Selon ses propres dires, Bob Goldthwait se serait inspiré du thriller horrifique A Horrible Way to Die pour réaliser son film. Il affirme : "L'idée de réaliser God Bless America m'est venue en regardant "A Horrible Way to Die" lors du Midnight Madness 2010". Un concours de circonstance étrange lorsqu'on sait que son film a été sélectionné à son tour dans la même catégorie l'année suivante ! A ce sujet, le cinéaste conclut : "Je crois que la boucle de la vie et de la mort est bouclée."
God Bless America est le quatrième long métrage écrit et réalisé par Bob Goldthwait qui, avant de passer à la réalisation, était acteur depuis de longues années. Il se produisait notamment avec succès dans des spectacles de stand-up où il affutait déjà son goût pour la comédie noire et acerbe, que l'on retrouve dans ce film.
Bob Goldthwait compare la réalisation de son film à la mise au monde d'un enfant. Il confie : "Il y a eu beaucoup de cris et de sang lors du tournage de God Bless America". Par ailleurs, son film, qui est une satire aux allures de fable déjantée, n'en demeure pas moins le fruit d'une démarche sincère, comme aime le rappeler le cinéaste.
Avec l'arrivée de la crise, de nombreux films brossent un état des lieux peu flatteur de la situation, le plus souvent avec humour. Qu'il s'agisse de la France avec Le Grand soir ou des Etats-Unis avec God Bless America, les messages restent les mêmes : les cinéastes s'interrogent sur l'avenir de notre société, comme le confirme Bob Goldthwait en déclarant : "Le film pose des questions au spectateur : "Où allons-nous ?""
Dans le film, le personnage principal, interprété par Joel Murray, décide de se débarrasser d'un certain nombre de personnes qu'il estime être des détritus de la société, et commence par une jeune starlette de télé-réalité. L'idée du réalisateur Bob Goldthwait n'est pas de dire aux spectateurs : "ne regardez pas ces programmes", mais plutôt de faire en sorte qu'ils se demandent : "est-ce vraiment le mieux que l'on puisse faire ?"
Le film a été produit par la société Darko Entertainment, qui vient en aide au financement des films indépendants, bénéficiant le plus souvent de budgets modestes. Ses fondateurs, le cinéaste Richard Kelly (Donnie Darko) et son partenaire Sean McKittrick, se sont fixé pour mission d'apporter leur soutien aux petits cinéastes en marge, afin de les faire connaître d'un plus grand public et de leur permettre d'exprimer leurs idées et leur vision du monde.
L'acteur Joel Murray, plus habitué à jouer dans des séries télévisées ou à occuper des seconds rôles au cinéma, se retrouve ici pour la première fois propulsé en tête d'affiche.
God Bless America bénéficie d'une bande originale de premier choix puisqu'on y retrouve le son des Kinks, d'Alice Cooper, mais aussi l'un des hits de l'actrice et chanteuse Rosemary Clooney, sans oublier des morceaux plus classiques comme Brahm's Lullaby.
God Bless America a été présenté en avant-première au Festival de Toronto 2011 dans la catégorie "Midnight Madness" (réservée aux films violents ou d'horreur), où il côtoyait des films comme The Raid et Kill List. Il a également été présenté en compétition officielle du festival de Deauville, mais aussi lors de manifestations plus marginales comme l'Etrange Festival, évènement consacré aux films insolites et décalés, et le New Ideas Festival.