Une demie teinte pour ce film qui frôle avec le très bien.
Bien, presque très bien, à peu de choses près, qui laisse présager un prochain chef d'oeuvre, peut-être, de Konstantin Bojanov, mais qui alors, n'est encore qu'un chef d'oeuvre adolescent.
En effet, il y a dans ce film quelque chose de très touchant, dans cette road love story, mais quelque chose de très frustrant aussi.
C'est d'ailleurs très dur de critiquer ce film qui vous hérisse un début de sensation avant de vous y arracher net, tout du long, sans ne jamais vraiment savoir pourquoi.
Pourquoi?
Je pense que d'une part, ce film souffre de son résumé, même s'il est toujours mauvais de lire un résumé avant de voir un film. Le résumé nous laisse présager une escalade des mensonges d'Avé et donc des rapports amoureux naissants bien plus tordus et en mon sens, intéressant que ce qu'il n'en est vraiment, entre Avé et Kamen. C'est pourquoi, il me semble que le moment où Avé commence à dire la vérité, arrive bien trop tôt dans le scénario, même s'il y a quelques résurgences de sa mythomanie qui ressurgissent par la suite. Quitte à décrédibiliser l'ensemble, voir à le rendre ridicule parfois.
( Après avoir dit la vérité, les mensonges aux proches de Victor semblent n'avoir aucune importance à part souligner un trait de caractère qui n'a plus d'intérêt, rendant ainsi cette perplexité du début alourdissante. Alourdie d'autant plus par la crédulité de Kamen pré-coïtale à l'égard du mensonge d'Avé par rapport à son opération, dont on se serait passer avec plaisir. S'eut été beaucoup plus intéressant, beau même, qu'on ne souligne pas encore grassement ce trait de caractère alors éffiloché, et que la situation fasse que Kamen comprenne de lui même.
Enfin, le sourire de Kamen dans le train à la fin lorsqu'il cite Avé, aurait été beaucoup plus marquant s'il n'avait pas esquissé un sourire, mais tout autre chose témoignant d'un sentiment plus dur et plus complexe.
La dernière scène quant à elle, souffre aussi de tout cela, pourquoi faire Avé mentir sur son prénom tout d'un coup. L'idée du frère à Hollywood n'est pourtant pas mal, mais meurtrie.)
Il y a en plus de cela dans ce film au bord du ravin du génial, un sérieux lapin quant au rythme.
sans doute pas assez long, ou trop entrecoupé. Une fois de plus un chef d'oeuvre sans doute un peu jeune, qui rape un peu le palais.
Au delà de ces petits écueils, il ne faut surtout pas ne pas le voir, il en ressort tout de même une atmosphère et quelque chose en devenir, souligné par très bonne bande originale, un coup de chapeau à Tom Paul pour ses thèmes au piano, un jeu plutôt très bon, et surtout ce qu'il y a de bon dans toute frustration,
Une profonde envie d'y revenir.