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JeffPage
40 abonnés
534 critiques
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3,5
Publiée le 9 décembre 2012
Avec "Jabberwocky", Terry Gilliam signe son premier film en solitaire (même si une grande partie des Monty Python apparaissent). Il adapte ici un poème de Lewis Carroll et nous livre un film médiéval a l'embiance comparable a celle de "Holy Grail". Seulement, Gilliam apporte son univers et son humour si particulier qui rende ce film très étrange. Au final, ce film, bien qu'imparfait, signe les débuts prometteurs de Gilliam.
Film découvert par hasard il y a déjà longtemps mais déjà l'univers de Gilliam m'avait impressionné. Ce film n'est pas excellent mais je l'aime bien pour plein de choses: un Michael Palin toujours génial, une histoire aussi tordu que l'univers pythonesque, une reconstitution moyen-ageuse quasi parfaite (en tout cas crasseuse à souhait) et bien sûr beaucoup d'humour. Un film à découvrir dans la filmographie d'un très bon réalisateur qui a souvent galéré pour ses films.
Une mise en scène loufoque mais maîtrisé avec le génial Michael Palin en héros niais en plein Moyen-âge crade et cruel. Le début avec la scène ou le monstre chope Terry Jones est à s'éclater de rire. Très amusant à voir.
De la même manière que Méraugis de Portlesguez entendait parodier au XIIIe siècle la geste arthurienne – avec cette scène mémorable de travestissement du héros éponyme à des fins stratégiques –, Jabberwocky réinvestit l’imaginaire médiéval par le biais de l’extravagance et de l’excès, de sorte à composer un anti-poème épique où Dennis Cooper (comprenons Dennis le tonnelier) devient malgré lui le fer de lance d’un combat mené contre les forces obscures et les superstitions, tout entières incarnées dans ce monstre volant qui transforme le corps humain en un squelette privé de sa chair. Ce faisant, Terry Gilliam n’hésite pas à peindre son protagoniste principal sous les traits d’un Charlot médiéval : venu courtiser sa « belle » dame, il reçoit les ordures que les habitants jettent de leurs fenêtres, comme Charlie Chaplin au début de The Kid. Sa quête se mue alors en la répétition constante d’une exclusion, d’une mise à l’écart des structures sociales et communautaires, ce qui le placerait dans une position de chevalier errant si et seulement si Dennis acceptait son sort ; or il n’en est rien, dans la mesure où il ne semble pas prendre conscience de sa situation et décrypte mal les signes d’indifférence et de mépris que lui manifestent les autres personnages. Là réside l’un des plus fameux ressorts comiques chers à Gilliam : le décalage mental qui enferme le héros dans une bulle qui le protège de la méchanceté du monde tout en offrant au spectateur un incroyable véhicule avec lequel traverser des milieux et des aventures qui jamais n’auraient dû arriver. Si humour et compassion cynique vont de pair dans le regard porté sur Dennis, il n’en est rien de la parodie violente accordée au traitement de l’exercice et de la représentation du pouvoir politique : Gilliam a ici la main lourde et se délecte des cérémonials manqués, alourdis, enlisés dans une somme de postures et de déclarations pompeuses qui contrastent avec l’intrépidité de Dennis. Pour pousser plus loin la réflexion, on pourrait même voir en Dennis l’incarnation de la contestation politique indirecte, une contestation par les actes, puisque ce dernier incarne sans le vouloir la détermination à agir au nom de ses idéaux et la bravoure au combat qui lui permettent de surmonter les obstacles rencontrés, mieux de terrasser le monstre sur lequel s’appuyait une idéologie de la peur synonyme de superstition et garantie de la mainmise du pouvoir sur des esprits fragiles et tourmentés. En creux se dessine donc un programme politique plus proche des anti-héros picaresques que des chevaliers servants, puisqu’il n’est jamais question de loyauté envers un pouvoir fort, mais de la révolte individuelle qui oppose aux règles de la cour un dérèglement bénéfique du sens. C’est tout le geste de Terry Gilliam qui paraît résumé ici : « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » qui, seul, raccorde l’homme au chaos du monde et fait de lui un démystificateur dont les exploits révèlent l’hypocrisie à l’œuvre dans les hautes sphères. Jabberwocky n’est pas seulement fort drôle et délicieusement parodique ; non, il livre en sous-texte une réflexion sur la sclérose du pouvoir officiel et la légitimité de l’entreprise individuelle – conduite par la folie qui, dans un monde privé de raison, rétablit une forme d’ordre des choses – à se substituer à lui.
