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labadens
18 abonnés
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4,5
Publiée le 10 octobre 2024
Ce film d'Alain Corneau est un peu un OVNI dans sa filmographie qui me semble comporter plutôt des polars ou des films d'action. Là, il a adapté un roman consacré à la vie du musicien Marin Marais. C'est un film austère dans lequel le jeune Marin Marais sollicite Mr Sainte Colombe ; c' est un homme dur, exigeant et d'une grande sévérité. Il voit clair dans ce jeune Marin Marais qui ambitionne d'atteindre, par le biais de la musique, la Cour. "Vous faites de la musique, Monsieur, vous n'êtes pas musicien". Et pan ! Met le dans ta poche avec ton mouchoir par dessus. Je ne connais pas le roman mais le film est habilement monté . Au-delà de l'histoire proprement dite, le film est un régal pour les yeux et pour les oreilles. La photographie d'Yves Angelo, y est fort belle, en particulier les prises à contre-jour où les personnages apparaissent dans un écrin de verdure mais aussi des prises de campagne verdoyante donnant l'impression de véritables tableaux. Bien sûr, la musique du XVII -ème, orchestrée et arrangée par Jordi Savall est somptueuse. Y figure intermézzo de Lully marquant l'opposition entre la musique intimiste de Sainte-Colombe et la musique de cour à laquelle aspire Marin Marais… Coté casting, Jean-Pierre Marielle tient magistralement le rôle de l'atrabilaire et sévère Monsieur de Sainte-Colombe et réussit même à dégager un peu de compassion de la part du spectateur. Bien que son comportement égocentrique vis-à-vis de ses filles et de Marin Marais soit à la limite de l' acceptable, il faut bien avouer que la vie du musicien complètement intériorisée et vouée à la musique force le respect. Par ailleurs, il finit par accepter que Marin Marais soit son héritier après une dernière "première leçon". Les Depardieu , père et fils, sont impeccables. Le lrôle le plus émouvant du film est celui d'Anne Brochet qui joue à la perfection le personnage de Madeleine, la fille ainée Sainte-Colombe, le trait d'union entre tous les personnages du film. Rétrospectivement, la scène entre elle et Marin Marais est d'une grande beauté douloureuse et aussi d'une grande violence . Très beau film , fort esthétique qui est une belle illustration de l'éternel débat : l'art pour l'art ou l'art pour vivre.
A la fin de ce film, on reste assis et sans voix : on écoute la musique ! Un film historique, audacieux et délicatement mis en images par Alain Corneau. Méritant amplement ses 7 Césars ce Biopic démontre assurément beaucoup de qualités : décors, costumes, des dialogues profonds, une très belle photographie de Yves Angelo ... Alain Corneau nous offre des scènes émouvantes, de savoureuses séquences musicales, et un casting de très bonne facture. Le rôle délicat du Maitre violiste Monsieur de Sainte Colombe est magistralement interprété par Jean-Pierre Marielle. Outre l'émouvante participation de Michel Bouquet (le peintre Baugin), le film jouit des remarquables présences de Gérard Depardieu dans le rôle de Marin Marais, d'Anne Brochet dans celui de Madeleine sa fille ainée ...
La recherche de la "Perfection Absolue" .... Monsieur de Sainte-Colombe n'est pas un homme de "compromis" . C'est sans doute pourquoi, avec ses deux filles, il vit retiré du monde. Beaucoup plus tard, Frédéric Chopin cherchait à atteindre "La note bleue".
Bien sûr, les comédiens sont superbes, Anne Brochet et les Depardieu, mais pour Jean-Pierre Marielle, on pense au rôle de sa vie, comme Galabru, dans le Juge et l'assassin
Ce superbe film oppose le quotidien et le trivial, à la recherche de l'ABSOLU
4 718 abonnés
18 103 critiques
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4,5
Publiée le 22 octobre 2021
Tous les matins du monde est un drame psychologique. C'est un film sur la musique certes mais c'est aussi un film sur la descente d'un homme dans une double obsession et une préoccupation enragée de la perfection et un chagrin incessant pour une épouse perdue. Sans le vouloir le sombre protagoniste Jean-Pierre Marielle se transforme en une sombre comète qui sème le trouble ou la destruction même chez les plus innocents. Ou peut-être est-il particulièrement dangereux pour les innocents. Dans le film le jeune étudiant s'en sort plus ou moins indemne du moins pendant un certain nombre d'années parce que c'est un égoïste superficiel et manipulateur. Car il est difficile d'écraser l'âme de quelqu'un qui n'en a pas tant que ça. Il contient au moins une leçon précieuse qui devrait être prise à cœur par tout parent il ne faut pas négliger ses enfants tout comme il ne faut pas les priver des joies et des loisirs de la jeunesse. Madeleine la fille aînée du maître musicien est tellement en manque de compagnie et d'affection qu'elle se jette sur le premier jeune homme qu'elle rencontre et les résultats sont déchirants. Si on lui avait permis de rencontrer davantage de personnes de son âge et si on lui avait permis de faire sa cour par les voies normales elle aurait très bien pu se retrouver avec un mari aimant et une famille florissante...
