Evan Kelly le dit lui-même, il n'est pas un féru de cinéma de genre (' N’ayant pas d’affinité spécifique avec les films de genre, je me suis concentré sur l’histoire', dixit le cinéaste - source Torso) et, avec The Corridor, il veut dresser le portrait d'une petite communauté soumise à une énigme et qui va ébrécher la psyché de ses protagonistes. Ce premier film, tout en lenteur, qui ressemble beaucoup, dans le style arythmique à un YellowBrickRoad, se veut autant un film de science-fiction qu'un thriller à la touche horrifique. Petite production au budget serré, l'oeuvre de Kelly peut se targuer de mettre à profit une certaine élégance dans sa mise en scène et de mener son récit dans de mystérieux dédales. Néanmoins, à trop user le cordon sibyllin, le metteur en scène dérape dans une entreprise, certes sympathique, mais trop évasive.
Tyler vient de sortir d'un hôpital psychiatrique, il avait été témoin de la mort brutale de sa mère Pauline. Ses potes, qui ont eux-mêmes subis les délires du fils, tentent de recoller les morceaux. En plein lieu enneigé, ils vont êtres confrontés à un élément perturbateur...
Si vous n'êtes pas patient, ne vous arrêtez pas à cette bobine qui brille par son rythme agonisant, Kelly veut d'abord poser son histoire, présenter ses personnages et glisser vers un noeud aussi étrange qu'agréable. Son histoire c'est en premier lieu celle d'une bande d'amis qui sera soumise à un mystère et à une psychose collective. Passés les deux tiers, la pellicule gagne en intérêt. C'est assez bavard avant. En outre, le cinéaste réussit, par intermittence, à jouer sur la tension avec un réel talent : les correspondances entre le climat neigeux, la psychologie et les effets sont assez travaillés. Ça reste, globalement, du cinéma agréable mais très austère jusqu'au climax final. Filmé en scope (2.35 : 1), le film bénéficie d'une jolie image et d'une belle ambiance. 2,5/5