Je ne m'attendais pas à de la dentelle, sans savoir pour autant qu'il s'agissait d'une production Judd Apatow, ce qui m'aurait amené à rehausser le potentiel de vulgarité. Pourtant, la première partie s'avère plaisante et bien menée. C'est assez incisif, clair dans sa situation et ses enjeux, toujours dans une logique de comédie certes pas très légère mais restant marrante et gentiment provoc. On reste à un niveau tout aussi correct lors de l'arrivée dans la communauté hippie, certes bien chargée niveau caricatures, mais suffisamment drôle, énergique et attachante pour que, là encore, cela fonctionne, amenant certaines situations et dialogues inattendus, renforcés par la bonne utilisation du décor naturel par David Wain. Hélas, cela se gâte fortement par la suite, le trait appuyé plutôt sympa jusque-là devenant vraiment épais, et s'il reste toujours quelques passages savoureux de temps à autre (les visions sous acide vont assez loin), d'autres sont carrément inqualifiables (en plus d'être incroyablement longue et vulgaire, la scène où George se perd dans des allusions sexuelles immondes n'a ni sens, ni légitimité). Surtout, cette histoire de
casino fait vraiment rajoutée, sans parler du revirement très peu crédible de Seth contre les siens
, totalement en contradiction avec ce qui avait pu être développé auparavant. Au moins les autres sont-ils épargnés, on ne tombe dans le « hippie bashing » facile, quitte à en rajouter niveau bons sentiments et « happy end ». Et les acteurs sont excellents : Jennifer Aniston (formidable, comme toujours), Paul Rudd, Justin Theroux, Malin Åkerman, Joe Lo Truglio et surtout Alan Alda dans un réjouissant numéro. Bref, un film que j'aurais vraiment voulu apprécier (ne serait-ce que pour son sujet), mais se sabordant un peu tout seul au point que je retiens surtout cette seconde partie répétitive et lourdaude, alors que tout est loin d'être à jeter dans cette comédie pas totalement ratée, mais vraiment pas réussie non plus.