On est toujours dans le même esprit qui fonctionne tant dans les films de Rodriguez, c'est à dire une image "old school", des massacres à outrances, un montage singulier et un humour bien spécial, et à ce niveau là, on ne peut pas dire que l'on soit déçu car on retrouve tout ce que l'on aime. Fort de son succès dans le premier opus, Machete revient ici toujours autant violent et peu expressif, qui débite mieux qu'il n'est crédible tellement le jeu est basique, mais c'est aussi ce qui fait la force des ces films qui semblent désués au premiers abords quand on voit la qualité de l'image, des effets spéciaux grossiers et l'esprit gore et grand n'importe quoi qui néanmoins caractérise parfaitement le cinéma de Rodriguez et sa bande, ainsi quand on aime le cinéma spectacle et survitaminé, ne se prenant pas une seconde au sérieux, on ne peut être que convaincu par la saga de ce super héros mexicain bien loin des codes habituels des gentils du cinéma américain. C'est d'ailleurs l'une des choses qui rend les aventures de ce personnage si appréciable, c'est cet antagonisme de ce personnage, par sa violence au service de la justice, par sa conception du combat contre la délinquance et son côté si bourru qu'il est tout sauf attachant, en faisant uniquement une pure machine à découper et massacrer, et à ce niveau là on est une fois de plus pas déçu non seulement par la récurrence de ce type de scène mais aussi par le renouvellement de celle ci qui évite de tomber dans un certain ennui en redonnant un coup de fouet au moment de boucherie par quelques nouveautés, pas toujours très appréciable mais qui dans l'ensemble relance sans conteste l'intérêt porter à ces passages là, car c'est essentiellement ce que l'on attend ici, outre la mise en scène et le montage de cette aventure typiquement dans l'univers de Rodriguez. Et cela se reconnaît tout d'abord au montage du film, mêlant bastons sanglantes, pseudo teaser en lien avec le film, faux spots publicitaires etc. rappelant sans complexe ses liens avec le grand Tarantino, que ce soit par cette mise en scène essentielle à l'ensemble de l'oeuvre ou ses références le citant ou faisant allusion à son univers cinématographique par des tirades hilarantes, une violence à la fois drôle et trash ou encore des personnages hauts en couleurs, sans oublier l'implantation géographique qui leur est cher à l'un comme l'autre afin de rendre compte au mieux de leur vision du scénario et de l'ambiance générale du film. Et effectivement cet épisode propose sans problème cette même recette, tout en parvenant à conserver un scénario tout à fait potable pour ce type de film, toujours autant bourré de messages concernant tant l'immigration clandestines aux USA, la corruption politique, la violence des hommes envers ses semblables ou même la main mise des cartels mexicains sur les frontières, bien que le scénario et les différents personnages soient clairement plus au service de la folie du film que du scénario et ses dénonciations. Car en effet, on ne peut que déplorer la qualité de l'ensemble du scénario, dans le sens où celui-ci commence plutôt bien, en restant dans l'esprit que l'on aime jonglant entre violence barbares, humour noir et une pléiade de personnages géniaux, voire même mieux pensés que dans le précédent film, très rapidement on se retrouve confronté à un changement brutal d'univers dans l'intrigue mettant en scène une ambiance et une atmosphère qui ne correspond pas une seule seconde à ceux de cet anti-héros, qui certes est assez fun, mais qui devient très rapidement lourd et surtout absolument inintéressant, et cela afin de conclure sur cette note décalée, qui en devient trop lourde, surtout quand on sait que le genre des films de Rodriguez est déjà basé sur un certain décalage, cela en devient réellement indigeste et pas du tout approprié, ce qui gâche clairement la dernière partie du film et laisse craindre une suite reprenant le flambeau. On regrette que le film ne se soit pas contenté de développer plus profondément la partie du scénario mettant en scène la chasse à l'homme assez bien amenée quant à elle. D'ailleurs, on ne peut que saluer l'incroyable performance de A. Banderas, de retour après une longue absence des écrans mais aussi de derrière la caméra de Rodriguez, après "Desperados", mais en offrant ici un personnage bien plus incroyable, sublimé par l'interprétation inattendu dans ce registre de Banderas qui donne une performance fabuleuse pour interpréter ce fou furieux, et il n'est que l'un des nombreux membres du casting qui donne à ce film un aspect bien plus fidèle au genre du réalisateur, et offrant des passages de pur plaisir, qui peuvent rester dans les mémoires tellement la manière d'illustrer les scènes d'actions ou même le scénario est typique de ce que l'on apprécie dans son oeuvre, mais si les épisodes se profilent plus dans l’esprit et l'ambiance mis en place à la fin de cet opus, cela aura au moins le mérite d'annoncer que le tour de Machete a été fait, en tout cas de ce qui le rend si génial et fun, car vraiment la tournure que prend le film dans ses 20 - 30 dernières minutes sont à la limite du ridicule de mauvais goût.