Un film d'une très grande beauté et dont la sensibilité l'est encore bien plus, tant par le message transmit prenant aux tripes très vite que par la performances des différents acteurs qui livrent des interprétations hors normes, et ainsi le tout justifie largement les 12 récompenses toutes compétitions confondues que cette part d'Histoire magistralement mise en image a pu obtenir. Et tout commence bien évidement par le segment traité qui est des plus poignants et qui en plus est mis en scène de manière telle que l'on ne peut être que subjugué par ce qui est montré ici, que ce soit par le tragique destin d'un homme dans une Amérique raciste finement illustrée, dans la manière dont sa condition est traitée par des scènes très prenantes, dans les différents personnages aux traits bien marqués afin de transmettre au mieux l'émotion, tant la violence que la tristesse, ou tout simplement par les péripéties développées totalement surprenantes, traduisant de la meilleure façon possible tout le potentiel que cette histoire, d'autant plus qu'elle est vraie, et le regard que le réalisateur pose sur le racisme et la traite négrière des Etats-Unis post Guerre de Sécession est tout simplement bluffant, ne faisant aucune concession dans la violence des propos et des actes commis tout du long, toujours plus affligeants et qui met en lumière toute l'horreur de cette logique ségrégationniste par le biais de scènes difficiles à supporter et des personnages détestables. De plus cela se ressent bien évidemment à travers des rôles comme celui du héros que C. Ejiofor incarne de manière époustouflante afin de transmettre toute l'émotion qui réside en son personnage, tant la haine que sa capacité de survie, ainsi que dans l'interprétation récompensée aux Oscars de L. Nyong'o qui est tout simplement ahurissante de réalisme dans son rôle, apportant une fois de plus son lot de passages difficiles à endurer tant l'inhumanité transpire des actes et la mentalité que le film illustre, mais cela repose également sur tout un tas de rôle qui parfois ne sont que de passages mais apportant chacun sa pierre à cette édifice aux bases déjà très solides, que ce soit B. Cumberbatch qui illumine ce monde brutal malgré son rang, et permet de mettre subtilement en avant l'opposition souvent hypocrite de certains américains ainsi que d'établir la valeur d'un homme à travers ses actes, et ce sentiment de tiraillement reviens à de nombreux moments du film comme l'illustre une femme noire qui obtient les privilèges des "blancs" en échange de faveur à son maître, créant ainsi la réflexion ces aspects très complexes des discours ségrégationnistes ou abolitionnistes des ces temps là, mais on peut également citer le personnage porté par M. Fassebender qui lui aussi offre un prestation d'un très grand niveau en tant qu'acteur, par cette capacité à donner vie à cet esclavagiste indigeste et dont les actes parlent d'eux même en ce qui concerne l'aspect haineux de ces négriers et toute la colère que l'on peut porter sur lui, servant à la fois de défouloir et de très bonne image pour mettre en évidence ce que l'Humanité a pu porter de plus abjecte, à travers des scènes punitives très violentes et impeccablement mises en scène pour prendre au plus profond des tripes, et pour finir on peut également relever le rôle que B. Pitt qui à l'image de sa casquette de producteur ayant permis le financement de ce film qui raflera un bon nombre d'Oscars, se pose dans ce film comme le canadien abolitionniste et compréhensif à l'extrême qui lui illustre à merveille l'autre facette du discours de l'époque, bien que sa présence dans le scénario permet surtout de mettre fin au calvaire de cet homme et ainsi d'apporter une conclusion optimiste à ce film, certes vraie mais manquant légèrement de profondeur vis à vis de ce qui vient de se passer pendant le film, mais qui porte l'émotion initialement créée jusqu'à la dernière minute. Une autre grande réussite de cette oeuvre réside bien sûr dans une mise en scène et un montage des plus travaillés, sans grande place à la fioriture et encore moins à la légèreté ce qui permet réellement de se plonger dans la quintessence même de ce qui est transmis à l'écran, par des plans d'une esthétique indéniable entre décors très réalistes et cadrage des protagonistes souvent très particuliers comme de longues minutes à fixer l'émotion de transmettent les personnages, ce qui prouve une fois de plus la qualité du jeu de certains membres de ce casting, mais sachant tout de même bouleverser à travers certaines scènes à l'image de ce passage hors norme du héros au bout d'une corde, dont la durée et l'arrière plan fond littéralement froid dans le dos, pour souligner un peu plus la disparition de la part d'humanité des hommes et quelque soit leur appartenance dans la société, ce qui est d'autant plus ahurissant, alors on peut bien évidement ne pas être sensible à la réalisation mais la manière dont cette dernière met en relief le message du film permet indéniablement de faire ressentir l'horreur du propos, cela accompagné d'une musique impeccablement appropriée et créant son lot de frisson lors de quelques passages. Puis finalement il faut tout de même relever la qualité hors norme du scénario, qui certes est largement appuyé par le fait que cette histoire est vraie et en plus écrite par son héros à l'époque, mais malgré cela, le film à cette capacité à tenir l'intention à travers des scènes qui pourtant sont tellement dures à supporter par leur réalisme impressionnant et l'interprétation qu'il en est fait sans aucune pitié visuellement que l'on devrait cesser rapidement, mais la manière de le transcrire est tout simplement passionnante, et le côté atypique de cette vie est des plus intrigants, surtout dans le déroulement de son esclavagisme absolument abasourdissant, et faisant des personnages qu'ils rencontrent des moments clés dans son histoire, le tout dans une atmosphère de violence haineuse très difficile à endurer tout pour les héros que pour le spectateur, mais qui transmet sans accroc toute la puissance de la dénonciation apportée ici, et ce faisant, le chemin de croix de cet homme anciennement libre en deviens des plus absorbant, ouvrant grand une fenêtre sur une page de l'Histoire très noire, en n'ayant aucunement l'intention d'épargner l'horreur la plus rude, afin de conserver toute la force scénaristique d'une vie tout simplement incroyable et pourtant si triste. Alors il est indéniable que la réussite de ce film repose sur une esthétique de haut niveau mis en lumière par une mise en scène totalement au service du message qui est établi tout du long, mais cela repose également sur un casting, que ce soit les acteurs majeurs ou les rôles plus effacés, qui met en action ce script très violent dans ces propos par une interprétation tellement réaliste que l'on se croirai immergé dans cet univers très sombre, et subissant de la même manière le regard que porte le film sur l'esclavagisme, ne laissant pas une seule seconde la place aux rires ou ne serait qu'aux sourire, se réservant une pointe de joie à la conclusion, qui met un point final de manière très intéressante à ce discours très moralisateur et à la fois chargé d'Histoire, permettant à la fois de rendre compte du mal de ce que cette période américaine à pu prodiguer mais également d’illustrer le cheminement des idées concernant l'esclavage ainsi que les différences qui pouvaient exister au sein du discours ségrégationniste et soulignant ainsi habilement toute l'absurdité de ce qui vient d'être montré durant ces deux heures, et faisant de ce film un logique favori pour de nombreuses et diversifiées catégories dans lesquelles a été primé fresque historique d'une très grande valeur et dont l’œil critique est tout simplement impressionnant, dans sa manière de montrer les choses, comme dans celle de les expliquer et les justifier.