Brian Murphy, mécanicien dans l'Air Force, est le seul survivant d'un crash qui a eu lieu au beau milieu de la savane africaine. Pas cool. Mais il y a un truc encore moins cool, c'est que cette jungle est infestée de zombies. Murphy sera bientôt rejoint par un militaire à la recherche de son fils. Ensemble, ils devront se battre pour survivre.
La jaquette du DVD, marketing oblige, présente le film comme un incontournable du genre : on y trouve un auto-éloge qui aligne les qualificatifs alléchants du style "Entre les classiques de George A. Romero et la série "The Walking Dead"" ou encore, en-dessous du titre, la mention "Un film des FRERES FORD". Comme si ce nom, Ford, devait nous faire tilter ; comme si ces deux gonzes étaient des pros du genre avec beaucoup d'ancienneté... grosse blague quand on sait que "The Dead" est leur premier long-métrage réellement connu, et qui plus est un simple DTV à petit budget. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, cette série B ne renouvelle pas le genre - comme l'indique son titre d'une banalité limite scandaleuse - mais se contente de l'auteuriser, que ce soit par la rareté des dialogues et surtout une réalisation "j'me la pète". Pour qui les Ford se prennent-ils ? Des successeurs de Joel et Ethan Coen version zombie ? Si c'est le cas, pourquoi pas : il y a pire comme source d'inspiration, et de plus Frank Darabont avait auparavant manié ce procédé avec une certaine efficacité (Cf "The Walking Dead", S01E01 ; c'est d'un tout autre niveau). Mais ces deux cocos ont-ils seulement conscience que, avec cette lenteur silencieuse qui accompagne la progression des héros façon "No Country for Old Men", mais sans la finesse ni la recherche esthétique, ils n'arrivent pas à la cheville de leur modèle ? Molesse à faire s'endormir un hyperactif sous amphètes, cadrage caméra à l'épaule d'une laideur sans nom, poses aussi prétentieuses que mal venues... Les quelques défenseurs de ce film, que j'admire pour leur patience et leur tolérance, doivent être désespérément "bon-public" et aveuglés par l'amour du genre. Ceux-là n'ont d'ailleurs pas beaucoup d'arguments ; ils n'en ont même qu'un seul : l'originalité du contexte géographique. Je répondrai dans un premier temps que, partant du principe où l'histoire est à chier (c'est simple : il ne se passe rien), je me fous pas mal qu'elle se déroule au fin fond de l'Arctique avec des pingouins comme protagonistes ou bien en 2062 sur une Terre envahie par les chinois (vous riez mais ça risque d'arriver). Okay, ça se passe en Afrique, et alors ? A part des morts-vivants exclusivement blacks, le lieu choisi n'apporte pas énormément de nouveautés. D'autant qu'en dehors de ce cadre, "The Dead" ne se démarque guère de ses confrères. Pire encore le scénario, non content de son récit global d'une pauvreté affligeante, plombe ses rares charges d'adrénaline par des clichés exaspérants ou des incohérences révoltantes. Exemples ? "Une dizaine de zombies devant moi. Je pourrais m'enfuir sans problème, en marchant même, parce qu'ils sont tellement lents que c'en est comique. Mais non, je préfère m'agenouiller sur le sable pour (galérer à) crocheter le cadenas d'une cagette avec un bout de bois (?) et en sortir un flingue. Je parviens à les abattre au tout dernier moment. Conclusion : je suis maso (j'aime me faire peur) et suicidaire (j'ai frôlé la mort alors que je pouvais me tirer en toute tranquilité)." Ou encore : "Oh merde, la roue de la bagnole est coincée dans la boue et y a des zombies partout autour (cliché n°1) ! Bon, je vais sortir pour dégager la roue (même si la logique voudrait que je m'enfuie à toutes jambes, mais bref, cliché n°2). Les morts approchent ! Je sors mon arme. Bang ! Un deuxième. Oups, plus de balles (cliché n°3). Mamaaaan, ils me foncent dessus ! Heureusement, un type que je ne connais pas arrive par hasard et me sauve la vie de justesse (cliché n°4, je sais, ça fait beaucoup pour une seule séquence)." Pour finir, je verserai dans la méchanceté gratuite en ajoutant que l'acteur principal - une tête de con sans charisme, à mon humble avis - ferait mieux d'investir au plus vite dans un rasoir et un peu de mousse, histoire de faire disparaître cette demi-moustache intolérable.
Voici donc un pseudo film d'atmosphère médiocre qui ne méritait effectivement pas de sortie au cinéma (ni même en DVD, mais ce qui est fait est fait).