En 1977, avec ce "Jabberwocky" qui est son premier film réalisé seul, Terry Gilliam donne déjà des promesses. Certes, ce film a pas mal de défauts, à commencer par les effets spéciaux (le Jabberwocky n'est pas crédible un seul instant) qui ont beaucoup vieillis, ou encore l'humour parfois un peu trop crade et écœurant. Mais il n'empêche qu'il est difficile de ne pas trouver un côté féroce et jouissif à cette farce cynique sous fond de moyen-âge, qui, qui plus est, est assez bien reconstitué. Michael Palin montre des grosses qualités d'interprétation dans un rôle pourtant pas facile, c'est pas mal réalisé, c'est drôle, les décors sont sympas... Bref, même si quelques détails clochent, c'est un bon divertissement.
Gilliam a tenté de refaire un peu Sacré Graal, mais avec deux Monty Python seulement, moins de fantaisie et d'absurde. L'idée était sympathique, mais on est vite déçus du résultat.
500£ de budget. Je sais pas, ça doit être une erreur, non ? Ce qui est vrai, c'est que Gilliam a été enfermé dans une production aux allures de boîte de conserve. Le résultat est ridicule et brillant : voilà la continuité précoce des Monty Python dispersés et délaissés par la production nationale, qui cahin-caha commencent leur bout de chemin individuel.
Ce n'était pas gagné d'avance pour Gilliam de passer réalisateur. La télévision britannique a été indulgente et il a été difficile pour ces artistes de se trouver de manière indépendante, en-dehors de leur période d'or collective. Jabberwocky montre très bien comment cela s'est passé, et pourquoi Gilliam a appris à parodier les procédés cinématographiques avant de les avoir appris tout court. Propulsé dans un monde qu'il a dompté par insouciance (comme Terry Jones), il perd pied mais fait quand même de son mieux.
Barbouillé de trucages qui sont surtout là pour essayer de faire oublier que le côté cheap de Gilliam n'est plus celui qui était assumé chez les Monty (ici, c'est plutôt un appel au secours constant), le film trouve son humour à quelques endroits qui sont malheureusement encore un peu au format sketch. Il a pu poser les bases de Life of Brian pour ce côté décousu marrant qui reste aujourd'hui accrocheur. Cependant, Jabberwocky est resté à l'état d'embryon, autant pour des raisons créatives que de budget.
"De l'autre côté du miroir" est le roman de Lewis Carroll paru en 1871 qui fait suite aux "Aventures d'Alice au pays des merveilles". Dans son chapitré premier, est inséré un poème qu'Alice doit lire à l'envers face à un miroir. Il est consacré au Jabberwocky, terrible monstre décrit en des termes-valises dont la traduction relève des travaux d'Hercule. C'est ce monstre qui hante le second film de Terry Gilliam qui après le succès de "Monty Python! Sacré Graal" en 1975 a décidé de demeurer pour quelque temps encore dans le mystérieux et ténébreux Moyen-âge. Dennis Cooper (Michael Palin) est un jeune tonnelier candide qui rêve d'épouser Griselda. A la mort de son père, il décide d'aller dans la grande ville avant d'y revenir pour demander la main de Griselda. Là-bas, le monstre rôde en dehors des murs de la cité et le roi Bruno le contestable (Max Wall) a promis la main de sa fille à qui tuera le Jabberwocky... Terry Gilliam qui a tourné au Pays de Galles, plonge son intrigue dans un Moyen-âge complètement en phase avec l'imagerie populaire pour en faire le théâtre d'un humour nonsensique complètement débridé qui réjouira forcément ceux qui ont été adeptes du cultissime "Monty Python! Sacré Graal". Tout n'est qu'invention et humour grotesque du meilleur effet sous la plume de Charles Adverson, le complice à l'écriture de Terry Gilliam. Difficile de ne pas rire devant cette avalanche de gags parfaitement orchestrés où Michael Palin, Terry Jones et tous les autres s'en donnent à cœur joie. Bizarrement, "Jabberwocky" n'a pas la réputation qu'il mérite sans doute écrasé par la notoriété de "Monty Python ! Sacré Graal". Il faut donc se dépêcher de lui redorer son blason!!
