Il y a 15 ans personne n'aurait oser parié sur Marvel Comics
pour la course au titre des meilleurs adaptations audiovisuels de super-héros.
Dans les effectifs Marvel, depuis les années 80, on comptait seulement un film avec en vedette un canard particulièrement
ridicule, un Punisher assez sobre, un captain america direct-to-video
et un projet des 4 fantastique qui ne verra finalement pas le jour, pour synthétiser aucun succès commercial à l'horizon.
Chez DC Comics, les Batman et Superman se portent au mieux, du moins les premiers volets, qui ont eux faits d'incroyables recettes pour
la Warner Bros et ont gagner la reconnaissance d'un large public. Fondé en 1993, Marvel Studios veut aussi imposer sur le devant de la scène leurs héros, Blade se pose comme un choix judicieux, on
joue la carte de la sécurité, Blade n'est effectivement pas
de l'envergure d'un Captain America ou d'un Hulk, plutôt un personnage secondaire, si le film est un échec, ce n'est pas vraiment dramatique pour les fans. De plus, les films sur les vampires n'ont jamais présentés un grand risque au niveau du marketing.
La création de Gene Colan et Mark Wolfman sort sur grand écran
en 1998, c'est un petit succès certes, mais parvient à convaincre
Marvel Studios de sortir l'artillerie lourde avec
2 ans plus tard X-Men, qui sera suivi de Spider-Man.
C'est Wesley Snipes qui est retenu pour jouer le diurnambule,
autant dire de suite qu'il serait à peine imaginable
de voir un reboot de la franchise pointé le bout de son nez tant le rôle du chasseur de vampire lui colle à la peau (dire que les producteurs hésitaient entre lui, Denzel Washington et Laurence Fishburne, heureusement la meilleure décision fut prise et Snipes engagé), on ressent la volonté d'apporter une nouvelle dimension au chasseur, l'insérer dans une époque moderne, pari réussi, Snipes a vraiment la classe dans le costume, avec sa personnalité stoïque d'anti-héros pince-sans-rire, renforce l'efficacité du personnage (à noter ses tatouages tribal stylés) côté arsenal, il n'a vraiment pas à rougir, une vrai armée à lui tous seul.
Stephen Dorff, bien que charismatique, ne s'impose pas comme un méchant mémorable, peut être pour le manque d'émotion chez le personnage, totalement détaché de son entourage. A l'inverse, Whistler est bien introduit aux cotés de son disciple, une relation père-fils assez confuse.
Ce qui est frappant est l'inégalité des scènes, tantôt on est enthousiaste, je pense notamment à la scène d'intro et les scènes de combat, tantôt on s'ennuie un peu, comme les passages avec la fille sauvée par Blade à l’hôpital , des inégalités pouvant se justifiant par un budget restreint, ce qui expliquerait aussi des effets spéciaux moyens, même pour l'époque. Stephen Norrington s'en sort plutôt bien avec son second film, les ralentis et les positions de la caméra sont sans doute un avant-goût des films d'action tels que Matrix ou Underworld, un apport non négligeable en conséquence. On retient aussi une bonne ost, avec l’inoubliable mix de Confusion de New Order que l'on entend durant la blood rave party.