Avengers : L'Ère d'Ultron est une fresque cinématographique ambitieuse qui tente de capitaliser sur le succès phénoménal de son prédécesseur. Le film propose une extension massive de l’univers Marvel, mais sa grandeur apparente masque des lacunes importantes. Bien que les fans puissent apprécier certains moments emblématiques et l'humour signature de la franchise, l’ensemble reste déséquilibré.
L’intrigue principale repose sur la création et la rébellion d’Ultron, une intelligence artificielle censée incarner la menace ultime. Malheureusement, ce concept passionnant est noyé dans une narration surchargée. Ultron, bien que porté par la voix magnétique de James Spader, manque de consistance et de profondeur. Sa philosophie nihiliste est effleurée plutôt qu’explorée, rendant ses motivations confuses.
L’histoire souffre également d’une dispersion excessive. Les arcs narratifs de nombreux personnages sont abordés de manière superficielle, donnant une impression de survol. Par exemple, les scènes à la ferme de Hawkeye, bien qu’émotionnellement efficaces, paraissent déconnectées du récit principal, ralentissant inutilement le rythme.
Visuellement, L’Ère d’Ultron propose des séquences d’action spectaculaires, mais leur impact diminue à force de répétition. La confrontation entre Hulk et l’armure Hulkbuster est une des rares scènes mémorables qui parvient à équilibrer tension dramatique et grandeur visuelle. En revanche, la bataille finale à Sokovie, malgré son échelle gigantesque, devient rapidement une cacophonie désordonnée. Le spectateur est bombardé d’effets spéciaux, mais l’émotion et l’investissement dans l’enjeu disparaissent sous l’excès.
Le film introduit plusieurs nouveaux protagonistes, dont Wanda et Pietro Maximoff. Elizabeth Olsen incarne une Scarlet Witch complexe et intrigante, tandis qu’Aaron Taylor-Johnson ne parvient pas à rendre Pietro mémorable. La mort de ce dernier, bien qu’intense sur le moment, manque d’impact durable en raison d’un développement insuffisant.
Vision, interprété par Paul Bettany, est un ajout fascinant mais sous-exploité. Sa naissance, ses motivations et son rôle dans l’équipe sont expédiés, limitant son potentiel dramatique.
Quant aux Avengers d’origine, leurs relations restent l’un des points forts du film, mais certains arcs, comme la romance entre Bruce Banner et Natasha Romanoff, semblent forcés et peu crédibles.
Le mélange d’humour et de drame, une marque de fabrique de Joss Whedon, est ici moins maîtrisé. Si certaines blagues fonctionnent bien, d’autres tombent à plat, atténuant les enjeux sérieux. Ultron, censé être une figure terrifiante, est parfois réduit à un méchant sarcastique, ce qui diminue son aura de menace.
Les effets spéciaux de L’Ère d’Ultron sont impressionnants, mais ils ne suffisent pas à masquer les lacunes du scénario. La musique de Brian Tyler et Danny Elfman, bien que techniquement solide, manque d’identité et d’impact émotionnel. Les visuels et le son créent un spectacle divertissant, mais dépourvu de substance.
Avengers : L’Ère d’Ultron est une œuvre qui ambitionne de repousser les limites du genre tout en établissant les bases pour les futures étapes de l’univers Marvel. Malheureusement, en essayant de trop en faire, le film perd son efficacité. Il ne parvient ni à atteindre la simplicité narrative du premier opus, ni à offrir une véritable exploration thématique.
En résumé, une suite visuellement captivante mais frustrante, qui promet beaucoup plus qu’elle ne délivre.