthony Hopkins dans ce genre de film. Cependant il est le seul à apporter une véritable consistance à son personnage. Du côté des aliens, pas grand-chose de neuf, si ce n’est ce petit robot bleu avec son logo Vespa fièrement placardé sur sa poitrine. Il n’est pas sans rappeler Wall-E : aussi gentil, aussi trouillard (il n’y a qu’à voir comment il tremble !), et grosso modo d’aspect tout aussi déglingué. Donc voilà. Comme dit en début de synopsis, cette nouvelle aventure fait voler en éclats les mythes essentiels de la franchise. Ce n'est pas faux. Le spectateur est donc prévenu…