Elena a remporté le Prix spécial du jury - sélection Un certain regard - lors du Festival de Cannes (édition 2011). Quant à l'actrice Nadezhda Markina, elle accumule les récompenses dans de nombreux festivals (Durban, Montréal, Séville...).
Pour écrire Elena, le scénariste Oleg Negin a pris comme point de départ un épisode de sa propre vie : quand l'un de ses proches est décédé, sa famille a eu des doutes concernant les causes de la mort, naturelles ou non. C'est à partir de cette simple idée que le scénariste a développé l'histoire du film, laissant son imagination l'emporter.
Lors de son précédent film, le réalisateur Andrei Zviaguintsev avait découvert la musique de celui qui deviendrait son compositeur en achetant un disque... à la Fnac. Le hasard a voulu qu'il procède de la même manière sur Elena : c'est en magasin qu'il a découvert la musique symphonique de Philip Glass, un morceau qui collait parfaitement aux images qu'il avait en tête. Ne restait plus qu'à en acheter les droits !
En discutant avec Andrey Smirnov - l'acteur qui incarne Vladimir -, Andrei Zviaguintsev a envisagé trois possibilités concernant le passé du personnage : il pouvait être un ancien agent de sécurité du KGB, un fonctionnaire du Komsomol (la division jeunesse du parti communiste), ou bien encore un scientifique qui se serait lancé dans les affaires après l'effondrement de l'Union Soviétique. Ils ont finalement décidé que la dernière option était la plus réaliste, car Smirnov ne correspondait pas vraiment aux deux autres activités.
A travers ses deux précédents films (Le Retour et Le Bannissement), le réalisateur Andrei Zviaguintsev s'était déjà illustré par des plans souvent très longs. Avec Elena, il bat son propre record : la scène où l'héroïne vérifie que son mari est bien mort dure... six minutes ! Le réalisateur prévoyait également un plan final de trois minutes. Mais suite au montage, cette durée a été réduite à seulement une minute et vingt-neuf secondes.
Pendant la préparation du film, le réalisateur Andrei Zviaguintsev ne savait pas encore quelle fin donner à Elena. Initialement, le scénario se terminait avec la scène de la cage d'escalier de l'appartement du fils, quand l'électricité est coupée. Le réalisateur raconte : "(...) Sergueï sort sur le palier et (...) on lui dit que c’est coupé dans tout le quartier. Il y avait une réplique alors qui disait : "Dans le monde entier !" Puis la lumière revenait, chacun rentrait chez soi, le silence se faisait et nous restions sur ce palier, la caméra avançant vers le compteur d’électricité tournant sur lui-même comme la roue de la vie. Et le film se terminait sur ce plan. Moi, je sentais qu’il manquait quelque chose, qu’il fallait que quelque chose se passe encore."