Avec son poème Jabberwocky, Lewis Carroll popularisait le mot-valise, ce regroupement de deux mots accolés sur la base de leur complémentarité phonétique, et créait une sorte de langage bâtard étonnant, qui éclairait de par sa différence la langue anglaise et mettait en couleur l'arbitraire du langage et l'importance que nous accordons aux choses de par la simple habitude. Le film de Terry Gilliam, bien plus qu'en reprenant la créature qui donnait le nom au poème, participe du même mouvement, et se crée une diégèse propre basée sur l'absurde et le grotesque, qui fait rire et provoque un étonnement permanent, brisant le regard trop rigide qu'on peut porter sur le moyen-âge en détournant les codes de tout récit du genre. Michael Palin est génial, et la reconstitution, très réussie au vu du budget, rapproche sans cesse l'ambiance de la réalité, alors que l'absurde de chaque situation l'en éloigne. Cela crée un effet original et assez étonnant, remettant en perspective la perception qu'on a de toute histoire. Dès son premier long-métrage, Gilliam signait donc sa différence et l'aspect insaisissable de son imaginaire.
Pour son premier long-métrage, Terry Gilliam s'inspire d'un célèbre poème de Lewis Carroll et livre une œuvre loufoque dans un univers médiéval-fantastique un peu crasseux. L'influence des Monty Python se fait souvent ressentir, aussi bien au niveau de l'humour que du casting (Mickael Palin dans le rôle principal et Terry Jones en braconnier). Malgré un budget réduit et quelques problèmes de rythme, Jabberwocky est un film qui vaut le détour pour sa vision décalée des contes de fée et son humour absurde.
Tous les admirateurs de Monty Python, Sacré Graal devraient se ruer sur cette véritable merveille ! Parfaite adaptation de l’univers du génial Terry Gilliam à l’univers du moyen âge, nous avons droit à une satyre de cette société, avec un humour caustique particulièrement savoureux (totalement revendiqué par Terry, qui l’utilise souvent dans ses autres films comme Brazil ou les aventures du baron de Munchausen). Bien que le style soit un peu plus dépouillé que ses films suivants, on retrouve les ambiances qui nous sont chères, une critique des pouvoirs en place à l’époque. Les points négatifs de ce film sont le héros, un benêt relativement peu attachant qui ne comprend rien à l’artisanat, et le final, qui rejoint beaucoup trop la morale des contes pour nous satisfaire. Et nous aurions aimé voir un peu plus le jabberwoky, qui n’apparaît que dans les dernières minutes (un peu juste quand on voit qu’il donne son nom au film). Un très bel essai cependant ^^
Tout un style qui tient de beaucoup de choses, grotesque, picaresque, gore, burlesque, provocateur, satyrique. On suit le héros qui n'en est pas un autant ingénu que crétin, intègre et plutôt peu courageux quoique, auquel il arrive des aventures aussi imprévisibles que changeantes parmi une population bigarrée, vulgaire, cinglée tout autant qu'humaine. Cela pourrait être du plus mauvais goût et cependant pas du tout car à travers la satyre il n'y a aucune moralisation, ni jugement péremptoire juste un génie du burlesque et de la comédie. De ce mélange jubilatoire il n'y a cependant pas grand chose à retirer hormis un humour spécifique que des images plutôt peu recommandables aussi cela ne peut aller jusqu'au bien.
Première réalisation solo de Terry Gilliam, et un film qui porte assez bien la marque de sa co-réalisation avec Terry Jones qu'est le génial "Monty Pyhton : Sacré Graal" notamment dans la mise en scene pleine de génie et de modestie, ainsi que dans l'humour et par la présence au casting de Michael Palin et Terry Jones (ainsi que Gilliam lui-même). "Jabberwocky" est une excellente comédie moyen-ageuse, absolument hilarante et pleine de virtuosité ! Du grand Terry Gilliam.