Le pitch m‘avait interloqué, assez réaliste, malheureusement, d’assez bonnes critiques, un côté film d’auteur engagé, ça augure du bon.
Un réseau de prostitution dénoncé lors d’un film c’est du déjà vu, mais là c’est plus que ça, c’est professionnel, organisé au plus haut point, à domicile, qui gère tout d’amont en aval, dans un genre prison qui éduque de jeunes filles dont l’une devient mère maquerelle en quelque sorte. On aborde les différents fantasmes et addictions, mais sans tomber dans le graveleux, le voyeurisme ou le gore, tout étant suggéré… le sordide oui mais on s’y attendait. On constate les dilemmes internes de l’héroïne, jusqu’où peut aller l’être humain pour survivre, s’en sortir. Je recherchais cet aspect depuis le synopsis et je n’ai pas été déçu.
On a affaire à une histoire vraie et ça se voit, c’est un peu trop traité comme un biopic, trop formaté alors. Sans tomber dans le sensationnalisme il y avait moyen de faire mieux, en s’éloignant un peu de Chong Kim par exemple, en montrant à quel point le réseau s’étend, ce qui se fait ailleurs dans le monde (Dubaï ?). La trame est certes classique mais on ne s’en préoccupe pas sur le moment, le rythme est lent mais assumé, ça tient du coup, quelques longueurs habituelles, des coupes brutes mais qui ne gênent pas la compréhension, une musique plutôt d’ambiance, planante quand il faut, soutenue à d’autres moments, ça colle vraiment bien, des dialogues réels et recherchés, notamment quand l’ironique marshall parle de tout le monde qui est suspect, rien de spécial concernant les décors ou les costumes mais c’est bien joué de la part des acteurs, très sobres, c’est agréable.
En somme un film de qualité, réaliste et juste, qui penche effectivement vers le cinéma d’auteur et c’est pas plus mal, le côté intimiste permettant de mieux cerner tous les aspects du drame. S’il n’est pas non plus sensationnel de par son histoire et son côté classique, le message passe et c’est son principal attrait.