Encore un acteur que la réalisation démangeait - Louis-Do(minique) de Lencquesaing, largement distribué en grand bourgeois, en général peu aimable et/ou plutôt désabusé, réalise (sur son scénario) un premier "long" (s'était fait la main avec plusieurs "courts", et des épisodes de séries télé). Ayant commencé par la mise en scène de théâtre, après la formation ad hoc, il est peut-être plus inspiré sur les planches ?...
Ce "Au galop" (un peu facile..) n'est lui, en tout cas guère emballant, et pas du tout emballé, quant au rythme adopté. Produit sans grande personnalité, bien que faisant mine de traiter de problèmes importants (la famille et le deuil, la transmission en famille et en littérature - le héros, qu'il joue, est écrivain...). Des personnages sans consistance (le couple d'amants Paul/Ada : un pas en avant, deux en arrière), ou proches de la caricature (la mère, jouée par Marthe Keller, Suissesse allemande), de l'inutile "décoratif" (le chauffeur de taxi - joué par le taciturne Amérindien George Aguilar), de l'inutile ethnique (l'Africain amant de la fille - jouée par Mlle de Lencquesaing). Lencquesaing aimant décidément distribuer des acteurs non-français a confié le rôle d'Ada à une Italienne, plutôt mauvaise (petite-fille de Gino Cervi, le "Peppone" des "Don Camillo"). Seul Xavier Beauvois (le frère) - tout petit rôle - fait mieux que ses partenaires fantoches, à accents divers.
Un cinéma germanopratin qui transpire la pose et l'artifice. Le public ne s'y est pas trompé : 35.000 entrées salles environ...