Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2011, ce documentaire réalisé par Michael Radford (Le Facteur, Le Marchand de Venise) rend un hommage exceptionnel au musicien français Michel Petrucciani (1962-1999), illustré par des images d''archives et d'interviews du pianiste de jazz, de ses anciens collaborateurs et de ses proches, dont son fils atteint comme lui d' ostéogénèse imparfaite. Film de commande - Michael Radford n'avait même jamais entendu parlé du musicien avant de commencer ses recherches - Michel Petrucciani n'en demeure pas moins un film animé d'une fascination contagieuse pour le personnage. L'énergie débordante du musicien, décédé en 1999 à l'âge de 36 ans, est caractérisée par un montage vif et alerte, absolument passionnant, renvoyant au désir de Michel Petrucciani de vivre intensément tout ce qu'il voulait vivre.Malgré certains effets de style dispensables (la répétition d’une horloge qui tourne est même de mauvais goût), Michael Radford croise habilement le portrait d'un homme avec celui du musicien, en évoquant le génie de l'artiste mais aussi sa face cachée et ses ennuis avec la drogue. Le réalisateur indique : "Je suis convaincu que c’est dans les défauts d’un être qu’on trouve ses véritables qualités humaines. Et Michel avait incontestablement des défauts". Qu'importe que l'on soit passionné par la musique jazz, Michel Petrucciani est avant tout l'histoire d'un homme bon vivant, séducteur et enragé, qui a immédiatement su surmonter son handicap, la maladie des os de verre qui stoppa sa croissance à 99 centimètres. De sa naissance à la découverte de la musique en passant par son premier concert donné à 13 ans, ses relations avec les femmes (quatre mariages), jusqu'à la consécration mondiale et la signature avec le label Blue Note, le film de Michael Radford émeut, faire rire mais surtout éclaire sur ce génie, cet immense d'artiste qui repose aujourd'hui au Père Lachaise aux côtés de Frédéric Chopin.