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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 2 février 2013
Alors qu'il vient tout juste de nous quitter, on peut affirmer qu'Alain Corneau aura été un cinéaste accompli et éclectique. Sa carrière aura démarré avec un succession de 4 policiers noirs qui l'installèrent d'emblée dans la liste des maîtres du genre. Il ne reviendra au genre que deux fois en 30 ans dont une fois pour un remake contesté du "Deuxième souffle" de Melville dont il était considéré à ses débuts comme un des héritiers. Après l'aventure épique de "Fort Saganne" qui manquait un peu de souffle il nous plonge en plein XVIIème siècle pour un film aux accents poétiques d'une somptuosité visuelle rarement atteinte par un cinéaste français. Le film s'écoule sur un mode très lent auquel le spectateur s'accommode sans mal tant le jeu des acteurs est raccord avec le propos de la voix off de Depardieu père. Le thème du film est intemporel et continue encore de diviser la communauté artistique en ces temps du marketing roi. "L'art pour l'art" ou "l'art pour plaire" telle est la question ouverte par Corneau et matérialisée par l'opposition entre Marielle et Depardieu père et fils. Mais Corneau nous parle aussi des rapports entre maître et élève et particulièrement du moment de l'émancipation toujours vécue comme douloureux. Se rajoute une histoire d'amour poignante entre le jeune musicien et la très gracile Anne Brochet. Du grand art qui nous offre des plans somptueux qui en sont pas sans rappeler les tableaux d'intérieurs du peintre flamand Vermeer.
Film très prenant, l'un des petits joyaux du cinéma français, j'ai réellement accroché, bien qu'étant loin d'être un fan du cinéma de Corneau. Depardieu y est surprenant, mais la claque du film reste pour moi la prestation parfaite de Jean-Pierre Marielle, sublime dans ce rôle génialement interprété. Sublime film, qui souffre cependant de quelques longueurs sans symbolisme, aucun.
Soyons réalistes Gerard Depardieu est probablement le plus grand acteur francais et il le prouve dans ce pseudo biopic fictif digne d'amadeus de forman
Très beau film, à l'ambiance tendue qui subsiste jusqu'à la fin du film. On est au coeur de la musique, de l'inspiration créatrice, mais aussi de la mort et de son impossible deuil. L'austérité de ce film n'est jamais pesante.
"Votre palais est plus petit qu'une cabane et votre cour est moins qu'une personne". Une éloge de la musique comme expression et refuge de l'ame avec un Jean-Pierre Marielle habité par le souvenir de sa femme disparue. Composé uniquement de plans fixes, d'une belle lumière le rapprochant des peintures, le film oppose la vie austère à celle de la vie des palais par le biais de ses deux interprètes principaux. l'austérité, la pérséverance comme moyen de création. "Vous faites de la musique, Monsieur, mais vous n'êtes pas musicien! " lance Marielle au jeune Depardieu. La bande son, composé de morceaux de viole de Gambe, sans etre mon genre de prédiliction est assez intéressante. rapprochement final émouvant. Un beau film d'Alain Corneau meme si un peu rigide dans sa partie finale.
C'est vrai que l''aspect austère du film peut rebuter et que le fait que Guillaume incarne le personnage de Gérard Depardieu jeune n'est pas convaincant, mais peu de films français peuvent se vanter d'être aussi ambitieux. Il faut même avouer que la fine couche d'austérité du film se cache beaucoup de chaleur en particulier pour la fin très émouvante. D'un casting d'un ensemble très convaincant, ce sont surtout Gérard Depardieu et Jean-Pierre Marielle qui tirent leurs épingles du jeu. La musique quand à elle est si sublime qu'on aurait envie de fermer les yeux et de l'écouter mais ce serait passer à côté de la très réalisation sur le plan de l'esthétisme d'un Alain Corneau au meilleur de sa forme. Donc vous l'avez compris ce film est à voir absolument.
un beau film pour ses décors, ses musiques, ses lumières et ses poésies... Cependant je trouve que les textes sont un peu trop chuchotés, mais ce film reste de toute évidence magnifique
Un film austère, très austère... à l'image de Monsieur de Sainte Colombe, aussi froid que rigoureux, le Bach de la viole de gambe. Et voilà que tout à coup, du fond de cet univers froid et dépouillé se laisse entendre l'âme même de la musique, aussi authentique que la douleur humaine la plus poignante. Alors tout se tait à l'écoute de ce "tombeau des regrets" joué en duo par le maître et l'élève. Tout s'éteint comme un cierge sur lequel on souffle, et la musique s'élève. Non, elle n'est pas cet assemblage de sons joués pour distraire la cour. Elle ne se prostitue pas. L'élève le comprendra enfin, dans cette ultime leçon, et leçon ultime, léguée par le maître...
Un film magnifique d'Alain Corneau (tiré du roman de l'excellent écrivain Pascal Quignard), très bien écrit, magistralement interprété, où le rapport à l'art (la musique ici)et la solitude est traité avec une grande justesse. J'en suis sorti vraiment remué. A noter aussi l'exceptionnel face à face entre Jean Pierre Marielle et Gérard Depardieu à la fin du film. Un film marquant pour ma part, à voir absolument.