A l'origine, c'est un certain Sylvester Stallone qui devait jouer le personnage du négociateur, tandis que Kevin Spacey était censé se glisser dans la peau du preneur d'otages. Mais lorsque le rôle-titre de Rocky s'est retiré du projet pour diverses raisons, l'incontournable tueur en série de Seven a proposé à Regency Enterprises de jouer le négociateur. Le studio ayant accepté, Samuel L. Jackson fut casté dans le rôle de Danny Roman, celui qui tient sous la menace d'une arme le responsable de la police des polices. Pour l'anecdote, ces deux acteurs se connaissaient déjà puisqu'ils avaient partagé l'affiche du thriller judiciaire Le Droit de tuer ? de Joel Schumacher, dans lequel le jeune Matthew McConaughey campait un avocat déterminé.
Kevin Spacey avait également insisté pour modifier la fin du scénario de Négociateur. Là où les scénaristes James DeMonaco et Kevin Fox avaient prévu une fusillade impliquant une confrontation entre cent cinquante policiers et les deux personnages principaux dans une gare, le comédien, qui trouvait ce dénouement trop prévisible, a opté pour un final nettement moins impressionnant (mais non moins efficace).
Produit pour un budget de 50 millions de dollars, Négociateur n'en a rapporté que 49 dans le monde lors de sa sortie en salles, et ce malgré un accueil critique plutôt favorable et la présence de deux acteurs bancable. Le long métrage de F. Gary Gray marque également l'une des dernières apparitions d'un certain J.T. Walsh, véritable gueule du cinéma américain, décédé peu de temps après la sortie du film (Négociateur lui est dédié). Notons pour finir que Négociateur se rattache à cette catégorie de polars faisant la part belle à des personnages de policiers corrompus et qui était très à la mode à la fin des années 1990 ainsi qu'au début des années 2000. Des longs métrages comme Copland, Training Day, Dark Blue ou encore Narc, pour ne citer qu'eux, s'inscrivent dans cette tendance.