THE DEAD revient aux origines du film de zombies, qui disparaissaient peu à peu, remplacées par la nouvelle vague des films de "zombies" qui courent, appelés désormais "infectés". Les frères Ford ont le courage de revenir aux sources, largement inspirés par les maîtres des morts-vivants, comme l'italien Lucio Fulci (Frayeurs, La maison près du cimetière), où l'on trouve dans THE DEAD certaines similitudes avec L'enfer des zombies, qui traitait du vaudou, et les films de l'américain George A. Romero (La nuit des morts-vivants, Survival of the dead), où l'on retrouve le même style de zombies que Zombie. Malgré un budget médiocre et un tournage chaotique, les frères Ford parviennent à transporter le spectateur dans un univers peu exploité, et dans une nature totalement originale dans les films de zombies, l'Afrique. On oublie donc les grandes villes américaines remplies de morts-vivants dans des endroits plus étroits les uns que les autres, pour se retrouver de plein jour dans une nature vide, très vaste, aux grandes étendues. Tout est donc dévoilé au spectateur et aucune cachette n'est possible. Le choix de cette nature renvoie aux origines de la maladie, le vaudou, malheureusement exploité trop rarement dans le cinéma de genre. Cette nature et cette luminosité, à la fois claires et chaudes, aux dominantes jaunes, accentuées par les couleurs du désert, apportent un contraste magnifique entre la peau des zombies et cette nature sèche, morte, comme la plupart des êtres qui l'occupent. Les deux réalisateurs choisissent aussi de mettre en scène, d'une façon qu'ils justifient parfaitement, de véritables zombies façon Romero afin, selon l'un des deux frères, de ne pas faire un film d'action, comme les films d'"infectés" de nos jours. Malgré le manque d'argent, les effets spéciaux restent impressionnants, avec une quantité de sang et de gore tout à fait respectable, notamment une scène incroyable où le héros renverse un zombie en voiture et l'achève en lui roulant sur le crâne, tout cela en plan d'ensemble. Cependant, on retrouve quelques maladresses, comme deux faux-raccords plutôt voyants, et l'on ressent quelques longueurs vers le milieu du films, mais qui sont compensées par la beauté des paysages qu'elles nous dévoilent. Tout au long de THE DEAD, les frères Ford parsèment le film de plans esthétiques d'une nature sublime. Ce qui fait de THE DEAD un film constamment angoissant, c'est l'apparition omniprésente de zombies dans le cadre, en arrière-plan, où de courts plans de morts-vivants, servant de transitions, afin de rappeler au spectateur que la menace est toujours présente, et que le héros n'est jamais à l'abri de tout. THE DEAD est servi par un casting honnête voire quelque peu médiocre notamment avec un Rob Freeman (Il faut sauver le soldat ryan, Ten dead men) peu convaincant lorsqu'il ouvre la bouche, ce qui explique sa petite quantité de dialogues, ceux-ci maîtrisés de façon à ce que le film ne sombre jamais dans le ridicule. THE DEAD s'achève avec une fin ouverte, mais expliquant que le danger est omniprésent, que la fuite est indispensable et qu'il n'y a nulle part où se cacher. Les frères Ford nous livrent donc une perle du cinéma de zombies, bouleversant le genre, que l'on peut déjà considérer comme un film culte et qui, on l'espère, sera sujet à une suite, que les deux fans des films de zombies ont projet de tourner.
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