Oui, vous l'aurez compris, j'ai décidé d'être classe pour cette critique et de revenir à quelque chose de plus traditionnel, de plus poétique, bref, de plus moi. Non je rigole, moi aussi ce titre me file la gerbe et encore que j'aurais pu rajouter « De Gea » tellement l'acteur principal lui ressemble...
Bon, Rock'n'Love (titre quand même plus cool que You Instead) c'est, comme beaucoup l'ont déjà dit, à la croisée des chemins entre le documentaire, le film musical et la comédie romantique. Et, comme on ne peut pas tout aimer, je n'ai aimé que deux de ces attributs là : à savoir l'aspect documentaire d'un festival qui envoie du lourd du début à la fin. On se perd dans cet univers de fous et de délires, entre crasses et instants magiques, et on vit (du moins un certain temps) à fond cette tranche de grand n'importe-quoi et d'absurdités qui se déroulent sous nos yeux.
Le film ne s'attache pas à rendre une copie d'une crédibilité absolue, puisqu'on peine à penser une telle histoire probable (non pas celle des menottes mais des échanges de cœurs aussi furtifs que des échanges de shots). Bref, avant de creuser tout ça, il m'est impératif sous peine de ne pas faire mon taf' comme il faut, de mentionner le pitch, le point de départ. Une rock-star et une rock-pas-vraiment-star se retrouve contraint de passer une nuit ensemble (plus ou moins) car attachés l'un à l'autre par des menottes que leur a glissé un illuminé (un noir bien entendu, genre oracle à l'américaine).
Bien entendu, c'est un mec et une meuf qui sont pris au piège (bah ouais, c'est tout de suite moins kiffant si on imagine deux mecs à la place (deux meufs par contre... Bref, j'y reviendrai aussi)).
Bon, autant le dire tout de suite, hormis cette idée intéressante de départ qui provoque quelques fous rires, le scénario n'est pas franchement des plus inspirés. On est dans le schéma classique Hate me/Love me séparés en deux parties bien distinctes avec un pseudo twist de fin pour créer cette troisième partie de nulle part et satisfaire les afficionados traditionnels de la comédie romantique. Et c'est peut-être ce qui me dérange le plus dans Rock'n'Love : je m'attendais à quelque chose d'original, de décalé et qui ne prendrait pas les sentiers battus et rebattus du genre. Alors, ouais, on a un truc un peu déluré, surtout dans la première partie, qui fait sourire et qui ne s'attarde pas QUE sur les deux personnages ; et ça c'est plutôt pas mal.
Je pense par exemple à Tyko qui me fait penser à un cinquième Beattle et qui envoie punchline sur punchline. Il contribue grandement à l'effet comique du film, tout comme le manager Bobby. J'suis un peu moins convaincu par les amants respectifs des deux protagonistes, mais bon, c'est le côté plus « doux » du film : il en faut pour tous les goûts.
Du coup, on traverse le festival avec un montage acide (souvent maladroit, il faut le dire), une bande-son inarrêtable qui fait plaisir (on a l'impression de parcourir les pistes d'un album) et un jeu sur les couleurs qui est plutôt sympa. Quelque chose de marrant et de joli, à voir et à écouter, qui fait du bien ; jusqu'à ce que le film perde de sa splendeur, de son rythme effréné, et devienne un peu chiant au point d'en finir avec une scène qui en exaspérera beaucoup.
Je m'attendais à mieux et finalement le tout qui semblait « fresh » au début finit par paraître un peu « fake ». Mais bon, y a pas de quoi se prendre non plus, on passe un bon p'tit moment, quitte à ne pas espérer quelque chose de trop ouf parce que sinon on est déçus. Musicalement y a du bon et du chiant, mais ça fait quand même plaisir aux oreilles ; on a le couple de lesbienne le plus hot de l'histoire avec une Kari Corbett qui est juste sexy-as-hell (ouais, je l'ai add sur Twitter) ; et on a donc tout pour prendre son pied « convenablement ». Pas d'orgasme non plus, je préviens.
Voilà, le film est divisé en deux parties, une qui rend bien, une autre beaucoup moins. 7 et 3 en gros ; ça aurait du être 5, mais comme j'suis sympa et que y a une chanson des Mystery Jets (et Kari Corbett) ça sera 6.