Si les mœurs ne nous font plus attendre quoi que ce soit d’une production légère ou se démêle le lourd Jason Staham, ici, alors que l’on est au fond du désintérêt, pointe le bout de son nez Safe, film d’action franc du collier, c’est là sa force. Oui bon, disons que l’on ne franchit pas une étape, mais que là, les méchants sont de beaux gros dégelasses, que le monde est révulsant et qu’un a priori gentil semble être le seul bâton dans les roues de la corruption, de la violence, de la dégradation et j’en passe. En gros, si Safe n’est pas repoussant, c’est parce qu’à l’image du Taken de Pierre Morel, il confronte un mec malsain à pire encore. Bref, un tueur implacable qui nous défoule en défouraillant le mal absolu, des gangsters sanguinaires et sadiques, des flics véreux et détestables et j’en passe, tout en préservant les intérêts de la victime de l’histoire, une gamine chinoise forte en mémoire dans le cas qui nous occupe.
Statham, quant à lui, même s’il trouve étonnement ici à qui répondre, est toujours le même, calvitie des chaumières, barbe de trois jour et langage de bourru, toujours au service de l’action, bastons comme poursuites. Toutefois, si j’ai plus haut qualifié Safe de franc du collier, c’est parce que là, la scène d’action sont relativement bien réussies, du premier esclandre dans le métro jusqu’au massacre du fameux casino. Bref, violence, morts violentes, grosse artillerie, la recette honnête du cinéma d’action des années 80 et 90.
Le mal face à l’inconnu, ce dernier symbolisant l’espoir d’un monde meilleur, avec toujours cette propension à faire planer le mystère sur les origines du justicier, toujours en référence à Taken. C’est pas du cinéma grandiloquent, l’on n’est tous d’accord, mais nous les mecs, depuis les apparitions en étranger de Clint Eastwood dans sa panoplie de Western ou il détruit à chaque fois un environnement malsain sans que l’on sache d’où il débarque, l’on adore ça, intérieurement du moins. Bref, vous l’aurez compris, un film de mecs qui aiment le concept, sans pour autant juger la qualité mais seulement l’attrait de la violence physique et mental que constitue la riposte.
Un film que l’on oubliera bien vite, c’est dans sa nature et surtout parce qu’il sera enterré bientôt sous une foule de successeur, mais que j’invite sans gêne à découvrir sur une chaîne annexe un soir de pluie, rien que pour l’altercation du métro, la collision entre le 4x4 et le bus ou encore le sadisme des gros méchants. Ah oui, Boaz Yakin, à la réalisation, à bien appris de ses pairs en incluant son récit dans la ville de New-York, à nouveau personnage à part entière du film. 12/20