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    Portrait au crépuscule
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    33 critiques spectateurs

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    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    94 abonnés 425 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2012
    Marina est une femme à la dérive qui parait éprouver un plaisir masochiste à accuser son entourage et à mettre en pratique sa propre déchéance, ponctuée par la violence et la dégradation. Difficile de ne pas voir dans la jeune héroïne une métaphore de la société russe contemporaine, règne de la violence et des dérèglements en tous genres – il est ici donné une piètre représentation des fonctionnaires de la police. Portrait au crépuscule, œuvre radicale et sans concessions, se révèle donc au final comme une expérience de cinéma, qui engendre une tension croissante dont nul ne peut prévoir à quoi elle aboutira. Quelques scènes du film, dont notamment la fête d’anniversaire, sont à proprement parler hallucinantes et leur grande force est de sans cesse réorienter la narration, d’être capable en deux, trois minutes d’inventer et de crédibiliser des histoires satellitaires (comme la famille au moment de l’embarquement à l’aéroport). La dépression existentielle dans laquelle s’englue Marina en fait une consœur des personnages du new yorkais John Cassavetes. On établit aisément des similitudes entre la formidable Olga Dihovichnaya, également scénariste, et la grande Gena Rowlands.



    Néanmoins, Portrait au crépuscule se double d’un état des lieux, noir et terrifiant, d’un pays gangréné par la corruption et les abus de pouvoir. Sur ce fumier où prospèrent et survivent les sous-hommes nouveaux, ahuris de sauvagerie et abrutis d’alcool et de drogues, une femme conquiert sa liberté et son espace vital en se moquant des regards et des jugements. Angelina Nikonova ne veut surtout pas porter le moindre jugement moral, exigeant notre acceptation, sinon approbation, d’un comportement irrationnel. Mais qu’importe, on est face à un film monstrueux et subversif à tous les sens du terme. Et quand on ajoute qu’il s’agit d’un premier long-métrage, on n’est pas loin de penser qu’on touche quasiment au chef d’œuvre.
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 décembre 2012
    Bien qu'il ne comprenne que peu de scènes insoutenables, Portrait au crépuscule est un film profondément dérangeant, qui met le spectateur dans une zone d'inconfort dès la première séquence (un viol) et ne va pas lui permettre d'en sortir durant tout le film. Un peu comme dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le spectateur est en effet constamment en train d'attendre - et de craindre - la scène suivante, l'esprit oscillant entre étonnement, adhésion, incompréhension et dégoût.



    Le duo formée par la jeune réalisatrice Anguelina Nikonova et l'actrice Olga Dihovichnaya est remarquable. La première distille pour son premier film des effets magnifiques de simplicité et d'efficacité (à l'image des premiers plans) en même temps qu'elle filme parfaitement les visages. La seconde est belle, intrigante, bouleversante, attachante. Les deux sont co-productrices et co-scénaristes du film.



    Tourné à Rostov sur le Don avec très peu de moyens (deux appareils photos numériques, des acteurs non professionnels pour la plupart) Portrait au crépuscule possède une densité dramatique tout à fait étonnante qui le rapproche du meilleur de la production roumaine de ces dernières années. Il dresse également un tableau incroyablement dur de la société russe actuelle : individualisme, corruption, violence, agressions sexuelles de tous genres, faillite des services publics, alcoolisme, explosion de la cellule familliale, arrivisme.



    Le destin que se choisit l'héroïne ne manquera pas de susciter chez les spectateurs de nombreuses interrogations d'ordre moral, psychologique ou sentimental. C'est la force de ce film, récompensé dans une dizaine de festivals à travers le monde, ne nous l'imposer avec un talent et une assurance hors du commun. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
    Gabith_Whyborn
    Gabith_Whyborn

    39 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2015
    Excellent drame dur avec des acteurs authentiques, par contre ça donne pas envie d'aller en Russie, dans ce film on vois surtout la noirceur
    de la cette société; la misère et des gens dépourvus d'humanité. A voir!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 août 2012
    Ce film est un réel chef d'oeuvre brut, magnifique, dur comme d'appuyer sur un aphte avec sa langue.
    Au carrefour entre "I spit on your grave", "Incendies", "Johanna" de Kornel Mundruczoet, et plein d'autres choses, ce film est un réel coup de maitre d'Angelina Nikonova qui nous entraîne au crépuscule des Drames.
    Johanna, et c'est presque un Spoiler que d'en parler en vue du résumé, mais si j'en parle, c'est parce que cela va bien plus loin.
    Il y a dans ce film, quelque chose de phénoménal, au bord de l'apothéose, en ce que l'amour et la haine jouent à chat pour de vrai, comme jamais.
    A tel point que "J'ai rencontré le diable" de Kim Jee-woon devient alors une érection dont on a honte.
    "Portrait au crépuscule" est un film qui va plus loin et plus noir, et plus génial, que tout ce qu'on a pu adorer dans le genre. Il nous pousse dans nos retranchements les plus profonds, d'amour comme de haine, comme de la frontière entre les deux.
    La fin est magnifique, virulente d'un cinéma poétique et froid, dans la lignée d'un mélange entre Kaurismaki, et des écrits de Savinkov, mêlés à du Mark Slade avec une pincée de "Martyrs", et de "la fiancée du pirate".
    De plein d'autres choses aussi, trop de choses, ainsi est il impossible de l'associer à quoi que soit, à part un sentiment profond, qui nous prend du coeur jusqu'au tripes, à par la froideur des tripes jusqu'au coeur, d'avoir froid.
    Prendre une photo au crépuscule, et y penser, au crépuscule, à deux fois.
    Thierry M
    Thierry M

