Russ Meyer, c'est un peu le pape dans le domaine de la sexploitation américaine. Ayant réalisé pas moins de 29 longs métrages des années 1950 à 2001, ce "Supervixens" fut réalisé en l'an de grâce 1975 et marqua le retour de Meyer dans le cinéma d'exploitation, suite au bide du film "The Seven minutes". Pour ce premier Russ Meyer qu'il m'ait été donné de voir, j'avoue que je suis plutôt surpris. Généralement, même si j'apprécie le cinéma bis, certains films me laissent complètement indifférents tandis que d'autres me passionnent au plus haut point. Et là, j'avoue que "Supervixens" m'a bien branché. Non pas pour sa mise en scène, plutôt banale, ni pour ses actrices à la poitrine plantureuse (quoi que...), mais par son scénario complètement déjanté et inventif. Ainsi, l'on suit le parcours d'un jeune pompiste à travers les Etats-Unis, obligé de quitter sa ville après s'être fait accusé du meurtre de sa petite amie, achevée par un flic véreux (Charles Napier, encore dans un rôle de bad guy, pour notre plus grand plaisir). Si la longue séquence d'exposition est lente et peu passionnante (c'est là ou j'ai commencé à avoir peur quant à la qualité du film), l'heure restant voit son rythme s'accélérer, de même que les gags, à l'instar des cartoons de la Warner ou de Tex Avery (les donzelles à poil en plus). De ce fait, soit on adhère à l'univers délirant de Meyer, fait de nymphomanes siliconées, de mâles en rut complètement débile et de situations loufoques à souhait, soit on adhère pas. Pour ma part, j'ai adhéré entièrement au délire, cachant aussi une féroce critique de la société américaine tout en donnant un coup de pied au puritanisme américain des années 70. Pour le peu que l'on accroche à "Supervixens", le film apporte un grand plaisir durant le visionnage malgré le côté kitsch, la réalisation banale et l'écriture stéréotypée. Un film bis au capital sympathie fort élevé.