"Le second volet de la saga reste un peu léger dans sa réflexion politique, mais demeure un excellent divertissement pour jeunes adultes, intéressant et intelligent.", nous écrit une certaine Noémie Luciani, du Monde. Une seule question demeure possible en réponse à cette affirmation agaçante : que me reniez-vous par-là au juste, Madame Luciani ; le droit de me prétendre "jeune adulte" ou le droit d'aspirer à un peu plus (beaucoup, en fait) que ce que nous offre Hunger Games - Catching Fire ? Bref, cet aparté conclu, que dire de cette seconde adaptation de la trilogie d'anticipation pour ados (puisqu'on adore catégoriser) de la romancière Suzanne Collins ? Eh bien que si embrasement il y a, ce n'est autre que celui d'un pétard mouillé. La parabole politique, ce dévoilement d'une dystopie et de son utilisation de l'image est louable, l'appel au refus de la soumission tout autant, mais des intentions ne suffisent pas. Catching Fire s'inscrit directement dans la droite ligne de son prédécesseur, lui étant peut-être légèrement supérieur, mais la répétitivité des enjeux, d'ailleurs trop vite construits pour convaincre et impliquer, a été pour moi rédhibitoire. Certes, Francis Lawrence (Constantine, I am a legend, De l'eau pour les éléphants) réussit le patchwork éclectique qui constitue l'univers de la série un peu plus adroitement que Gary Ross, mais sa photographie reste attendue, gentille, et sa mise en scène de belle facture ne capte au final que des poncifs. J'ai d'ailleurs toujours autant de mal avec l'aspect graphique des districts, qui symbolise peut-être la rupture, l'inégalité, mais sent quand même mauvais la caricature. Le pire reste la partie survival, ses effets numériques limites, ses nombreux facepalms et son dénouement convenu. Le temps d'un twist bâclé, Hunger Games se termine en queue de poisson, achevant de dérouler une narration à côté de ses pompes. Tout du long en effet, le rythme maintient une monotonie extrême, qui n'aide pas à redonner force et impact à cette série que je juge désormais indigne d'une comparaison, puisque tant la font, avec la saga Harry Potter, dont les adaptations ciné sont pour la plupart (très) honorables. Personnellement, j'ai même pris plus de plaisir devant Twilight. Le casting repose essentiellement sur Jennifer Lawrence, qui se débat dans le vide même si intrinsèquement, sa prestation est sans doute de bonne qualité. Liam Hemsworth apparaît davantage, ne semblant pas grand chose d'autre qu'une belle gueule de plus. Woody Harrelson perd lui aussi son temps, qu'il a heureusement bien mieux rentabilisé dans l'intervalle entre les deux premiers volets, avec True Detective. Josh Hutcherson, enfin, s'avère fade, quand il n'est pas agaçant. Au final, le seul vrai moment de plaisir qui demeure pour moi est la voix de Chris Martin au générique. Cher payé les deux heures et demi.