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Ewen Blake
154 abonnés
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3,5
Publiée le 14 juin 2021
C'est l'histoire d'un vieux japonais tout chauve qui fait des massages de 45min aux pieuvres, vénère Joël Robuchon et qui, la nuit, rêve de sushi.
Et vous savez quoi ? C'est drôlement bien.
Le documentaire transcende en effet largement son sujet. Davantage qu'un reportage sur le poisson cru c'est une plongée au cœur du Japon et de sa culture. Le documentaire décrit l'incroyable "sacrifice" (mais le jugement porté est occidental) d'une vie que Jiro a dédié à son art. Depuis 50 ans, 364 jours par an il part de chez lui à 5H00 pour n'y revenir qu'à 22H00. Autant vous dire qu'il a peu vu grandir ses enfants qui ne lui en portent pas rigueur puisque ceux-ci sont devenus... cuisinier comme leur père. Jiro dreams of sushi décrit une vision très japonaise de vivre son métier. Un amour du travail qui remplit une vie tout entière mais aussi la recherche de l'excellence via la répétition infinie des gestes ou l'apprentissage par la souffrance comme en témoigne l'incroyable anecdote de l'apprenti qui, pendant 4 mois, s'est fait refuser les 200 premiers œufs de ses omelettes. On apprend que le soucis du détail va jusqu'à poser le sushi dans le sens de la latéralité du client et même de créer des sushis de différentes tailles en fonction de la corpulence des invités afin de ne pas briser le rythme du repas. La fin peut paraître ironique surtout quand, après un tour sur Trip Advisor, les commentaires sont bien moins enthousiastes sur le repas que ce que le documentaire nous révèle. Dommage que le documentaire ne prenne pas un peu de recul pour questionner le bon sens d'un tel niveau de détail pour des gens forcément riches (le menu démarre à 300€!) mais pour la plupart incapables de discerner les nuances entre un sushi gras, mi-maigre ou maigre. Une incursion du coté des études neurocoginitives et l'influence de l'environnement sur la perception des saveurs aurait été un ajout qualitatif.
Une oeuvre d'une intelligence incroyable, à mi-chemin entre biographie et philosophie culinaire. On apprend ce qu'est la passion, la vraie. Celle d'un homme qui a grandi seul, abandonné par sa famille, avec quelques Yen en poche, et qui doit trouver un moyen de survivre dans un Japon où la compétition est rude. Son seul ami : le sushi, celui qui l'a aidé à gagner sa vie, celui qui va l'accompagner durant toute son existence et faire de lui un véritable maître suprême en la matière. Jiro Ono, c'est un homme qui a consacré sa vie entière, qui s'est sacrifié corps et âme pour un seul et unique métier, celui de faire des sushis. La cuisine pour lui c'est comme un art, un art dénué de perfection, mais dont il faut essayer de s'en rapprocher un peu plus chaque jour. C'est avec ardeur et détermination qu'il souhaite transmettre cette vision de la cuisine à ses fils mais aussi aux autres cuisiniers de son restaurant, pour que ceux-ci puissent faire perdurer la légende. Mais travailler dur c'est aussi travailler pour soi, parce que cela nous rend un peu meilleur chaque jour, dans ce qu'on fait et dans ce qu'on est. Une belle philosophie de vie. Et tout cela est accompagné d'images exaltantes de sushis aux formes et aux couleurs éclatantes qui rendraient fou n'importe quel amateur de sushi, et parallèlement on assiste à une immersion dans une facette plus intime de la vie de ce personnage atypique qui finalement se révèle être quelqu'un de tout à fait normal, qui sait se montrer sympathique et rire quand il le faut. Un très bon film que je recommande à tous.
Un documentaire sur Jiro, un personnage peu commun qui parfait l'art du sushi depuis sa tendre enfance. On découvre un passionné qui guidé par la perfection s'est imposé de nombreuses contraintes pour donner au sushi ses lettres d'or. Un documentaire qui nous rappelle que les sushis sont avant tout un met rafiné et rare et non pas disponible à tout les coins. A découvrir pour ceux qui serait intéressé par cet univers et qui aime la gastronomie.
Voici un film rafraichissant, qui nous présente un personnage passionné par son métier : la réalisation de sushis. Jiro est le seul restaurateur de sushis ayant obtenu 3 étoiles au guide Michelin. Toute sa vie est consacrée à la réalisation et à la quête de la perfection. Ses fils suivent sa voie tout en avouant ne jamais pouvoir le dépasser. Jiro est un maître en la matière, une véritable légende vivante. Le documentaire suit la préparation des sushis, de l’achat du poisson et du riz à leur dégustation par les clients dans ce minuscule restaurant de Tokyo qui n’offre que 10 places par soir. Les réservations se prennent un mois à l’avance et il faut avoir un portefeuille solide pour s’offrir les sushis de jiro (le menu étant à 360$US). Orchestré telle une symphonie, sur fond de musique classique, le travail de Jiro nous est présenté comme un art. Le film fait tout de même quelques impasses sur certains sujets, évoqués parfois par une seule déclaration des protagonistes. Détailler et faire intervenir les personnages sur la démocratisation du sushi aurait été intéressant. De même, on apprend très rapidement que le jour où le critique Michelin est venu au restaurant Jiro n’était aux commandes, mais c’est son fils qui était à l’œuvre. Au final, un documentaire très simple, mais doté d’un montage efficace qui tient le spectateur éveillé et désireux d’en savoir plus. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le film ne donne pas envie d’aller au premier restaurant de sushis croisé en sortant de la salle de cinéma, mais il nous rappelle tout le respect que l’on doit à la cuisine. Comme si le film développait notre palais alors que nous n’avons goûté que des images. Chaque spectateur se verra dorénavant plus exigeant en matière de restauration, et de sushis.