Transformers... une saga qui est soit hué soit adoré, pour ma part, je lui reconnaît énormément de défaut, que même certaines qualités n'arrivent pas à cacher. Et ce Transformers : The Last Knight, boudé par le box office et le public vient me conforter dans cette idée : la saga est en perte totale de vitesse.
Dire que ce film est bancal relève de l'euphémisme : c'est un gros bordel. On commence déjà par une intro, qui, au premier abord est vraiment bien et intéressante. Le background et la mythologie de l'univers est bien exploré et la séquence d'action est surprenante. Puis arrive Merlin, qui, accompagné de son humour aussi lourd qu'un chapon le soir du nouvel an, vient à la vitesse de la lumière, brisé tout crédibilité à cette introduction qui commençait sur des chapeaux de roue. Et c'est le problème de ce film (et de la saga en général) : un humour gras, de mauvais goût qui vient à tout moment faire voler en éclat tout sentiment de crédibilité et de réalisme à l'univers. S'ensuit alors le reste de l'intro, qui s'enfonce alors dans un fouillis qui n'a ni queue ni tête entre situation initiale hasardeuse qui alterne plusieurs éléments pas clairs du tout. Elle introduit également un personnage inutile et insignifiant pour le scénario (déjà quasi inexistant), à savoir la gamine, qui a eu au moins eu l'intelligence de disparaître pendant une bonne partie du long métrage. J'ai vraiment trouvé le premier acte brouillon, hasardeux et plus que bancal, de même que le montage épileptique qui fait apparaître les personnages de manière bien peu réaliste et coordonnée. Le scénario est sidérant d'originalité car- non c'est faux, c'est la même chose que les films précédents, mais en pire : un énième mc guffins magique convoité par des méchants robots peu scrupuleux.
Tiens, parlons en des méchants, car c'est peut être l'un des plus gros échecs de the Last Knight. Déjà, l'antagoniste principal (hm hm), Quintessa. Un design magnifique, un doublage de qualité et des origines mystérieuses : c'est parfait pour créer un antagoniste mémorable non ? (haha vous la sentez vous aussi la douille hein...) Le personnage ne doit apparaître que 2min en tout dans le film, elle se fait vaincre en quelques secondes et sa disparition ne laisse aucune conséquence (personne ne parle d'elle après, et même avant je crois). Bon, c'est pas grave, au moins y'a Megatron, lui il est fort et il va être grave basass ! (je suis mauvais en sarcasme). Megatron s'est vraisemblablement fait cracher dessus par les scénaristes : il n'est plus que l'ombre de lui même, il en devient ridicule et caricatural et il est basardé comme un mal propre, en témoigne la dernière fois où on le voit du film, où il se fait (litteralement) éjecté du scénario.. S'ajoute à ça un design totalement différent, qui montre que les scénaristes ont oublié le transformium du volet précédent.
Car ça oui, les incohérences scénaristique le film en est remplit : Bumblebee qui recolle son corps à distance, ces pics de métal qui ne servent à rien, ce robot majordome qui débarque comme ça, le dinobot qui mange une voiture,etc... Optimus Prime n'échappe pas aussi à ce foutage de gueule, en témoigne son rôle dans ce film. Faire de lui un méchant, pourquoi pas, l'idée est bonne. Problème ? On n'y croit pas une seconde, tellement c'est expédié à la va-vite. Et je ne parlerais même pas des Transformers qui pètent, de cette romance foirée ou bien de l'humiliation continuelle de John Turturro qui dure maintenant depuis près d'une décennie. Mark Whalberg, qui se débrouille plutôt bien quand même, n'est pas aidé par son personnage détestable, vide et creux dont le statut de héros ne dépend que du hasard et dont le passe temps préféré est de menacer de mort les enfants. Le seul personnage marrant ici, c'est celui joué par Anthony Hopkins, qui est sans doute le seul à posséder un véritable arc narratif et un comportement qui le rend empathique.
J'en viens enfin à l'action, qui est quand même incroyable (enfin un truc bien !!). Car oui, c'est Micheal Bay tout de même, s'agirait de pas déconner. L'action y est lisible et généreuse, il y a un travail sur les finitions des CGI et de la photographie qui est indéniable et remarquable, et ça fait plaisir ! La mise en scène est très bonne également. Ce qui nous emmène au climax. Un climax déroutant il faut l'avouer.... Le travail sur le gigantisme est bien là, les plans sont vertigineux et impressionnants, ça c'est sûr. Mais le reste ? Du fait des personnages détestables et d'enjeux un peu flou (car j'ai pas vraiment compris ce que fait Cybertron sur la Terre en fait), on a du mal à se sentir pleinement investi dans ce dernier acte. Et ce dernier acte finit sur une même copié collé de celle des quatres derniers volets de la saga. Tout ça pour ça : merci Micheal Bay.
Le seul truc marrant de ce gros navet ? C'est que ça a été un bon gros flop pour la Paramount.