Jason Statham c'est le genre de type qui n'avait aucun avenir dans le cinéma mais qui a fait, au début de sa carrière, le bon choix de relations puisqu'il l'était avec Guy Ritchie, qui l'engagea sur Arnaques, crimes et botaniques et Snatch (plus tard sur Revolver et Carton Rouge dont il est producteur, les deux étant de sombres navets). Enchaînant sur un Carpenter (Ghosts of Mars), tout semblait bien parti jusqu'à... Le Transporteur. Lui donnant dès l'or une image de tueur à gage bourrin, le pauvre va alors entrer dans une phase dont il n'est toujours pas parti, enchaînant les navets : Braquage à l'italienne, La Panthère Rose, Hyper Tension, Course à la mort, King Rising, Le Flingueur... malgré le médiocre Killer Elite l'an dernier qui restait un peu mieux que le reste, on espère plus du tout voir Jason Statham dans un film de qualité. Et vous savez quoi ? C'est la même chose pour Safe. Soyons concis, en gros, l'historie de Safe se résume ainsi : une petite fille chinoise (...ou japonaise... elle est asiatique en tout cas!) détient dans sa petite tête le code d'un coffre fort où se trouvent trente millions (d'amis) de dollars, elle réussi à s'échapper des mains des méchants mafieux qui la détenait et se retrouvent seul dans New York poursuivie par russes communistes, chinois maîtrisant le Kung Fu, et de pauvres policiers corrompus américains. Alors bien sur arrive Jason Statham dont on vous épargnera le fait (ou pas) qu'un membre de sa famille est mort (ici son épouse) et qu'il assoupit sa vengeance. Il est bien sur ancien policier et n'a jamais accepté les méthodes de corruption. Donc je disais : Jason Statham se pointe, sauve la petite fille et essaye d'éliminer les poursuivants. Effectivement, comme on le clairvoit rapidement, on va voir Jason Statham tuer communistes, chintoks et flics sales. Malgré un début plutôt prometteur, ça part très vite en couille et au final, entre une scène d'action et une autre scène d'action on s'emmerde clairement après vingt minutes, préférant bouffer ses popcorns en se vidant l'esprit que de subir un film d'action décérébré qui ferait passer Steven Seagal pour un penseur nihiliste. Au lieu de chercher un quelconque sens politique à Safe, attardons nous plutôt sur de la prévention : n'allez pas voir ce film si vous voulez garder un minimum de dignité cinématographique. Les autres, vous pouvez y aller, le film se regarde, mais quand on l'a déjà vu cinquante fois, on commence à se dire si y a pas des scénarios qui font le téléphone arabe entre réalisateurs, tant c'est toujours le même principe qui est repris jusqu'à l'épuisement, et encore plus loin. On ne remerciera pas Boaz Yakin, qui était pourtant le réalisateur du Plus beau des combats que je n'ai pas vu mais dont on m'a dit beaucoup de bien, mais qui avait aussi à son pedigree les scénarios d'Une Nuit en Enfer 2 et de Dirty Dancing 2. Il a écrit celui de Safe. En espérant que ça vous fera réfléchir.