Robert Rodriguez, je t'aime. Voilà c'est dit.
Je ne sais pas à combien de temps remonte la dernière fois ou j'étais ressorti aussi diverti (je parle bien ici de divertissement pur et dur) et satisfait (ni en ayant autant ri au passage) d'une salle de cinéma (et c'est peu dire que mes attentes était grandes). En tout cas, c'était clairement pas cette année, ni en 2012 d'ailleurs ...
C'est simple : je n'ai presque rien à reprocher au film qui est nettement supérieur à son déjà très bon prédécesseur, et qui en plus ne laisse augurer que du rêve pour son successeur, le dorénavant très très très très très attendu Machete Kills Again ... in Space (oui, oui, tout à fait).
Robert Rodriguez est ici parvenu à réaliser un de ses plus gros fantasmes, qu'il avait déjà tenté avec le premier Machete sans y parvenir totalement : faire le film de série Z suprême. Non seulement l'objectif est atteint, mais le résultat dépasse les espérances les plus folles que j'avais pu imaginer.
C'est simple : Contrairement à son prédécesseur qui devait coller à la fausse B.A. de Planète Terreur, ce deuxième opus avait le champ libre pour faire à peu près tout ce qu'il voulait. Résultat : on obtient un film qui n'a absolument aucune limite !
Mélange improbable des genres cinématographiques, grosses scènes bien bourrines totalement exagérées, débilité la plus totale et assumée, répliques et personnages clichés à l'extrême et scénario multipliant les facilités et autres pirouettes scénaristiques improbables soigneusement étudiées viennent s'entrechoquer en permanence, le film jouant constamment avec tous les codes de ce genre de productions, auquel il rend le plus sincère et vibrant hommage, et nous offre un spectacle rythmé à 400 km/h (sans aucun temps mort et qui expédie tout ce qui pourrait le ralentir en un rien de temps, contrairement au 1er [et c'est au final ce qui avait le plus nuit à ce dernier]), totalement hallucinant, souvent surprenant, en dépit du fait qu'ils nous révèle la fin dès le début en nous montrant la Bande Annonce du 3ème film (juste anthologique) avant de commencer le 2ème (je suppose que ça devait se faire lors des projo Grindhouse), riche en bonne trouvailles et crises de fou rire, portés par un casting avec l'intégralité des acteurs totalement décomplexés et à fond dans le délire du réal, et pleins de performances exceptionnelles. Et c'est accessoirement bourré d'instants cultes et magiques (dont le générique qui est juste hallucinant).
Le seul reproche que j'aurais à faire, c'est que face à tout le reste du film, la partie finale, bien qu'en soit très réussie, parait un poil moins déchaînée (sans doute le besoin de préparer le terrain pour le 3ème film qui fait cela). Mais ça reste tout de même très mineur et cette partie reste très réussie en soit.
Alors oui, ce film, c'est uniquement du divertissement (et débile en plus), ça n'a aucun propos ou sous-texte ou piste de réflexion, ça ne cherche absolument pas à en avoir, ne serait-ce que la plus basique possible (ce qui était tout de même un peu le cas du 1er), ça n'a aucune ambition (quoi que ...) et il représente pas mal d'élément sur ce qui s'est fait de pire dans le cinéma. Mais c'est fait avec un tel amour, sans la moindre prétention, totalement assumé et avec une telle réussite (car au moins, ce qu'il propose, il le fait parfaitement) qu'on ne peut qu'être émerveillé par lui, malgré son statut d'hommage aux nanards qui l'oblige à s'auto-saboter (magnifiquement) en permanence.
Bref, je m'y attendais pas du tout, mais c'est en fin de compte l'un des meilleurs films de l'année (et assurément le plus divertissant d'entre eux), maîtrisant à la perfection son sujet, tenant toutes ses promesses et offrant même plus, et divertissant le public qu'il vise comme rarement d'autre films l'ont fait. Merci Rodriguez, merci vraiment. Alors, parce qu'il a été le plus agréable moment que j'ai passé dans une salle obscure cette année, et parce que dans le fond je n'ai vraiment rien à lui reprocher, ton film mérite bien une note en conséquence !
Et oui, finalement, le tandem gagnant, cette année, ça aura été l'éternel Tarantino-Rodriguez.
Ma Note : 17/20