J'avais envie de noyer ma folle envie de morbide et d'hémoglobine lorsque je m'apprêtais à entrer illégalement dans une morgue quand j'ai vu le Trailer de "Adam Chaplin", décrit comme le film le plus sanglant jamais fait avec une phrase d'accroche digne des plus gros étrons télévisuels "rien ne peut vous préparer à ce combat extrême" (ça se voit pas comme ça mais j'aime la langue de Shakespeare, j'aime tout ce qui est mort, la mooooort ♥). S'impose à moi un dilemme terrible, une balade nocturne bien glauque, ou une virée d'antéchrist primaire bien gore ? Etant plus un homme de loi qu'un homme de foi, j'optai pour le film. (Tu la sens ma grosse introduction ?) Me voilà donc face à CE FILM, un putain de film qui aurait mieux fait d'être un film muet, cela m'aurait considérablement aidé à trancher, si je puis dire.
C'est l'histoire d'un mec, il est italien. Sa pauvre femme est morte, et tel le corbeau, il décide de la venger. Alors soit je n'ai pas compris le résumé, soit je n'ai pas compris une scène du film mais on voit sa femme vivante, brûlée de la tête au pied au 3° degré, sans doute que j'ai détourné mon regard désintéressé pendant cette scène … bref, pas de quoi se formoliser là-dessus (jeu de mot, humour), le "héros" conserve son esprit de vengeance. Il troque sa chemise noir pour un beau blouson noir (je rappelle qu'il est italien, c'est aussi cliqué que de dire que tous les nazis étaient allemands), et vend son âme au diable pour pouvoir être super fort, mais … enfin … il devient pas super fort, il est mieux que ça même, il est surpuissant et là autant dire que les "assassins" de sa femme vont goûter aux poings ravageurs du beau mâle/mal.
En regardant "Adam Chaplin", la première impression que j'ai eu c'est une espèce de diarrhée persistante et tenace car dans ce film, on a le vague sentiment d'assister à un tournage intime où le réalisateur nous invite dans son jardin et sur le toit de son immeuble pour nous partager son histoire. Le truc c'est que tout est hideux, entre les rats morts électriques, les bouts de chewing-gum rouge mélangée à du sirop de fraise, on sent de derrière l'écran l'odeur sucrée de ce qui est censé être le sang des victimes. On est pas loin de "Cradle Of Fear" de ce côté-là. Et puis en faisant le tour des personnages, on observe qu'ils sont tous totalement horribles, comme s'il n'y avait aucune jeune fille qui cherche à faire carrière en commençant par un film "Underground", quitte à être payé en cachou. Les points catastrophiques sur lequel je ne m'attarderai pas puisque tout a été dit, c'est le jeu d'acteur effroyable qui va de pair avec des dialogues totalement à chier.
Maintenant, si j'ai mis la moyenne c'est parce que pour toi, ami gorophile, ce film est simplement parfait. Alors certes c'est moche, certes les dialogues sont aussi importants dans le film que l'écriture dans un bouquin de Levy, on a ce qu'on veut, des dizaines et des dizaines de litres de sang par image, et malgré tout, on a un scénario, pas original certes, mais il tient la route. Et en ce qui concerne la musique, je suis surpris de voir que le réalisateur/acteur/bodybuilder s'en est chargé, car c'est sans doute le truc le plus soigné du film. Bon c'est pas du Vivaldi non plus (restons en Italie). En somme, "Adam Chaplin" est idéal pour se marrer entre copains psychopathes à la recherche de globules rougeâtres, par contre contrairement à ce qu'on peut espérer dans ce genre de film (surtout que c'est Italien), on n'aura pas le droit à la moindre paire de sein. On a les beaux pectoraux de De Santi à la place … mouep.
Entre le complètement naze et le complètement gore, "Adam Chaplin" nous révèle que la limite est fine. Si l'on ne s'intéresse qu'au scénario d'un film, autant rebrousser chemin, si l'on ne s'intéresse qu'au sang, alors autant passer quelques minutes du film ou le caméraman se perd en suivant un second rôle peu intéressant. Et c'est d'ailleurs dans les dernières minutes du film que les têtes tombent. Alors que pendant la première moitié (d'une heure) Adam ne tue que 4 personnes et empale un homme par le rectum à la Cannibal Holocauste (à défaut de ne pas avoir de vagin). Hors, dans la scène finale, il en massacre 16 à coup de poing (je suspecte d'ailleurs certains personnages/acteurs d'être mort plusieurs fois pendant la scène), en coupe un en deux et se tape enfin le Big Boss. En tout, un score de 22 victimes, pas mal. Mention spéciale à la marionnette désastreuse et au "maquillage" (?) du grand méchant, totalement ridicule et sans doute assumé.
Bon Film :)