Film qui se veut plus artistique que commercial et, à mon avis, peu exportable. Lent, il fait la part belle à la musique* et aux images* en s’inspirant des éclairages des tableaux d’époque. En revanche, les dialogues sont marmonnés Il s’inspire de Jean de Ste Colombe (qui a réellement existé), compositeur à la viole de gambe, instrument très prisé au Grand Siècle : veuf inconsolable et musicien hors-pair, il refuse les fastes royaux que son jeune élève –également amant de sa fille, ce qui conduira au drame – ne dédaigne pas. A noter que Gérard Depardieu père reprend le rôle du fils vieillissant joué au début par son propre fils Guillaume. *Pour donner une idée de l’ambiance du film, l’héritage musical que cherche à récupérer l’élève s’intitule « Le tombeau des regrets : les pleurs »
Tous les matins du monde, mais quel film ! Clairement le rythme est lent, l'histoire n'est pas dingue, mais c'est un vrai voyage au 18ème siècle qu'on nous propose et j'ai plonger les deux pieds dedans. Que dire de la photographie ? Juste magnifique. Plusieurs scènes nous donne l'impression de regarder un tableau où les personnage prennent vie. La musique est incroyable, c'est beau, touchant, rien à rajouter. Si je devais émettre une critique ce serais par rapport au jeu d'acteur de Guillaume Depardieu que je trouve parfois à côté de la plaque la où son père sublime le film. En bref, Tous les matins du monde n'est pas le genre de film disponible pour tout le monde, il faut aimer la romance, le 18ème siècle, ne pas être dérangé par un film très lent et être sensible à la musicale classique et à l'art, si vous vous reconnaissez la dedans, foncez et vivez pleinement ce voyage.
Un film difficile. Rien n'est dit, tout est suggéré. L'histoire inspirée sur des faits réels tient la route. Jean-Pierre Marielle est surprenant, il tient le film épaulé par Gérard Depardieu. La musique est magnifique bien sûr mais la photographie n'est pas en reste, avec une recherche permanente du cadrage et de la lumière. C'est lent bien sûr mais cela ne pouvait être autrement. Dommage Guillaume Depardieu est un peu en retrait. Pour public averti uniquement.
Passionné de musique baroque, Alain Corneau réalise Tous les matins du monde en 1991. Ce film en costumes, baroque et austère surprend de la part d’un cinéaste passé maître dans la réalisation de polars en digne héritier de Jean-Pierre Melville. La surprise est même double quand on constate que le rôle principal est confié à Jean-Pierre Marielle utilisé ici dans un registre janséniste diamétralement opposé aux personnages hâbleurs et extravertis qui ont fait sa notoriété. Tous les matins du monde est le plus grand succès public de Corneau. Le même accueil favorable est constaté du côté des professionnels qui récompensèrent le cinéaste du Prix Louis-Delluc en 1991 et de sept Césars en 1992 dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Un très très bon film, véritablement fidèle au roman de Pascal Quignard. L'ambiance de ce film est magnifique. Les décors sont époustouflants et clairement inspirés du clair-obscur si bien qu'on se croirait parfois face à une peinture de Georges de la Tour. Ce film est cru sans être grossier. Il nous présente plusieurs vies d'hommes et de femmes, dont les caractères et les sentiments sont magnifiquement dépeints, à l'époque de la Renaissance. Le contexte historique est respecté dans les moindres détails et cela crédibilise l'ensemble de l'oeuvre. Le thème de la musique, et même de l'Art en général, est au centre du film. Mais l'un des sujets du film, c'est aussi l'humanité. Les personnages sont différents, et profondément humains. Rien à redire sur les acteurs. Ils sont impeccables. C'est une très belle oeuvre de Monsieur Corneau.
Un sujet difficile, à partir d'un roman exigeant, et au final une réussite. Tout est dans le non-dit et M. de Sainte-Colombe, comme sa fille aînée, choisit l'exégèse et l'ascèse dans l'exercice de son art, ainsi que dans sa vie. Il fallait des interprètes à la hauteur d'un tel défi : Marielle et Anne Brochet sont admirables. Un des meilleurs Corneau.
Magnifique film de genre. Quel plaisir de se retrouver à l'époque de ces musiciens talentueux. Film rare pour une évocation rare de la musique de la renaissance. Marielle est formidable en esthète incorruptible. La musique avant tout, avant l'être même. C'est superbe et quel univers passionnant
Ce film est une pure merveille. Grâce à de continuels plans fixes, le film retranscrit à merveille l'austérité janséniste de Sainte-Colombe, la lenteur et la beauté faramineuse des décors permettent au spectateur de rentrer dans un tableau vivant, avec des couleurs, photographies grandioses. La musique, est-ce bien la peine d'en parler, reste l'élément fondateur de toute la réalisation -sans oublier qu'elle reste le thème principal de l'histoire-. De plus, l'histoire est fidèlement adaptée. Les acteurs, Anne Brochet, Jean-Pierre Marielle et Gérard Depardieu sont si parfaits qu'ils en deviennent inhumains ; le final du film est d’ailleurs un moment d'une rare intensité, montrant que les deux acteurs sont des monstres incontestés du septième art. La première partie est peut-être un peu longue, et Guillaume Depardieu a du mal à porter sur ses épaules le rôle de ce personnage qu'est Marin Marais. Mais sinon, l'ensemble reste excellent.
Des acteurs touchants (sauf peut-être Guillaume Depardieu), une musique qui peut sembler lancinante au début, mais qui donne toute sa dimension au film. Les portraits, les plans fixes sont magnifiques, on reconnait de temps en temps des tableaux de Vermeer ou Rembrandt. Un scénario sans prétention, sans "rebondissements" modernes, mais c'est ce qui fait son charme, c'est vraiment captivant. Même la romance en filigrane n'apparaît pas comme superflue. Un très beau film ! Jean Pierre Marielle, quelle puissance d'interprétation !
Au 17e siècle, un célèbre musicien misanthrope prend sous sa protection un jeun élève. Un film gracieux et subtil, visuellement sublime, porté par une interprétation remarquable et une BO sublime aux airs baroques. Récompensé par 7 Césars dont celui du meilleur film en 1992.