Certes, le synopsis laissait présager quelque chose de terriblement ennuyeux et pourtant, rien de semblable à La Ciénaga (aussi présenté lors des Reflets du cinéma argentin) dans ce premier long-métrage à moitié bien réalisé. À savoir, la première moitié est très bien mise en scène tandis que la seconde aurait plus tendance à partir dans tous les sens (ou, au contraire, dans aucune direction), créant ainsi quelques longueurs plus ou moins négligeables. Fait notable : il semblerait que la maîtrise du récit s'estompe à l'instant même où Violeta s'envole pour un endroit autre que le foyer familial devenu plus ou moins supportable. Sans faire de conclusion hâtive, il apparaît clairement que la première chose qui tape littéralement à l'oeil dans ce film est sans conteste la beauté stupéfiante d'Ailin Salas, alias Violeta. Ainsi, peut-être la beauté de celle-ci aurait-elle emporté avec elle tout ce qui se rattachait alors à la mélancolie et à la poésie qui se dégageait de cette superbe première partie. Succèdent à la poésie un long moment de recherche où les deux soeurs ne semble plus évoquer ce sentiment de complicité qui se faisait jusqu'alors ressentir. Non, à la place, l'ensemble deviendrait presque prévisible, alternant les nombreux sales coups de Sofia envers Marina, qui encaisse plus ou moins bien. Violeta commence alors à manquer cruellement. Ainsi, jusqu'à la fin, la mise en scène semble patauger et efface par la même occasion l'idée d'une grande réalisation qui venait à (...) La critique complète est disponible sur http://alex-torrance.over-blog.com/article-avant-premiere-abrir-puertas-y-ventanas-101632573.html !
Trois soeurs vivent ensemble dans la maison familiale que leur a léguée leur grand-mère qui vient de décéder. On ne sait rien des parents, on apprendra très peu de choses des motivations des unes et des autres. Une chose est sûre: le temps s'écoule et l'on ne sait pas au juste vers quoi l'on se dirige. Puis par petites touches quelques indices nous montrent un malaise, des jalousies, des rivalités, des soupçons: Marina est "accusée" d'avoir été adoptée et donc de ne pas appartenir à la famille; Sofia est soupçonnée de vendre ses charmes; Violeta disparaîtra avec un amant dont les soeurs n'avaient jamais entendu parler. Et la violence s'insinue, jusqu'à ce qu'elle devienne criante à la fin du film. Les objets jouent de ce point de vue un rôle capital: les meubles qui évoquent une mémoire que l'une souhaiterait faire disparaître, le portable de Sofia qui déchaînera la colère de Marina... Un tel film peut avoir ses partisans comme ses détracteurs. Les premiers bâilleront d'ennui, les seconds savoureront ce lent défilé d'images captées par une caméra très maîtrisée et d'une infinie douceur. Pour un premier film, il y a de quoi se réjouir. Un bon point pour le cinéma argentin...