Non seulement curieux, le titre de ce film de Peter Chan est aussi un contresens. « Swordsmen » porterait le spectateur à croire qu’il s’agit d’un film de bretteurs, où les duels de sabres se succèderaient, pour culminer en une ultime joute de lames, où le héros sortirait vainqueur. Rien de tout cela! Le scénario tourne autour d’un héros, qui presque tout au long de l’intrigue, tente et parvient à cacher sa véritable identité, et ses multiples talents, dont celui de bretteur, qui n’est qu’accessoire. De plus, l’adversaire dont il doit déjouer les attaques, n’est lui non plus, pas un bretteur, un swordsman. C’est un rusé compère, dont la plus redoutable des armes n’a rien d’une lame. Si, l’intrigue patine quelques temps, l’ennuie ne s’installe jamais, car fort bien ficelée, elle est ,plusieurs fois, ponctuée de rebondissements imprévisibles, avec des scènes de baston astucieusement bien filmées, avec des éléments culturels intelligemment bien utilisés, et surtout avec des prises de vue extérieures absolument éblouissantes. Donnie Yen joue fort bien, mais les tous les autres acteurs, même les tout petits rôles, rivalisent d’excellence. Un satisfécit est à donner toutefois, à Jimmy Wang Yu, pour sa prestation quasi diabolique, et qui, en une seule fois, fait oublier toutes ses performances passées de gentil.