    166 abonnés 2 435 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 février 2012
    Film d' une extreme pauvreté, franchement on se demande ou la realisatrice veut en venir.
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    46 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mars 2012
    Film extrêmement déroutant, Portrait au crépuscule se démarque avant tout par sa profonde originalité. Une peinture glauque et désespérée de la société russe contemporaine, où l’alcoolisme de masse, la violence, la corruption et l’égoïsme précipitent un pays dans une décadence inexorable, sert de toile de fond au drame personnel d’une femme désabusée qui va tenter de séduire le policier brutal qui l’a violée. Si l’analyse sociologique nous passionne par son vérisme et son acidité, on reste perplexe devant l’incohérence du comportement de ce personnage féminin dont on a du mal à comprendre la psychologie et la motivation. À vouloir embrasser trop de thématiques, la réalisation d’Angela Nokonova se perd en route et détruit la crédibilité de sa narration. Sa collaboration avec son actrice-scénariste laisse pourtant entrevoir un potentiel prometteur.
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    90 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mai 2014
    J’éprouve une grande sympathie pour ce film très imparfait mais pourtant particulièrement touchant. Cela vaut pour la subtilité du scénario, la pudeur des scènes de viol et surtout la grâce d’Olga Dykhovitchnaia, dont la profondeur du regard semble refléter le questionnement de la réalisatrice. Le film est pessimiste quant à la société russe, les policiers ayant des allures de criminels et le citoyen semblant seul dans un monde égoïste. Marina, elle, préfère prendre en main son destin, refuser l’hypocrisie et aider ceux qui dont la vie a été brisée par une éducation lacunaire, quitte à recevoir des coups pour ça. Le personnage d’Andreï qui n’est au départ représenté que comme une brute épaisse, s’avère alors lui aussi touchant, une victime au même titre que Marina de la fêlure de la société.
    xxLaurent
    xxLaurent

    6 abonnés 121 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 décembre 2013
    Scénario complètement irréaliste (je serais curieux de lire l'avis de femmes qui ont été victimes de viol).

    Le portrait de la société est effrayant. En bref, les violeurs ne sont pas si mauvais que ça, c'est même des mecs plutôt virils. Les pédophiles ne le sont pas vraiment. Et cerise sur le gâteau les critiques adorent le film...
    Pas encourageant pour que la société avance...
    César D.
    César D.

    37 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mars 2012
    j'ai beaucoup aimé la première partie du film, l'actrice est fantastique, mais la fin est tellement déroutante, que je n'y ai plus cru du tout. dommage. franchement, le comportement de cette femme vis à vis de son violeur est incompréhensible. la toute fin est très poétique, mais là encore, on se demande pourquoi ces personnages se comportent ainsi.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    83 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 février 2012
    Si c'est une description de la décadence d'un grand pays....
    mais j'ai été incapable de la recevoir; trop c'est trop !!!

    Au début, plusieurs voitures s'arrêtent, sollicitées par Marina: trace ou soupçon d'humanité= 0; la sauvagerie est partout....

    Et puis, la vengeance de cette jeune femme déroutante est particulièrement insolite.
    On est dérouté par son comportement, presque autant que par les policiers véreux et ignobles....
    Mais y a t'il un personnage dont on comprend le comportement ?

    J'ai été intéressé mais bien dérouté...ce qui fait que je suis resté, très extérieur; dommage !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 avril 2012
    Film subtile et puissant. Nécessite de s'informer un peu avant, sinon on risque d'avoir besoin de deux projections. Une critique acerbe de la société moderne (violence du pouvoir) en miroir avec l'évolution de la vie individuelle (viol). Très belle interprétation et très bonne réalisation. Mais film dur et qui reste en bouche longtemps après la fin de la projection. La fin a sans doute plusieurs interprétations...
    ffred
    ffred

