Ça y est ! Après tant d’années écoulées, la suite tant attendue et redoutée d’un des plus grands monuments cinématographiques de science-fiction du XXème siècle est enfin là… Blade Runner 2049… LA suite par excellence que tout le monde voulait et ne voulait pas… LE film le plus attendu de l’année… LA grosse claque de l’année 2017… Oui, un grand film de science-fiction vient d’être dévoilé au monde entier et il sera difficile de trouver mieux en matière de science-fiction et d’expérience de cinéma intense pour cette fin d’année… En l’an 2049 à Los Angeles, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie que l’on appelle les Réplicants. L’officier K, un Blade Runner, fait partie de cette force d’intervention d’élite du LAPD chargée de traquer et d’éliminer les Réplicants issus d’anciennes générations, sortis du système et qui se cachent pour survivre. Lorsque l’enquête de K met au jour un secret enfoui depuis longtemps et susceptible de changer la face du monde, les plus hautes instances décident d’étouffer l’affaire… En 1982 sortait donc Blade Runner de Ridley Scott, un film novateur passé inaperçu à l’époque, mais qui ets rapidement devenu le père de la science-fiction cyberpunk avec un univers sombre, poisseux et déprimant. Ce n’est qu’avec les sorties en vidéos et les multiples remontages du film, orchestrés par son réalisateur, que Blade Runner se fit une place de choix au panthéon des œuvres de science-fiction les plus marquantes du Septième Art. Comme beaucoup de films cultes des années 1980, Blade Runner a su pendant longtemps échapper à la mode des suites ou des remakes de la part d’Hollywood, ce qui était plutôt bon signe quand on voyait le mythe qui entourait ce film monstre. Mais rien n’arrête Ridley Scott qui depuis quelque temps s’obstine à faire revivre ses grands succès qui lui ont offert la gloire à coups de suites ou de reboots… Car voyant ce que le réalisateur peut faire de la saga Alien, qui ressemble plus ou moins à un beau massacre désormais (coucou Alien : Covenant), faire une suite à son Blade Runner aurait pu mettre fin à l’adulation totale d’un des plus grands films de tous les temps et le dénaturer tout simplement. Mais fort heureusement les choses ont évolué en faveur du projet qui a vu Ridley Scott prendre la casquette de producteur et en confier la mise en scène à l’un des réalisateurs les plus talentueux et admirés du moment, qui enchaîne les pépites à un rythme infernal sans jamais faiblir : Denis Villeneuve, réalisateur spécialiste de grosses claques cinéma comme Prisoners, Sicario ou Premier Contact (et je peux vous dire que ça fait très mal). Ajoutez à cela Ryan Gosling dans le rôle principal, le retour inespéré d’Harrison Ford en Rick Deckard, un scénario écrit par Hampton Fancher l’auteur du script du film de 1982, une bande-originale en partie signée par Hans Zimmer, une photographie sous la direction du grand Roger Deakins et une liberté apparemment totale accordée à Denis Villeneuve, vous obtenez tout simplement l’une des plus grosses attentes cinéma que vous aillez jamais vécu et des fans toujours inquiets, certes, mais en partie rassurés ! Et donc cessons cette introduction et brisons ce suspense insoutenable, oui Blade Runner 2049 est la suite tant espérée, la suite parfaite et totalement maîtrisée du début à la fin. En un mot, ce film est juste BLUFFANT. Car ce qui impressionne c’est la façon dont Denis Villeneuve s’est approprié l’ambiance et l’esthétique du premier film pour les pousser encore plus loin visuellement et accoucher d’une atmosphère aussi sombre, poisseuse et déprimante que celle de 1982 ! Impossible de ne pas vibrer devant les plans aériens dantesques d’un Los Angeles futuriste surpeuplé, pluvieux et où le jour n’existe pas, une atmosphère pessimiste amplifiée par la musique assourdissante et massive d’Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch. Denis Villeneuve réalise là avec les moyens d’aujourd’hui un film de science-fiction visuellement parfait et qui se connecte brillamment à l’esthétique du premier film en allant même