Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 202 abonnés
4 187 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 2 février 2013
Alors qu'il vient tout juste de nous quitter, on peut affirmer qu'Alain Corneau aura été un cinéaste accompli et éclectique. Sa carrière aura démarré avec un succession de 4 policiers noirs qui l'installèrent d'emblée dans la liste des maîtres du genre. Il ne reviendra au genre que deux fois en 30 ans dont une fois pour un remake contesté du "Deuxième souffle" de Melville dont il était considéré à ses débuts comme un des héritiers. Après l'aventure épique de "Fort Saganne" qui manquait un peu de souffle il nous plonge en plein XVIIème siècle pour un film aux accents poétiques d'une somptuosité visuelle rarement atteinte par un cinéaste français. Le film s'écoule sur un mode très lent auquel le spectateur s'accommode sans mal tant le jeu des acteurs est raccord avec le propos de la voix off de Depardieu père. Le thème du film est intemporel et continue encore de diviser la communauté artistique en ces temps du marketing roi. "L'art pour l'art" ou "l'art pour plaire" telle est la question ouverte par Corneau et matérialisée par l'opposition entre Marielle et Depardieu père et fils. Mais Corneau nous parle aussi des rapports entre maître et élève et particulièrement du moment de l'émancipation toujours vécue comme douloureux. Se rajoute une histoire d'amour poignante entre le jeune musicien et la très gracile Anne Brochet. Du grand art qui nous offre des plans somptueux qui en sont pas sans rappeler les tableaux d'intérieurs du peintre flamand Vermeer.
Au 17e siècle, un célèbre musicien misanthrope prend sous sa protection un jeun élève. Un film gracieux et subtil, visuellement sublime, porté par une interprétation remarquable et une BO sublime aux airs baroques. Récompensé par 7 Césars dont celui du meilleur film en 1992.
Un très très bon film, véritablement fidèle au roman de Pascal Quignard. L'ambiance de ce film est magnifique. Les décors sont époustouflants et clairement inspirés du clair-obscur si bien qu'on se croirait parfois face à une peinture de Georges de la Tour. Ce film est cru sans être grossier. Il nous présente plusieurs vies d'hommes et de femmes, dont les caractères et les sentiments sont magnifiquement dépeints, à l'époque de la Renaissance. Le contexte historique est respecté dans les moindres détails et cela crédibilise l'ensemble de l'oeuvre. Le thème de la musique, et même de l'Art en général, est au centre du film. Mais l'un des sujets du film, c'est aussi l'humanité. Les personnages sont différents, et profondément humains. Rien à redire sur les acteurs. Ils sont impeccables. C'est une très belle oeuvre de Monsieur Corneau.
Un sujet difficile, à partir d'un roman exigeant, et au final une réussite. Tout est dans le non-dit et M. de Sainte-Colombe, comme sa fille aînée, choisit l'exégèse et l'ascèse dans l'exercice de son art, ainsi que dans sa vie. Il fallait des interprètes à la hauteur d'un tel défi : Marielle et Anne Brochet sont admirables. Un des meilleurs Corneau.
Ce film est une pure merveille. Grâce à de continuels plans fixes, le film retranscrit à merveille l'austérité janséniste de Sainte-Colombe, la lenteur et la beauté faramineuse des décors permettent au spectateur de rentrer dans un tableau vivant, avec des couleurs, photographies grandioses. La musique, est-ce bien la peine d'en parler, reste l'élément fondateur de toute la réalisation -sans oublier qu'elle reste le thème principal de l'histoire-. De plus, l'histoire est fidèlement adaptée. Les acteurs, Anne Brochet, Jean-Pierre Marielle et Gérard Depardieu sont si parfaits qu'ils en deviennent inhumains ; le final du film est d’ailleurs un moment d'une rare intensité, montrant que les deux acteurs sont des monstres incontestés du septième art. La première partie est peut-être un peu longue, et Guillaume Depardieu a du mal à porter sur ses épaules le rôle de ce personnage qu'est Marin Marais. Mais sinon, l'ensemble reste excellent.
Film très prenant, l'un des petits joyaux du cinéma français, j'ai réellement accroché, bien qu'étant loin d'être un fan du cinéma de Corneau. Depardieu y est surprenant, mais la claque du film reste pour moi la prestation parfaite de Jean-Pierre Marielle, sublime dans ce rôle génialement interprété. Sublime film, qui souffre cependant de quelques longueurs sans symbolisme, aucun.