    1 729 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 mars 2012
    Jeune réalisatrice russe, Angelina Nikonova a eu un mal fou à monter ce premier film au pays du macho roi. Aussi productrice et scénariste, elle dresse un portrait assez effrayant, sans doute très réaliste, de la société russe actuelle. Ca donne pas envie d’y vivre et encore moins d’y aller en vacances. Ce premier long métrage est d’une sécheresse efficace. La mise en scène, caméra au poing, est d’une certaine force, révélant toutes les difficultés dont la jeune femme a du faire face pour arriver à mener à bien son projet et toute la rage qui devait l’animer. Techniquement, c’est très minimaliste, accentuant encore l’effet de véracité. La photo produit une ambiance particulière et poisseuse. L’interprétation est de qualité. Dans le rôle titre, Olga Dihovichnaya, aussi scénariste et productrice, est très convaincante...
    La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-portrait-au-crepuscule-100630535.html
    vidalger
    vidalger

    326 abonnés 1 252 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 avril 2013
    Il ne manque pas grand chose à ce premier film d'une inconnue pour devenir un film culte, le symbole de la faillite des relations humaines dans un post-soviétisme déjà crépusculaire, l'annonce d'une source d'inventivité d'un nouveau cinéma se situant à une hauteur stratosphérique de ce qu'on filme en France ou en Amérique par exemple. Sur un scénario extraordinaire d'invention et dénué de toute roublardise, étonnant à chaque scène, la réalisatrice pousse l'exorcisme du mal qui ronge son pays et son peuple jusqu'aux dernières limites du soutenable. Sans voyeurisme mais aussi sans aucune mièvrerie, cette histoire de la première vie de Marina (exceptionnelle interprétation d'Olga Dihovichnaya) toute en hypocrisie et en lâcheté se transforme à la suite d'un viol sordide en une nouvelle vie dépouillée d'amour propre, de faux-calcul, une nouvelle lucidité grinçante et violente. Le policier sordide (Sergueï Borissov étonnant de sincérité dans un rôle plutôt difficile à soutenir) devient le catalyseur de cette transmutation d'un ange à qui tout a réussi (ah la scène de l'anniversaire!) en un zombie qui ne recule devant aucune bassesse pour assouvir son désir de vivre vraiment.
    Nelly M.
    Nelly M.

    99 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2012
    Déroutante jeune créature passant par le mode d'expression des dominants pour traquer ce qu'il leur reste d'humain. C'est joliment filmé, tourné sans rajout de lumière dans des lieux ternes, anonymes, glacés, l'actrice principale constituant l'ancrage inconditionnel. Le "tu aimeras ton prochain comme toi-même" rencontre ici un doigt d'honneur ! On plonge dans un monde fonctionnant à la seule rentabilité. Quoi qu'il arrive, les apparences sauves. Consommons, lâchons-nous pour la forme en ripaillant ! Jouons à des jeux faux, changer de foyer, cuisiner ailleurs, servir un tiers dans l'assiette... La lisse Olga Dihovichnaya fait songer à Carole Laure dans "Sweet Movie" avec le côté fatal de Carole Bouquet dans "Trop Belle Pour Toi"... A part de rares rappels à une forme d'éthique des générations antérieures (le secours d'un seul individu, l'échange maternel) et des éclairs de tendresse fugitive dans la rudesse du couple (le fameux portrait au crépuscule !), l'ensemble est éprouvant. Heureusement une nuance débarque avec l'ado au klaxon et son père... Même si reste en filigrane la corruption des autorités, ce que ce délitement donne sur les foules dès lors qu'il n'y a plus ni autorité crédible, ni tiers symbolique de recours. Adieu le compassionnel. Place au défoulement des faibles sur les cibles à portée de mains. Contrairement à sa forme, le fond de ce film est pire que de regarder le soleil sans lunettes protectrices !
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2012
    Profondément étonnant, ce premier long métrage tourné avec des moyens dérisoires s'avère une très jolie surprise. Alors que Portrait au Crépuscule démarre un peu en catastrophe ( au détour d'une scène de viol gauche comme pas deux ) il se poursuit dans un sentiment de trouble, constamment intriguant et même captivant... L'actrice principale, tout simplement excellente, est pour beaucoup dans cette sensation de perplexité qui perdure une fois la projection achevée : on ne saura jamais ce qui motive véritablement son personnage, ce qu'elle attend de ses agresseurs et de ses proches, ce qu'il advient de son aspiration ultime. Portrait au Crépuscule montre, mais ne démontre : un environnement hostile, dégueulasse, des personnages pathétiques voire excécrables, des intérieurs décrépits et / ou enfumés, des saucisses et des petits pois badigeonnés de sauce ketchup bas de gamme, des restaurants-karaoké dépressifs... toute une galerie misérable de laquelle cette femme n'attend plus grand-chose, cherchant simplement à vivre à côté d'elle tout en suivant son chemin intérieur. Bien que le film refuse la psychologie et les interprétations réductrices ( bien au contraire ! ), cette introspection permanente est ce qui fait sa force et son grand mystère. On en sort médusé...
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