Le coréalisateur Ben Stassen décrit les différentes étapes de la conception de Sammy 2, du story-board à l'animation, en insistant sur l'humanisation des personnages. Il déclare : "Les protagonistes sont très stylisés : on leur donne des caractéristiques anthropomorphiques, si bien qu'ils ne ressemblent pas tout à fait à de véritables tortues ou à d'authentiques poissons !". Cependant, la notion de réalisme, très importante à ses yeux, n'a pas pour autant été écartée : pour récréer les fonds marins, il s'est ainsi inspiré de nombreuses photographies authentiques. En tout, il lui aura fallu deux ans pour finaliser son projet !
L'acteur Franck Dubosc, qui prête ici sa voix à Sammy la tortue, dit avoir accepté de participer au projet pour faire plaisir à son fils de deux ans. Il déclare : "Je suis papa depuis deux ans et je pouvais enfin faire quelque chose pour mon fils !". Il poursuit sur sa lancée en affirmant qu'il a également contribué au projet en pensant aux spectateurs qui regarderaient le film. Il s'explique en ces termes : "J'aime l'idée que ce sont des bouts de chou qui m'entendront mais qui ne me verront pas ! D'ailleurs, quand j'étais tout petit, j'adorais doubler mes dessins animés pour faire vivre les personnages différemment". Elie Semoun, quant à lui, se réjouit du message écologiste véhiculé par le film.
Lorsque l'on demande à Franck Dubosc de décrire Sammy, son personnage, à la fois sage et fougueux, l'humoriste s'amuse à établir une comparaison pour le moins étrange : "C'est un peu Bruce Willis s'il était grand-père !", affirme-t-il.
Alors que pour Le Monde de Nemo, les comédiens avaient pour obligation de se conformer plus ou moins au doublage américain, exercice que Franck Dubosc avait trouvé quelque peu astreignant, ici, les acteurs ont bénéficié d'une plus grande liberté. L'humoriste déclare ainsi avoir pu appréhender le doublage de manière plus personnelle et opéré un travail d'identification plus complet avec le personnage de Sammy. Il explique avoir adopté un ton posé et calme pour coller au mieux à la sagesse de la vieille tortue, doublée par Dany Boon dans le précédent volet.
Elie Semoun, qui prête ici sa voix à Ray la tortue pour la seconde fois, est un habitué des plateaux de doublages, puisqu'il incarne notamment Sid, le paresseux de la saga L' Âge de glace. Ce qui lui plaît dans ce genre d'expérience ? L'absence de contraintes ! Il se réjouit des conditions de travail assez souples : "On peut venir sur le plateau mal habillé et mal rasé ! J’aime ça, on peut faire passer mille émotions par la voix, j’en joue beaucoup sur scène comme à l’époque des petites annonces"… Cependant, il reconnaît qu'il est parfois frustrant de doubler seul son personnage, sans bénéficier de l'interaction avec les autres comédiens.
La chanteuse Olivia Ruiz prête sa voix à une petite tortue. Lorsqu'on l'interroge sur les éventuelles similitudes qui existent entre le métier de chanteur et celui de doubleur, cette dernière répond que le travail qu'elle a effectué sur le film a nécessité plus de précision de sa part. Elle qui est habituée à être spontanée lorsqu'elle enregistre ses albums, a dû cette fois-ci se plier à certaines exigences. Pourtant, la chanteuse a apprécié l'expérience, qui selon elle regroupe tous les avantages du métier de comédien, sans les inconvénients ni la pression !
Fred Testot, qui prête sa voix à un poisson, admet avoir été séduit par le projet : "J'aime beaucoup l'univers sous-marin car je fais moi-même de la plongée", admet-il. Il a également été attiré par la grande liberté qu'implique l'exercice du doublage, qui laisse plus de place à la folie et à l'extravagance que les prises de vue réelles. De plus, le comédien, qui a débuté à la radio, rapproche cette expérience de l'époque où il s'amusait à revêtir de multiples identités vocales et du temps où il se faisait passer pour de faux auditeurs.
Sophia Aram double pas moins de cinq personnages dans le film ! Une expérience unique, à n'en pas douter ! Heureusement, la comédienne, qui possède déjà une palette de voix relativement développée grâce à son métier d'humoriste, n'a pas eu trop de difficultés à assurer ses cinq rôles !
L'acteur Guillaume Gallienne, qui incarne ici un homard un peu schizophrène sur les bords, confesse avoir beaucoup travaillé sur la question du rythme pour trouver le ton juste. Il déclare : "Comme le homard a trois personnalités, il faut surtout entrer dans un rythme, ce qui est d'autant plus compliqué qu'il n'y a pas de rupture d'une cadence à l'autre. Mais c'est justement ce passage ultra-rapide d'un tempérament à l'autre qui crée ce personnage haut en couleurs". A en croire le comédien, doubler un film d'animation n'est parfois pas une activité de tout repos !
Alors que Ben Stassen et Vincent Kesteloot voulaient sensibiliser les enfants à l'écologie, ils ont jugé intéressant de donner à l'aquarium une dimension monstrueuse qui l'apparente presque à un ogre. Comme le dit Vincent Kesteloot : "On peut ressentir cette dérive du bâtiment avec ses machines et ses tuyaux qui essayent d'aspirer la nature. On dirait que l'aquarium cherche à garder les animaux dans son ventre, les systèmes de ventilations s'activent et aspirent les personnages qui gravitent autour de lui, les câbles dans l'aquarium aident les méchants à capturer Sammy. Et lorsque les petites tortues s'enfoncent dans les salles des machines, l'accumulation des tuyaux donne l'impression qu'ils pénètrent dans les veines ou les intestins de l'aquarium".
Sammy 2 met en scène des animaux qui sont capturés pour intégrer un immense aquarium, le long métrage s'amuse donc avec les codes du film d'évasion. Cela dit, comme le précise Vincent Kesteloot, il ne s'agit pas pour autant de tomber dans la parodie, mais simplement de convoquer certaines références !
Comme l'assurent à peu près tous les acteurs qui ont participé à l'aventure, le doublage américain n'a strictement rien à voir avec le doublage français, notamment à cause des différences culturelles qui existent entre les deux pays. Comme le montre Guillaume Gallienne, le fossé qui sépare la France des États-Unis est trop grand pour que l'on puisse se calquer sur le modèle américain. Il déclare ainsi : "Il y a une différence culturelle très marquée entre l'univers anglo-saxon et le nôtre. Pour la voix américaine, la pince militaire, par exemple, est la caricature du «Marine» qu'on a vu dans tous les films sur la guerre du Vietnam. C'est donc un ton et un langage qui parlent beaucoup aux Américains, mais qui n'ont pas de résonance pour un public français". Tout est question de références, donc.
Dans une ère où la 3D est un procédé de plus en plus utilisé au cinéma, mais également de plus en plus en controversé par le public qui y voit avant tout un argument commercial, le coréalisateur de Sammy 2 ne voulait surtout pas que les spectateurs appréhendent son film avec réticence. Selon lui, sa 3D est pensée comme un véritable dispositif de mise en scène qui accorde une place fondamentale au spectateur, censé être littéralement happé par l'action. Espérons que le pari soit tenu !
Le film s'est vu allouer un budget de 25 millions d'euros. Cette somme, qui peut paraître confortable, ne représente en réalité que 25 ou 30% du budget des longs métrages d'animation américains !