Encore un film froid et hautement réaliste venu du Grand Nord, cette fois-ci de Norvège, « Hold-up » se présente comme un quasi reportage sur l'un des plus grands braquages des années 2000, celui de la banque Nokas, en 2004, à Stavanger. Le réalisateur Erik Skjoldbjaerg, connu pour son premier film « Insomnia », à l'origine d'un remake de Christopher Nolan, nous présente le déroulement de cet acte de grand banditisme encore aujourd'hui teinté de mystère (une très grosse partie du butin jamais retrouvée). Out les effets pyrotechniques spectaculaires, les courses-poursuites effrénées et les morts à la pelle, le film se concentre sur les faits réels et rien que les faits réels, à partir d'un solide travail d'investigation du réalisateur. On y suit d'un côté les braqueurs, de l'autre les équipes de police, pour lesquelles les problèmes de sous-effectif sont assez clairement soulignés, du moins sous-entendus. « Hold-up » n'a pas la prétention d'être un film d'action plein les yeux, rien n'y est romancé, rien n'y est outrageusement exagéré, et c'est la vraie force du film qui réussit son exercice d'immersion au cœur de l'action. A partir de ce postulat, il en découle, forcement, une réalisation assez austère avec notamment peu de dialogues et beaucoup de scènes filmées caméra à l'épaule, y compris celles des préparatifs et des différentes erreurs commises par les braqueurs. Cela a pour conséquence de nuire parfois légèrement au rythme de l'ensemble mais l'exercice est globalement maîtrisé. Le fait que le film se déroule également sur les lieux mêmes du hold-up participe au renforcement de son réalisme. Un exercice de style intéressant, immersif et techniquement réussi, qui, sans être un très grand film, est une curiosité à découvrir.