The Imitation Game ou la vie en trois chapitres habilement entrmêlés du mathémathicien de génie Alan Turing, est une histoire incroyable et d'une envergure bien supérieure à tout ce qu'on peut s'imaginer.
Morten Tyldum raconte l'histoire d'un homme de ceux qu'on n'a beaucoup de mal à apprécier, et pourtant le narcissique, égoïste et impatient Alan Turing devient sous sa caméra et avec le talent de Benedict Cumberbatch un homme émouvant, dont personne n'aimerait prendre la place, mais sans qui l'humanité n'en serait pas là où elle en est.
On découvre dans ce film une histoire déchirante et dérangeante, une de celles qui prouvent que les vrais héros ne sont pas les exemples que l'on croit, mais des gens déterminés capables de faire les sacrifices nécessaires, de faire primer la logique sur les sentiments.
Le biopic est un exercice difficile sur lequel beaucoup se sont cassés les dents (Angelina Jolie par exemple avec Invincible) où il s'agit de faire reposer un film sur la vie d'un homme. Il s'avère que l'incroyable drame qu'a été l'existence d'Alan Turing, étonnament méconnu, méritait un film de qualité. Tellement grandiose qu'elle courait le risque d'être exagérée ou sous-estimée par un film moins que parfait, mais Imitation Game ne tombe pas dans ces pièges, et l'horreur de la solitude éternelle du personnage principal est à la hauteur de son héroïsme anonyme.
Pauvre homme que le professeur Turing, dont l'invention a sauvé des millions de vie et modelé la société dans laquelle nous vivons plus de 70 ans plus tard, et qui reçoit avec ce film son plus bel hommage, loin devant les décisions de toutes les reines du monde.