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tomPSGcinema
748 abonnés
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3,5
Publiée le 20 juillet 2010
Ce court métrage est un réel plaisir à visionner, notamment pour sa mise en scène qui est temps mort et qui comporte un nombre de gags assez important et franchement très drôle, pour l'interprétation de Buster Keaton qui est excellent dans le rôle de Malec et aussi pour son histoire qui est vraiment surprenante et où l'on ne voit pas le temps passer. Je vous le conseil, si vous desirez passez un moment de franche rigolade.
"Malec champion de golf " (Convict 13) est la première réalisation de Buster Keaton ; un format court N&B muet, écrit et mis en scène en 1920. Buster, le gentleman golfeur, nous offre une excellente scène avec sa balle perdue dans l'étang voisin du practice. Il se retrouve ensuite bagnard, puis gardien dans cette comédie burlesque qui nous propose : aventure, rires, effets spéciaux inventifs, des situations et des gags plutôt amusants.
Buster est nommé Malec pour le titre français, le titre originel Convict 13 n'a rien à voir signifie Condamné 13 et est bien plus précis et valorisant. spoiler: Buster joue au golf avec une adroite maladresse et s'assomme lui-même. Une grande partie se passe dans la prison après une course poursuite originale avec les gardes, car il a été piégé par l'évadé qui lui a mis son habit celui de condamné à la pendaison. Heureusement il a une alliée qui est la fille du chef de la prison. Buster est assez passif et poli sauf si lui ou son amie est agressé. La fin montre que c'était un rêve mais ce dernier ressort était franchement inutile le tout est du burlesque inventif foisonnant typique de Buster. Les thèmes restent cependant les mêmes et sont peu originaux, une fille, victime d'escroc, pris à parti à tort par les forces de l'ordre, de la malchance, un gros méchant et une fin qui est plutôt favorable.
"Convict 13", ou comment Buster Keaton, au sein d'un film burlesque, parvient à instaurer une véritable réflexion sur le personnage.
Surprenant de voir, dans un court-métrage, un double objectif être aussi bien accompli. Car si le récit est amusant, voyant le héros aller de déconvenue en déconvenue de façon aussi improbable que jubilatoire, le burlesque l'est tout autant. Jouant sur la répétition, ainsi que sur la gestuel formidable de Keaton, le tout est extrêmement inventif, à l'image de la scène d'exécution. L'œuvre n'évite cependant pas l'écueil de la lassitude de par son procédé limité.
Mais, la vision de Keaton sur la notion de personnage est fascinante, faisant passer le héros d'un costume à un autre, renouvelant constamment la dynamique avec ceux qui l'entourent, mais aussi son propre comportant. Le joueur de golf devient prisonnier en cavale, qui à son tour devient gardien de prison. Une idée simple qui offre une complexité thématique et narrative inattendue dans un court-métrage de ce type.
"Convict 13" surprend par sa profondeur, sans jamais oublier son objectif premier : susciter le rire. Le court-métrage est passionnant, détournant le drame pour mieux créer le comique, tout en y insufflant un questionnement sur la fiction qui, si il n'est pas inédit, à le mérite d'être traité de manière ludique par Keaton. Malheureusement, les multiples renversements ne parviennent pas à faire oublier la répétitivité du style. Surprenant, dynamique et malin, on reste toutefois sur notre faim.
"Convict 13" est une succession de gags aussi drôles les uns que les autres (comment oublier la scène de l'exécution ou quand il assomme des prisonniers avec un punching ball) qui s'enchainent de façon totalement improbable, mais heureusement Buster Keaton a inclus une explication logique à tout cela. En tous les cas, le plaisir procuré par ce court-métrage burlesque est très grand.