Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
2,0
Publiée le 2 janvier 2014
Qu'est ce qu'on se fait chier, mais qu'est ce que c'est bien pensé. Pour une fois qu'on voit un film sur ce thème qui ne reprend pas tous les clichés de l'artiste en galère, rien que ça, ça vaut 2 étoiles.
Ce nouveau cru des frères Coen est une fois de plus un bon cru. On suit avec plaisir les aventures de ce chanteur de folk qui excelle dans son rôle de loser magnifique.
Les frères Coen poursuivent leur alternance entre films "grand public" et films plus "personnels". A Serious Man avait succédé à Burn After Reading. Inside Llewyn Davis succède à True Grit. Dans ce nouvel opus, les Coen poursuivent par ailleurs leur exploration du monde de la lose, thème fétiche qu'ils traitent ici sur un ton assez différent. Rien à voir avec les variations philosophico-religieuses de A Serious Man ou avec la farce parodique de Burn After Reading. Moins burlesques, moins piquantes aussi peut-être, les mésaventures de Llewyn Davis sont traitées avec plus d'empathie, moins de cruauté. Ce qui rend le personnage central touchant. Touchant par sa déveine systématique et sa malheureuse radicalité artistique (comme en témoigne son choix de chanson lors de l'audition à Chicago). Mais pas aimable pour autant, avec son caractère orgueilleux, aigre ou méchamment cynique parfois. Au demeurant, comme souvent dans le cinéma des frères Coen, il n'y a guère de personnages sympathiques dans ce film (à part peut-être les chats...). Inside Llewyn Davis cultive une véritable amertume, assez rare sur la palette des cinéastes. La scène la plus amère étant celle qui fait se croiser brièvement Llewyn Davis et un autre chanteur dont la silhouette et la voix évoquent un certain Bob Dylan. L'ambiance générale, dont les caractéristiques cafardeuses et cotonneuses sont renforcées par les superbes lumières hivernales et/ou nocturnes du chef op' français Bruno Delbonnel, serait d'ailleurs totalement déprimante s'il n'y avait, comme toujours, mais plus en sourdine que d'habitude, cette ironie et ces touches absurdes assez jubilatoires. Finement structuré en boucle, le scénario charge méticuleusement de mille et un petits échecs la galère errante du personnage principal, lui qui n'arrive même pas à se reconvertir dans la marine marchande... Il lui manque probablement une ou deux idées ou scènes fortes pour atteindre une autre dimension, mais la qualité est là, indéniablement. Qualité d'écriture (dont le fameux dialogue avec John Goodman dans la voiture), qualité de réalisation (très maîtrisée, très classe), qualité d'interprétation (Oscar Isaac, révélation du film) et enfin qualité musicale, via une jolie BO.
Un film sur un morceau de vie d’un chanteur de folk, dont on suit le triste parcours. Il se construit autour du mythe de l’éternel retour- ou de ce qui se passe dans une journée quand on court derrière un chat fourbe. C’est un film voluptueusement dépressif sur l’impossibilité d’échapper à son destin, surtout quand on se le crée soi-même. La spirale de l’échec est tellement aspirante qu’elle engloutit le héros et, malheureusement, le spectateur aussi.
Comment mettre ensemble les ingrédients qui font notre bonheur chez les frères coen et faire un film aussi pénible à regarder?? J'ai éprouvé un malaise et un ennui grandissant à suivre la galère de ce bluesman à peine crédible dans son rôle d'artiste des années 60. Ca me rappelait un peu la trame de into the wild et cette espèce de délectation dans la loose. bref, pas aimé du tout.
D'un ennui rare. Personnage principal antipathique au possible, tout comme nombre des personnages l'entourant. Le plus sympathique dans l'histoire reste le chat. Personnage principal des seules scènes intéressantes, d'ailleurs... Une scène dans la voiture qui semble interminable... Les seuls moments où je n'ai pas failli opter pour un somme dans le ciné auront été les scènes avec le chat (on oublie donc la 2e moitié du film pour l'intérêt à ce niveau...), et les chansons, merveilleusement interprétées pour le coup. Je m'achèterai plus volontiers le CD que le DVD...
