C'est le genre de films qu'on achète un peu par hasard en DVD, dont on n'a jamais entendu parler mais vendu à bas prix, voyant qu'il a remporté quelques récompenses dans des festivals dont on apprend l'existence pour la première fois... Bref, si un petit espoir est possible, la méfiance reste de mise. Et en effet, on peut se demander quelle était la concurrence de l'époque tant le résultat n'a vraiment rien de folichon. Il y a bien cette première scène, moyennement filmée, longuette mais efficace et inattendue, laissant augurer un polar légèrement singulier, personnel. Hélas, la réalité nous rattrape rapidement à travers cette mise en scène se voulant parfois aérienne restant pourtant très terre-à-terre, le manque de budget se ressentant d'emblée par cette photo blafarde, presque cafardeuse, sans que je sois du tout sûr que c'était le but initial.
Niveau scénario, une banale histoire de braquage, dans laquelle on essaie d'injecter de la mélancolie à travers des personnages marqués par la vie, ce qui fonctionne par intermittences (notamment le côté « le destin est parfois capricieux »), mais aux dialogues trop moyens pour vraiment prendre, certains rebondissements apparaissant trop opportunistes ou déjà vus pour réellement convaincre. Dommage, l'interprétation était plutôt à la hauteur et les codes du genre respectés par un réalisateur probablement doté de bonnes intentions, réussissant quelques scènes
(la rencontre entre Gully et Jody le soir du Nouvel An, joli moment)
, montrant au passage à quel point la carrière de Val Kilmer, dans un étrange second rôle, est au fond du trou, sans oublier l'apparition surprise d'une autre « guest-star » passant probablement dans le coin à ce moment... Rien de déshonorant, mais une grande logique d'avoir sorti directement en DVD cette série B sans réelle envergure.