Derniers Avis sur Beauty

Oliver Hermanus signe un film dérangeant qui peut également choquer. Au fil de ce drame, on découvre un homme pour lequel on éprouve aucune empathie, enlisé dans sa vie d’homme marié et piégé par les règles sociales. Son incapacité psychologique à assumer pleinement son homosexualité autrement que de façon clandestine nous rappelle que dans de nombreux pays, les « déviances » sexuelles sont condamnables, y compris par la loi. Le sujet est ici ancré dans le contexte de la société blanche sud-africaine, avec ses relents d’apartheid. La virilité est signe de respectabilité et la seule alternative à l’épanouissement de l’homme. « Beauty » n'est pas un film soporifique malgré des plans séquence récurrents assez longs et sujets à introspection. Il distille le malaise avec une grande habilité, avec une tension sous-jacente. On pressent une tragédie qui doucement se met en place, implacable mais inéluctable. L’interprétation remarquable de Deon Lotz interdit tout jugement et toute compassion, ce qui est une prouesse tout à fait exceptionnelle.

"Beauty" est un drame psychologique, voire un thriller psychologique. C'est du cinéma, et cette qualité devient assez rare pour en féliciter l'auteur et les acteurs.
J'ai aimé ses images descriptives, ses images qui parlent ou qui sollicitent l'imagination et l'inteligence du spectateur qui devient actif.
C'est un film qui nous parlent de l'errance affective et sexuelle d'un homme qui tente de resister à ses pulsions mises à l'épreuve par un l'intrusion dans sa vie d'un beau jeune homme. Jusqu'à la fin on se demande ce qu'il va advenir des pulsions du désirant. Trois possibilités : vont-elles être refoulées, maitrisées, ou sublimées ?

La beauté et l'homosexualité sont donc secondaires dans ce film car elles sont dites, alors que ce film est fondé sur le non dit. Son titre n'est donc pas bien choisi à mon avis.
C'est un film sur un homme malade et qui se sait malade - la scène chez le médecin, à qui Francois tente une demande d'aide en confiant qu'il se sent mal sans pouvoir dire comment, ou....., et le medecin de répondre : "jusqu'ici tu maîtrises, mais tu pourrais recommencer, c'est ça ?", cette scène donc, nous dit que cet homme a déjà commis l'irréparable en se laissant déborder par ces pulsions - C'est ici que se noue la dimension perserse du personnage.
C'est pour cela qu'il ne faut surtout pas aller voir se film en esperant voir un film gay avec un Apollon. François pourrait être l'objet de pulsion hétéro sexuelles et Apollon être une Vénus, cela ne changerait rien au propos et au sens du film. Je veux dire - et enfoncer une porte ouverte qui ne l'est manifestement pour certains des auteurs de critiques sur cette page - que ni la beauté ni l'homosexualité ne sont une forme de perversion.

J'ai aimé ce film qui me donne l'impression d'être sensible et intelligent. C'est tout ce que je demande au cinema et à tout art.

Film très lent et assez spécial mais très dur et choquant !! Certaines scènes sont hyper crues et même s'il ne se passe pas grand chose on se prend à vouloir suivre jusqu'au bout !! La scène finale est très éprouvante !! A voir une fois mais pour public averti !

J'ai embarqué dans le film par intrigue, je me demandais où cette histoire nous mènerait, malheureusement j'ai été assez déçu, on ne sait pas ce qui advient de Christian, mais j'ai conclu qu'il était mort, j'ai trouvé la scène de viol intense et je n’ai pas aimé cette brutalité gratuite, je ne m’y attendais vraiment pas.
Ça finit bizarrement avec le retrait d'argent, et on se demande pourquoi, est-ce l'argent que Christian avait demandé? je ne sais pas, on se perd dans l'histoire, la fin nous laisse sur des questionnements, ma grande surprise était de voir apparaître le générique.

De cette réalisation forte se dévoile une histoire choc. Olivier Hermanus a du talent, c'est indéniable, mais dans "Beauty" le malaise pèse tout le long. De part cette volonté de montrer la nature humaine sous ses plus noirs aspects, mon avis reste négatif !

