Je suis d’accord sur l’arnaque que représente ce film. C’est bien d’avoir une bonne idée de départ, mais lorsqu’on ne peut pas la conduire à un point d’arrivée, alors c’est peut-être qu’elle n’était pas si bonne, ou trop bonne pour nous.
Le chemin sans retour dispose d’un casting pas déplaisant, mais pas enthousiasmant non plus. Globalement les acteurs se montrent assez investis pour rendre leurs scènes crédibles, mais le film qui compte beaucoup sur eux aurait peut-être gagné à avoir des interprètes plus subtiles, montrant avec plus de solidité le glissement progressif des personnages dans la folie. On notera que le relatif équilibre de niveau entre les acteurs est un bon point. A noter que les rôles en eux-mêmes sont loin d’être percutants. On se retrouve avec des personnages trop attendus, et cela alors que pourtant leurs présentations laissé espérer de vraies caractères.
Le scénario est horrible. Surement l’un des pires que j’ai pu voir. Yellowbrickroad d’abord est d’une insupportable mollesse. Il traine sa carcasse d’une heure trente des plus laborieusement, alternant du vide et du vide avec du vide. Confessions débilitantes au psychologue, disputes à deux balles sans aucune raison, dialogues vides de sens (suicide moi s’il te plait !), monologue risible (le dernier avec la fille vaut son pesant de nanardise), même le meilleur meurtre du métrage (le seul vraiment) est amené avec un tel ridicule qu’on se demande s’il ne faut pas rire. A cela s’ajoute une histoire incompréhensible, sans aucune explication, qui nous propose un glissement vers la folie qui doit faire partie des moins convaincants de l’histoire du cinéma (surtout qu’on est en présence de gens psychologiquement équilibrés et qu’il y a aussi un psychologue dans l’équipe), et une fin absconse. Je ne veux pas être méchant mais là c’est typiquement le genre de fin parce qu’on ne savait pas comment boucler son film.
Côté réalisation c’est là aussi laborieux. C’est mis en scène très platement, il y a des passages totalement ratés (un des meurtres vers la fin est tellement mal fichu que je me suis demandé même si c’était bien un meurtre), les décors sont fort mal utilisés (surtout les passages nocturnes). C’est franchement une mise en scène minimaliste, pas aidé par une photographie lamentable. Juste grisâtre, c’est exactement le type de photographie dépouillée d’âme et d’ambiance qui ruine totalement les décors. Au contraire il fallait surexposer toute cette chlorophylles, faire quelque chose d’organique, d’entêtant, qui aurait pu appuyer d’autant plus le glissement vers la folie. A noter que les décors forestiers sont presque totalement laissés à l’abandon. Sinon il n’y a qu’une seule scène violentes, tellement improbable au milieu du reste qu’elle parait bizarre. Elle n’est pas très bien faite mais elle a un certain effet. Sinon pour la bande son faudra se contenter de cette arrière-fond musical qui participe directement de l’intrigue. Le souci c’est que même à la fin il n’y aura de ce côté-là aucune explication.
Au final Le chemin sans retour est un film qui à lire les critiques ne me donnait pas vraiment envie, et j’aurai mieux fait de les écouter. Il est franchement mauvais. Il avait pourtant le potentiel pour être une honorable série B horrifique, mais visiblement le scénario a été fort mal torché, et le film ressemble à un mic-mac inconsistant. Techniquement bien faible aussi, je lui donne 1 pour les quelques rares bonnes choses que j’ai souligné, mais il ne mérite guère plus.