plus loin, jusqu’à montrer des espaces hors de Los Angeles comme cette décharge grisâtre et froide ou ce désert et cette ville de Las Vegas déserte, plongée dans une couleur orangée étouffante qui est encore plus belle au cinéma que dans le magnifique premier teaser de la promotion. Blade Runner 2049 est une claque visuelle indéniable, et même sonore et musicale pour ma part puisque même si la bande-originale culte de Vangelis est indépassable, les compositeurs du film livrent tout de même une partition remarquable qui se mélange très bien à l’univers noir et sale du film mais aussi avec le style du réalisateur et les tendances actuelles des blockbusters. Et en parlant de blockbusters, Blade Runner 2049 a en effet été vendu comme un gros blockbuster de science-fiction doté d’un budget énorme de 150 millions de dollars… Mais au final, quand on découvre le film, il s’agirait plutôt d’un anti-blockbuster, un film d’auteur à très gros budget qui ne possède quasiment aucune scène d’action et qui mise tout sur son ample et captivant scénario avec un travail immense sur les visuels et l’ambiance. Car là où il ne fallait pas décevoir hormis l’esthétisme et l’ambiance, c’était bien évidemment l’histoire afin de faire honneur au premier film et aussi pour s’y lier avec intelligence et originalité. Et là-dessus également, Blade Runner 2049 nous épate car il réussit, malgré sa longueur impressionnante de 2h44 avec générique inclus, à nous entraîner dès ses premières minutes dans une enquête policière passionnante qui prend son temps et à laquelle se mêle des questionnements philosophiques et identitaires sur les Réplicants avec leur capacité à se rapprocher de l’humain, ainsi que des révélations attendues depuis très longtemps mais qui laissent une part d’ambiguïté très intéressante. Blade Runner était fascinant pour ça à mon sens, tout ce questionnement lié à la présence ou non d’une âme dans un corps robotique et ici avec Blade Runner 2049 ce thème va encore plus loin, et pour notre plus grand plaisir. C’est tout simplement de la grande et intelligente science-fiction dans un film à gros budget qui fait un grand bien dans le paysage des suites hollywoodiennes destinées uniquement à générer des centaines de millions de dollars et faire naître de grosses franchises… ici on sent que ce n’est pas le cas. L’histoire qui tourne autour de l’enquête du personnage de Ryan Gosling (parfait dans son rôle au passage où l’acteur prouve que les personnages monolithiques et froids sont sa spécialité) prend une tournure forcément plus captivante lorsque le personnage d’Harrison Ford (toujours aussi intriguant et charismatique) entre en scène offrant ainsi au film une sincère émotion avec une connexion géniale à l’œuvre d’origine, sans en faire trop, tout en modestie et en subtilité. Le film divisera forcément, le premier film pose encore et toujours des problèmes à beaucoup de monde par sa lenteur, sa noirceur et son aspect déprimant et difficile à aborder, sa suite posera donc encore plus de problèmes ! Il s’agit d’une science-fiction plus poussée et plus adulte, très anti-spectaculaire et qui demande plus de réflexions de la part du spectateur. Blade Runner 2049 ne dépassera sans doute jamais le charme du premier film qui est porté par son aspect culte et sa musique légendaire, mais cette suite aussi dense et intelligente qu’elle est restera dans les mémoires pour avoir réussi cette mission impossible de ne pas dénaturer voire entacher l’original et lui avoir fait honneur de la plus belle des manières. Un des meilleurs films de l’année sans hésitation, si ce n’est le meilleur pour moi car découvert lors d’une séance d’après-midi parfaite où j’ai tout de suite été emporté par l’histoire et dont l’univers me parlait énormément, une des séances les plus inoubliables que j’ai vécu, aussi forte et passionnante que celles de Django Unchained, Interstellar ou La La Land qui m’ont laissé bouche bée ! Allez voir Blade Runner 2049, vous aurez droit à l’une des plus grosses claques de cette année cinéma 2017 si vous êtes fan de SF !