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    30° Couleur
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "30° Couleur" et de son tournage !

    Une jolie réflexion sur la famille et la notion d'identité

    Le charisme de Lucien Jean-Baptiste

    L'énergie et la folie d'Edouard Montoute

    Un film coloré, exotique mais sans cliché

    La génèse du projet

    Le réalisateur Lucien Jean-Baptiste explique ce qui l'a poussé à faire ce film, montrant par la même occasion à quel point 30° Couleur s'inspire de son propre vécu : "Après La Première étoile, j’avais en tête une histoire de retour au pays natal depuis le jour où ma mère m’avait annoncé qu’elle ne voulait surtout pas être enterrée en Martinique, ce qui avait été un véritable choc pour moi ! J’avais donc imaginé, à l’époque, l’histoire d’un professeur antillais contraint d’aller récupérer le corps de sa mère décédée aux Antilles", se rappelle-t-il, en ajoutant : "Je voulais y greffer mes propres expériences, ma méconnaissance de la culture, de l’histoire et de certaines traditions antillaises. Parler de cet effet dévastateur et pervers des mégapoles sur les cultures d’origine des populations qui les composent."

    Une collaboration fructueuse

    Le réalisateur Philippe Larue a rencontré Lucien Jean-Baptiste sur le tournage du premier film de celui-ci, La Première étoile. A l'époque conseiller à la réalisation, Larue s'est fait remarquer par le metteur en scène : leur rencontre a donné naissance à une envie de cinéma qui a abouti aujourd'hui au film 30° couleur, ainsi qu'à une belle amitié.

    Des amis de longue date

    L'acteur Edouard Montoute et le réalisateur Lucien Jean-Baptiste se connaissent depuis longtemps, leur rencontre datant du tournage du film Du bleu jusqu'en Amérique de Sarah Lévy en 1999, dans lequel ils jouaient deux paraplégiques.

    A l'opposé du "gentil black"

    Lucien Jean-Baptiste, qui incarne Patrick dans 30° Couleur, a fait un véritable travail sur la composition de son personnage, qu'il voulait le plus éloigné possible de son rôle de "gentil raté" dans son précédent et premier film La Première étoile : "Philippe avait envie que j’évolue comme acteur. Et inutile de vous dire que je partageais ce désir de m’éloigner de mon emploi habituel du "gentil black". Surtout, au-delà de mon cas, de faire évoluer les choses dans le cinéma français : jouer un Noir qui occupe un poste important comme il y en a de plus en plus aujourd’hui. Or, Patrick a non seulement le savoir, mais aussi le pouvoir et l’argent. Et, pour le jouer, je me suis donc imprégné de la manière dont ces gens de pouvoir se tiennent physiquement avec une certaine droiture. Cela m’a permis d’aller à l’opposé du personnage de La Première étoile qui était, à sa manière un cliché : le Noir qui n’a pas de travail, turfiste, fainéant…", explique-il, en concluant : "On voulait montrer qu’en étant parfaitement intégré on pouvait être confronté à d’autres problèmes. Les gens issus de minorités ont parfois tendance à en faire un peu trop lorsqu’ils réussissent."

    Edouard Montoute sur son travail d'acteur

    Edouard Montoute nous parle de son rôle de Zamba, un rôle physique et délicat, qu'il a dû travailler et remettre en question : "Je n’avais qu’une seule certitude : ce Zamba n’était pas moi. Alors, dans ma tête, j’ai commencé à l’imaginer plus petit, pour le rapprocher physiquement de moi. Et aujourd’hui, si je dois vraiment le définir, je vois Zamba avec l’énergie d’un lutin enfermé dans le corps d’un monstre".

    L'acteur a également fait un véritable travail d'approfondissement de son personnage, plus complexe qu'il n'y paraît selon lui : "La complexité était de creuser à l’intérieur de la personnalité de Zamba. Dans mon esprit, il y a une violence chez lui. (...) Le plus compliqué pour moi fut donc d’aller chercher les vraies sources de cette violence qui n’étaient pas expliquées dans le scénario. J’ai ainsi imaginé qu’il avait dû faire un peu de prison pour des délits mineurs, qu’il avait eu vraiment des mauvais jours dans sa vie. C’était vraiment passionnant à composer", conclut-il.

    Zamba malgré tout

    A l'origine, Edouard Montoute n'était pas pressenti pour le rôle de Zamba : trop petit, trop maigre, pas assez antillais, il ne convenait pas au personnage du scénario. C'est après les auditions qu'il est finalement sorti du lot, son énergie et son rythme faisant la différence, comme l'explique Lucien Jean-Baptiste : "C’était un tourbillon, une tempête, capable de faire naître parallèlement l’émotion. Il est alors apparu évident que Zamba serait interprété par Edouard, même si le personnage devenait du coup un peu moins antillais que ce qu’on avait imaginé. Mais l’essentiel était là : le moteur."