Se taire, attendre, espérer, suspendre sa vie et croire que l'on peut encore changer les choses sans réaliser qu'il est trop tard. Deon Lotz incarne tout cela à la perfection dans cette atmosphère noire de la socité bien pensante d'afrique du Sud. Une fois passée cette scène assez pénible et crue (mais parfaitement crédible) du début du film on a compris que le chemin sera laborieux pour atteindre le meilleur valeur but de la vie, le bonheur.

Je déteste les films où à la fin j'ai des millions de questions à poser au producteur !!
Christian est il mort ou pas? Car l'image nous arrête quelques instant sur la surface de la piscine et quand on regarde la piscine, on pense qu'il est dedans vu que François ramasse des fringues au fond de la piscine avant? Mais ensuite François pause la question à sa fille si elle a croisé Christian depuis et elle dit non que ça fait longtemps... donc bon on est pas plus avancé là.
Donc ou Christian est mort ou Christian n'a rien dit et continue à vivre avec ce lourd secret vu que François continue à vivre tranquillement. Mais pourquoi il retire autant d'argent à la fin? C'est pour s'enfuir? trop de questions pour peu de réponses.

Beauty est un film à qui j'attribue une note " moyenne + ". Il m'a vraiment dérangé. Heurté à plusieurs moments. Et c'est certainement la volonté du réalisateur. Certaines scène, surtout une en fait, sont très crues et ne peuvent pas évidemment pas nous laisser insensible.
Mais le jeu des acteurs est excellent et le casting brillant, véritablement. Ils donnent du corps à ce film.
Beauty vaut donc la peine d'être vu !

Dans les films traitant de l’homosexualité et plus particulièrement de la difficulté d’accepter cette orientation sexuelle, les protagonistes sont souvent coulés dans le même moule : un jeune homme (ado, la vingtaine ou à la limite la trentaine), souvent pas désagréable physiquement et plutôt sympathique ou en tout cas qui emporte l’empathie du spectateur. Ici le réalisateur a laissé de côté ces stéréotypes pour se tourner vers un personnage de quadragénaire pas vraiment sex-symbol et plutôt antipathique au premier abord. Il est d’autant moins qu’il représente une partie de la population sud-africaine qui est restée sur un fonctionnement d’apartheid, ce qui fait de lui en outre un personnage raciste ; vraiment très rare dans les films à thématique et personnages gays. Le film nous épargne aussi la recherche de l’acceptation par le personnage et son entourage de son orientation sexuelle, ici il la vit de façon mécanique et cachée et en se dégageant de toute émotion. C’est d’ailleurs là la principale caractéristique de ce personnage, il ne manifeste jamais aucune émotion que ce soit avec ses rares partenaires sexuel ou sa propre famille (femme et fille). L’intrigue du film repose en fait sur la fissure dans cette armure d’indifférence qu’il s’est construit pour survivre au jour le jour et qui cède au moment où il rencontre le fils d’un vieil ami qui est aussi beau que jeune et sympathique ; l’attirance de notre quadragénaire est immédiate et irrépressible. Le réalisateur n’a pas fait un film bavard et les nombreux plans non dialogués servent à tracer le portrait d’un homme frustre qui se découvre à l’observation de ce jeune homme des pulsions, physiques bien sûr, mais aussi émotionnelles dont il avait fait le deuil. Les nombreuses séquences où son visage est filmé permet de voir cette évolution (le jeu de Deon Lotz est d’ailleurs de ce point de vue bluffant), ainsi que ceux sur le jeune Christian qui donnent le point de vue de François et sa vision de ce garçon, ainsi que l’attirance de plus en plus malsaine qui en découle. J’ai trouvé le film poignant et très vrai dans son approche d’une homosexualité clandestine avec une haine d’elle intériorisée, qui montre la force de la société sur les individus qui se construisent sur un rejet de leurs pulsions les plus intimes. Un film qui est rare dans le paysage des films homos, mais offre au genre un point de vue original qui mérite à lui seul le visionnage du film, même si la toute fin du film est un peu faible au regard du reste ; en tout cas elle nous épargne le happy-end.

