Le premier Mad Max n’ayant bénéficié que d’une sortie limitée en Amérique du Nord, ce deuxième volet fut retitré The Road Warrior (ou Mad Max 2: The Road Warrior) lors de sa sortie aux USA, Mad Max 2 ne pouvant suffire. En France, le film se vit adjoindre un complément (Mad Max 2: le défi), tandis qu’en Italie on s’intéressait autant voire plus à la voiture du guerrier des routes qu’à ce dernier (Interceptor - Il guerriero della strada), et que nos cousins québécois se contentaient d’un lapidaire Le Défi.
Mad Max 2 fut en son temps le film le plus cher jamais produit en Australie, avec un budget approximativement dix fois plus élevé que celui du premier volet. L’un des principaux postes de dépense fut le décor (le plus cher jamais construit pour un film australien à l’époque), soit le "compound" bâti dans le désert de Broken Hill. Figure également dans le film une explosion telle que les plateaux de tournage du pays n’en avait jamais connue, qui réduisit en cendres ce fameux décor.
L’une des raisons qui expliquent le choix du désert de Broken Hill pour la construction du décor du compound était la certitude, fondée sur des rapports météorologiques, qu’il ne pleuvrait pas de tout le tournage – il n’avait pas plu depuis quatre ans dans cette zone, paraît-il. La production dut pourtant s’interrompre pendant plus d’une semaine, la pluie ayant contre toute attente fait son apparition...
Seules deux "Interceptor" ont été utilisées pour la série des Mad Max. La première, celle du premier épisode, fut de nouveau employée pour tourner tous les plans de l’intérieur de la voiture avant d’être vendue, restaurée puis confiée aux bons soins d’un musée anglais, puis d’un autre situé cette fois en Floride. Une seconde Interceptor fut construite pour les scènes de poursuite de Mad Max 2, puis détruite pour les besoins du film. L’Interceptor est absente du troisième épisode. De nombreuses répliques ont depuis été vendues à des collectionneurs à travers le monde.
L’Interceptor conduite par Max est une Ford Falcon XB GT Coupé de 1973 modifiée, un modèle qui n’existait pas aux USA, produit exclusivement en Australie au milieu des années 1970. L’acteur australien Eric Bana a pour sa part acheté à l’âge de quinze ans une Ford XB Falcon GT Hardtop de 1974, dont il est question dans un documentaire qui évoque sa passion de plusieurs décennies pour cette première voiture : Love The Beast, sorti en 2009.
Durant l’épique poursuite du film, un motard tournoie dans les airs après avoir heurté une voiture en plein vol : le plan est d’un réalisme saisissant… et c’est normal, puisqu’il s’agissait d’un véritable accident. Le cascadeur était censé "survoler" la carcasse sans la toucher, mais la heurta au passage. Il se brisa la jambe et la séquence, plus que convaincante, fut au final conservée dans le cut. Dans la même veine, les tonneaux effectués par le camion représentaient un tel danger que le cascadeur chargé de les effectuer fut contraint de ne pas s’alimenter pendant les 12 heures précédant le tournage de la scène, histoire d’être à jeun et plus aisément opérable en cas de pépin…
On s’en serait douté vu la dégaine du grand méchant Humungus et de quelques autres dans le film : pour composer les costumes des différents protagonistes, les costumiers du film allèrent se fournir dans des surplus, des boutiques de vêtements d’occasion, d’articles sportifs… et des magasins proposant des articles SM.
Mad Max 2 fait pour Empire partie des 500 plus grands films de tous les temps (il figure en 280ème position du classement établi par le magazine britannique). Le New York Times n'a pas manqué de le sélectionner dans sa liste des 1000 meilleurs films all time, tandis qu’ Entertainment Weekly le classe 41ème de son top 100, réactualisé en 2013, et offre à Max Rockatansky la 11ème place sur sa liste des "héros les plus cools de la pop culture", entre le capitaine Kirk (12e) et Spider Man (10e). Enfin (et surtout), il s’agit de l’épisode favori de Mel Gibson.
En Australie, Mad Max 2 a récolté pas loin de 11 millions de dollars locaux ; aux USA, plus de 23 millions de dollars. En France, il enregistre lors de sa sortie en août 1982 plus de 3,6 millions d’entrées, soit un million de plus que Mad Max (2,5 millions de spectateurs). Mad Max 2 sera suivi en 1985 de Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (2,5 millions de spectateurs chez nous, et 36 millions de dollars de recettes en Amérique du Nord). Pour qu’un nouvel épisode de la saga soit mis en chantier, il aura ensuite fallu attendre presque trente ans (Fury Road, 2013).
Le rôle de Max Rockatansky lança la carrière du jeune Mel Gibson, mais pas seulement. Après le premier Mad Max, George Miller se trouva naturellement sollicité par Hollywood mais préféra se consacrer à ce deuxième volet, très inspiré selon ce qu’il en a rapporté de l’œuvre d’Akira Kurosawa. Après (et grâce à) The Road Warrior, toutefois, George Miller fut embauché pour tourner aux USA le quatrième segment de La Quatrième dimension, co-réalisé avec Joe Dante, John Landis et Steven Spielberg (ces deux derniers étant à l'origine du projet, sur lequel ils officiaient également en tant que producteurs).