Les frères Coen sont de tellement bons auteurs qu'ils pourraient filmer le bottin avec brio. Mais est-ce vraiment une bonne idée de refuser toute dramaturgie ou progression dramatique ? De beaux acteurs, l'atmosphère d'une époque parfaitement évoquée, mais à force de scènes étirées (comme le voyage à Chicago) l'ennui s'installe.
Pas le meilleur des frères Coen mais un film tout de même splendide. Isaac est bon, très bon, et on se laisse entrainer dans les péripéties désastreuses et minables de son personnage, le rendant profondément attachant et émouvant. Le film traîne parfois, et c'est là que l'on se raccroche à la musique, somptueuse folk épurée au fil de la "green green rocky road". spoiler: Le clin d'oeil final à Bob Dylan est la cerise sur l'énorme gâteau de poésie !
La scène folk new-yorkaise du début des années 60. Bob Dylan, Joan Baez, Joni Mitchell et Crosby, Stills, Nash & Young n’ont pas encore percé. Par contre un certain Llewyn Davis traîne sa guitare dans tous les coins de la ville et chante comme un virtuose. Il suffit d’une scène d’introduction, d’un micro rétro et d’un bar enfumé pour en être persuadé. Malheureusement pour lui, le talent ne fait pas tout.
Inside Llewyn Davis, c’est avant tout la chronique d’un éternel looser. Un anti-héros qui a le don de tout gâcher. Squattant les canapés des autres, couchant avec la petite amie de son copain, colérique et surtout s’obstinant à accumuler les mauvaises décisions. Honnêtement, par moments, il en devient même pathétique. Mais c’est une personnalité hors normes comme les aiment les frères Coen. Sauf que cette fois-ci, il n’y a pas de place pour la moindre trace d’ironie sanglante. Les cinéastes oscillent simplement entre une douce mélancolie et un humour cynique.
Le travail du directeur de la photographie, Bruno Delbonnel, sied parfaitement à cet univers perdu dans le temps. Ses gris veloutés plongent le long métrage dans une ambiance surréelle. La lumière n’est d’ailleurs pas la seule responsable de ce sentiment de mystère qui parcourt tout le film. Certains personnages (l’homme au chapeau qui met une raclée à Davis, le quasi mutique Johnny joué par le ténébreux Garrett Hedlund, le (double) chat fugueur…) ressemblent plus à des figures de fiction qu’à des êtres de chair et de sang.
La fin viendra, à mon sens, confirmer cette impression. Plus que d’un artiste sans concession, les frères Coen parlent avant tout de l’immuabilité du destin. Et c’est pourquoi malgré tous ses défauts, ce personnage nous est sympathique. Surtout qu’il est incarné par Oscar Issac, comédien jusqu’à présent relégué à jouer les seconds rôles (Sucker Punch, Drive et bientôt dans The Two Faces of January). Sa prestation de musicien désabusé hantera longtemps l’imaginaire cinéphilique. Parole de scout !
Une odyssée dont il y a peu à tirer: empreinte de la bizarrerie propre aux deux réalisateurs (parfois), émouvante (rarement), poussiéreuse et apathique (souvent). Un film mineur des frères Coen, séparé par un gouffre de FARGO et NO COUNTRY FOR OLD MEN, entre autres.
être looser n'a jamais été facile surtout en temps de crise....image, bande sonore, excellentes mais scénario qui se perd comme le chat qui se sauve et après qui l'on court durant longtemps....
J'ai vraiment apprécié le film. On se laisse bercer par les notes de Folk intelligemment disséminée tout au long du film. Evidemment si l'on recherche de l'action à proprement parler il faut passer son chemin. Un film à contre courant du héros habituel parti de rien et qui va rencontrer le succès et la célébrité, ici il n'en est rien on a clairement à faire à un looser, non pas qu'il manque de talent ou de courage... Llewyn représente les 99% d'artistes talentueux qui n'ont pas fait la bonne rencontre au bon moment, ni les bons choix... C'est par cet aspect que le film est génialement tragique le tout magnifiquement interprété. (Isaac et Goodman énorme!) Un film qui amène à refléchir , cela sort des "prêt a penser" et ça fait du bien.