Sans tomber dans la critique artistique pure, car je suis loin d'être une spécialiste, je dois quand même avouer que c'est un film extrêmement dérangeant. J'ai été submergée par l'ambiance malsaine qui règne dans ce film et la lenteur avec laquelle l'action se déroule m'a plus d'une fois donné envie de tout arrêter. Je m'attendais à une romance et je me suis retrouvée à suivre un homme en crise, traquant un jeune homme qu'il désire à s'en rendre malade...j'ai donc été très deçue. Néanmoins je dois reconnaître que l'acteur principal nous a proposé une prestation véritablement impressionnante par sa justesse et cela vaut d'être souligné.

Le thème de Beauty n'a pas de frontières. Celui de l'emmurement d'un homme, piégé par les règles sociales et son incapacité psychologique à vivre autrement son homosexualité que de façon clandestine et honteuse. Le sujet est cependant extrêmement ancré dans le contexte de la société blanche sud-africaine, avec ses relents de racisme, l'apartheid est toujours dans les têtes, et sa virilité exacerbée. Olivier Hermanus montre des regards, fait entendre des silences, entretient le mystère de la douleur des âmes. Le film est froid, dénué d'empathie envers son personnage principal. Son impact est moins fort que ce qu'il aurait pu être, d'un pur point de vue émotionnel. Il en émane cependant une certaine puissance et un malaise considérable appuyés par l'interprétation remarquable de Deon Lotz.

Un film dérangeant (pas forcément utile, particulièrement certaines scènes) mais interprété à la perfection, notamment par le comédien principal !!!

Un très grand film, prenant à rebours toute l'idéologie de la victime et du coupable. La dimension "homo" n'a au fond que très peu d'importance dans ce drame où un individu enfermé dans sa blessure narcissique se dirige lentement et sûrement vers le passage à l'acte criminel.
La photographie est également excellente.

Super film. Pas facile certes. Mais ne pas se fier aux critiques superficielles. Y aller et juger par soi-même.

Je voulais avoir des nouvelles de l 'Afrique du Sud en allant voir "Beauty" d'Oliver Hermanus, mais ma curiosité n'a pas vraiment été satisfaite.
J'ai suivi le parcours d'un homme cinquantenaire, blanc, afrikaner, solitaire, qui flashe sur le fils d'un ami, ne vivant que pour le suivre, l'observer et plus si possible...
C'est filmé de façon très contemplative, le réalisateur essayant de nous mettre dans la peau du personnage principal, nous transformant en voyeur, espérant ainsi mieux nous faire partager ses démons.
Je l'avoue, je n'ai pas vraiment goûté aux plaisirs du voyeurisme. Mon esprit a pu passer du temps à observer les arrières plans du film, mais, là non plus, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous l'oeil.
Le film se passant chez des blancs, isolés, racistes et homophobes. On ne voit qu'une fac remplie de blancs, une plage visiblement interdite aux gens de couleur et des restaurants où la seule personne de couleur est bien sûr le serveur.
Bon, il reste le sujet principal du film, plus universel sans doute, avec cette homosexualité refoulée du héros principal. Là aussi, malgré la présence certaine de l'acteur principal, Deon Lotz, au regard bleu acier et à la rondeur vaguement attendrissante, on reste sur notre faim. Les scènes s'étirent interminablement, on suit le beau jeune homme, on le regarde vivre mais il ne fait pas grand chose d'intéressant.
A deux reprises, nous avons droit à deux scènes plus hards. La première rassemble quelques hommes blancs dans une ferme isolée, lieu d'une orgie homosexuelle glauque, notre héros sodomisant un compagnon de passage tout en matant un film porno gay. La deuxième, tout aussi sinistre, je ne la narrerai pas puisqu'elle constitue le point crucial du dénouement de ce film et que je ne veux pas gâcher le plaisir de ceux qui iront le voir (?) La suite : http://sansconnivence.blogspot.com/2011/11/beauty-de-oliver-hermanus.html
Fin :