Un joli petit film, 1ere œuvre pour Nolwenn Lemesle. Beaucoup de charme dans la description de ce groupe d’ados, un peu glandeur, un peu paumé. Le leader du groupe est le personnage féminin, Erell, un peu garçon manqué, Adèle Exarchopoulos dans son premier rôle au cinéma, 1 an avant le cultissime «la vie d’Adèle » , et l’on découvre tout le talent qui se révèlera définitivement sous la direction de Abdellatif Kechich , qui en fera ensuite une des actrices les plus « bankables » du moment . Un regard farouche, un «faux » naturel qui imprime la pellicule de la caméra, une désinvolture et un charme certain, un peu sauvage , tout d’une grande actrice. Les petits jeunes font un peu les 4OO coups, petites bêtises, gentiment. Mais surtout Erell est le souffre-douleur de sa famille, sans raison évidente, très bonne Zabou Breitman , en mère acariâtre, atteinte d’une maladie grave, et qui préférait sa sœur , et Tchéky Karyo , le paternel, dans un rôle original , éloigné de son profil habituel , en mari un peu passif et soumis. Erelle passe son temps à tout filmer avec un petit caméscope , ce qui permet une sorte de distanciation au 2eme degré, très intelligent. La sœur reviendra au bercail après 4 ans d’absence pour présenter son mari. Mais cela créera des conflits et les jalousies du passé ressurgiront. Cette 2eme partie est peut-être moins réussie, moins fluide, un peu forcée. Mais le film garde un vrai ton, naturel , impressionniste et les scènes extérieures des fêtes des jeunes ou celle du 1ere flirt de Adèle sont très réussies . Norwenn Lemesle a une vraie palette d’artiste.