    Un travail tout particulier sur les couleurs

    Le directeur de la photographie Renaud Chassaing a porté un soin tout particulier à la dichotomie des couleurs entre Paris et la Martinique. Il s'est également appuyé sur les codes du carnaval pour mettre en place un vrai travail sur les couleurs du film. En effet, durant cet évènement, tout le monde est en rouge au moment du Mardi Gras, et en noir et blanc lors du Mercredi des Cendres. Pour le Lundi Gras, plus multicolore, le choix s'est porté sur le rose, caractéristique dominante du personnage de Zamba (Edouard Montoute). Un travail minutieux à la hauteur du titre du film, 30° couleur !

    Des répétitions primordiales

    A la fois réalisateur et acteur, Lucien Jean-Baptiste a préféré laisser les rênes du tournage à Philippe Larue et se consacrer sur les répétitions, jugées essentielles dans un film comme celui-ci : "Les répétitions ont duré 3 semaines. Cela constitue un moment vraiment essentiel car on n’a pas les moyens d’arriver sur le plateau et de prendre 4 heures pour mettre chaque scène en place, notamment sur ce film où on se retrouvait à tourner en plein carnaval, qu’on ne maîtrisait pas ! On compense donc par du travail en amont", résume l'acteur-réalisateur. Philippe Larue complète : "Tout part en fait des répétitions où, là, on est en stéréo vis-à-vis des acteurs. Et, une fois sur le plateau, on passe en mode «mono» pour que ce soit intelligible".

    Un duo de réalisateur bien préparé !

    Philippe Larue et Lucien Jean-Baptiste ont commencé à travailler sur le film après leur première collaboration sur La Première étoile. Ils ont commencé à écrire le scénario d'après la propre expérience de Lucien Jean-Baptiste, mais également des débats sur l'exil et l'immigration, deux thèmes chers au duo. Pour être le plus crédible possible, ils sont aussi partis écrire en Martinique, comme l'explique Lucien Jean-Baptiste : "L’idée en tout cas était d’être au plus près de cette culture martiniquaise pour tendre, à partir de là, vers l’universel. Et permettre que se retrouvent dans notre histoire aussi bien le Martiniquais que le Français de métropole qui a quitté Marseille ou Besançon pour Paris. Ou tout autre déraciné, de quelque origine qu’il soit !".

    Autant en emporte la foule

    Pendant le tournage, qui a eu lieu en plein carnaval, Edouard Montoute s'est complètement perdu, l'acteur ayant été littéralement aspiré par la foule sans entendre le "Coupez !" du réalisateur : "On a fait beaucoup de plans volés où la caméra me suit et, à certains moments, je n’entendais pas le "Coupez" et je continuais ma route. Porté par la marée humaine, je me retrouvais très loin de l’équipe et incapable de les repérer d’un coup d’œil pour les rejoindre au plus vite, car ils étaient tous habillés en rouge pour ne pas se faire remarquer à l’écran ! Dans ce cas, il faut remonter le fleuve et ça n’a rien d’évident, je vous jure !", se remémore le comédien avec humour.

    En plein carnaval !

    Le film a été tourné en plein carnaval martiniquais, pour que le tournage puisse profiter de l'énergie propre à l'événement. Par la même occasion, le carnaval a permis de structurer le film, comme l'explique Lucien Jean-Baptiste : "On a été plus méthodique (que pour le premier film), ne serait-ce que dans la construction du film autour des trois jours clés : le Lundi gras, le Mardi gras et le Mercredi des Cendres."

    Un deuxième film prometteur !

    30° Couleur est le deuxième film de l'acteur Lucien Jean-Baptiste, après le joli succès de La Première étoile (1 647 563 spectateurs !).

    Références...

    Les références avouées des réalisateurs Lucien Jean-Baptiste et Philippe Larue pour 30° couleur sont des comédies italiennes comme Le Fanfaron, ou d'autres films tels Zorba le Grec et After Hours de Martin Scorsese.

    Zamba/Anthony Quinn : même combat

    Le personnage de Zamba a plusieurs inspirations, qui transparaissent dans son prénom. En effet, comme l'explique son interprète Edouard Montoute, "Zamba est la contraction de deux personnages joués par Anthony Quinn, Zorba dans Zorba le Grec, et Zampano dans La Strada."

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