Magnifique film de genre. Quel plaisir de se retrouver à l'époque de ces musiciens talentueux. Film rare pour une évocation rare de la musique de la renaissance. Marielle est formidable en esthète incorruptible. La musique avant tout, avant l'être même. C'est superbe et quel univers passionnant
"Votre palais est plus petit qu'une cabane et votre cour est moins qu'une personne". Une éloge de la musique comme expression et refuge de l'ame avec un Jean-Pierre Marielle habité par le souvenir de sa femme disparue. Composé uniquement de plans fixes, d'une belle lumière le rapprochant des peintures, le film oppose la vie austère à celle de la vie des palais par le biais de ses deux interprètes principaux. l'austérité, la pérséverance comme moyen de création. "Vous faites de la musique, Monsieur, mais vous n'êtes pas musicien! " lance Marielle au jeune Depardieu. La bande son, composé de morceaux de viole de Gambe, sans etre mon genre de prédiliction est assez intéressante. rapprochement final émouvant. Un beau film d'Alain Corneau meme si un peu rigide dans sa partie finale.
C'est vrai que l''aspect austère du film peut rebuter et que le fait que Guillaume incarne le personnage de Gérard Depardieu jeune n'est pas convaincant, mais peu de films français peuvent se vanter d'être aussi ambitieux. Il faut même avouer que la fine couche d'austérité du film se cache beaucoup de chaleur en particulier pour la fin très émouvante. D'un casting d'un ensemble très convaincant, ce sont surtout Gérard Depardieu et Jean-Pierre Marielle qui tirent leurs épingles du jeu. La musique quand à elle est si sublime qu'on aurait envie de fermer les yeux et de l'écouter mais ce serait passer à côté de la très réalisation sur le plan de l'esthétisme d'un Alain Corneau au meilleur de sa forme. Donc vous l'avez compris ce film est à voir absolument.
Très beau film, à l'ambiance tendue qui subsiste jusqu'à la fin du film. On est au coeur de la musique, de l'inspiration créatrice, mais aussi de la mort et de son impossible deuil. L'austérité de ce film n'est jamais pesante.
Passionné de musique baroque, Alain Corneau réalise Tous les matins du monde en 1991. Ce film en costumes, baroque et austère surprend de la part d’un cinéaste passé maître dans la réalisation de polars en digne héritier de Jean-Pierre Melville. La surprise est même double quand on constate que le rôle principal est confié à Jean-Pierre Marielle utilisé ici dans un registre janséniste diamétralement opposé aux personnages hâbleurs et extravertis qui ont fait sa notoriété. Tous les matins du monde est le plus grand succès public de Corneau. Le même accueil favorable est constaté du côté des professionnels qui récompensèrent le cinéaste du Prix Louis-Delluc en 1991 et de sept Césars en 1992 dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Des acteurs touchants (sauf peut-être Guillaume Depardieu), une musique qui peut sembler lancinante au début, mais qui donne toute sa dimension au film. Les portraits, les plans fixes sont magnifiques, on reconnait de temps en temps des tableaux de Vermeer ou Rembrandt. Un scénario sans prétention, sans "rebondissements" modernes, mais c'est ce qui fait son charme, c'est vraiment captivant. Même la romance en filigrane n'apparaît pas comme superflue. Un très beau film ! Jean Pierre Marielle, quelle puissance d'interprétation !
4 718 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 22 octobre 2021
Tous les matins du monde est un drame psychologique. C'est un film sur la musique certes mais c'est aussi un film sur la descente d'un homme dans une double obsession et une préoccupation enragée de la perfection et un chagrin incessant pour une épouse perdue. Sans le vouloir le sombre protagoniste Jean-Pierre Marielle se transforme en une sombre comète qui sème le trouble ou la destruction même chez les plus innocents. Ou peut-être est-il particulièrement dangereux pour les innocents. Dans le film le jeune étudiant s'en sort plus ou moins indemne du moins pendant un certain nombre d'années parce que c'est un égoïste superficiel et manipulateur. Car il est difficile d'écraser l'âme de quelqu'un qui n'en a pas tant que ça. Il contient au moins une leçon précieuse qui devrait être prise à cœur par tout parent il ne faut pas négliger ses enfants tout comme il ne faut pas les priver des joies et des loisirs de la jeunesse. Madeleine la fille aînée du maître musicien est tellement en manque de compagnie et d'affection qu'elle se jette sur le premier jeune homme qu'elle rencontre et les résultats sont déchirants. Si on lui avait permis de rencontrer davantage de personnes de son âge et si on lui avait permis de faire sa cour par les voies normales elle aurait très bien pu se retrouver avec un mari aimant et une famille florissante...
A la fin de ce film, on reste assis et sans voix : on écoute la musique ! Un film historique, audacieux et délicatement mis en images par Alain Corneau. Méritant amplement ses 7 Césars ce Biopic démontre assurément beaucoup de qualités : décors, costumes, des dialogues profonds, une très belle photographie de Yves Angelo ... Alain Corneau nous offre des scènes émouvantes, de savoureuses séquences musicales, et un casting de très bonne facture. Le rôle délicat du Maitre violiste Monsieur de Sainte Colombe est magistralement interprété par Jean-Pierre Marielle. Outre l'émouvante participation de Michel Bouquet (le peintre Baugin), le film jouit des remarquables présences de Gérard Depardieu dans le rôle de Marin Marais, d'Anne Brochet dans celui de Madeleine sa fille ainée ...